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Commentaire de texte "Le Joujou du pauvre" de Baudelaire

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Par   •  22 Octobre 2017  •  Commentaire de texte  •  1 334 Mots (6 Pages)  •  6 191 Vues

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Proposition de commentaire composé sur « Le Joujou du pauvre » de Baudelaire.

        

        « Le Joujou du pauvre » est un poème en prose du poète symboliste Charles Baudelaire. Ce poème se présente comme une narration. Le récit raconte la rencontre entre deux enfants de milieux opposés et illustre la capacité d’émerveillement de l’enfance.

A travers ce poème-récit, le poète semble écrire un apologue visant à condamner les inégalités sociales. Nous verrons ainsi comment Baudelaire illustre les inégalités sociales à travers les personnages des enfants et dans quelle mesure ce poème s’apparente à un apologue.

Pour ce faire, nous verrons tout d’abord que tout semble opposer les deux personnages du récit. Puis comment ces oppositions sont systématiquement réduites avant de s’annuler à la fin du poème. Enfin, à travers le récit, on peut lire une fable sur l’enfance dont la morale n’est pas explicitement délivrée et qu’il revient au lecteur de déchiffrer. [Introduction]

[Saut de 2 lignes]

        L’enfant riche et l’enfant pauvre, placés face à face, incarnent deux vies et deux mondes parfaitement antithétiques. L’antithèse est d’ailleurs soulignée par le poète lorsqu’il évoque « ces barreaux symboliques séparant deux mondes » (l.17). L’enfance dorée s’oppose à l’enfance misérable. Le poème est fondé sur l’antithèse. Les lieux de vie des deux enfants sont opposés : d’un côté l’existence protégée par la grille « d’un vaste jardin » (l.1) derrière laquelle se trouve « un joli château » (l.2), de l’autre une vie livrée  à l’errance « sur la route » (l.9) où l’on trouve « les chardons et les orties » (l.9). [1ère sous-partie]

        L’aspect physique des enfants s’oppose également. La santé et la fraîcheur de l’enfant riche : « un enfant beau et frais » (l.2) s’oppose à l’aspect misérable de l’enfant pauvre « un autre enfant, pâle, chétif, fuligineux » (l.10). On voit également une opposition des couleurs. Le soleil éclairant l’environnement de l’enfant riche «  un joli château frappé par le soleil » (l.2) contraste ostensiblement avec la face noire, « fuligineuse », du petit pauvre qui laisse supposer qu’il s’agit d’un petit ramoneur itinérant. [2ème sous-partie]

        Un troisième axe d’opposition intéresse les joujoux eux-mêmes. Le joujou de l’enfant riche  est décrit avec des termes hyperboliques ce qui accentue la beauté de l’objet, c’est « un joujou splendide » (l.6) et sophistiqué « couvert de plumets et de verroteries » (l.7). De son côté, le joujou du pauvre est surprenant : « un rat vivant » (l.16). L’originalité du jouet est renforcée par son annonce tardive et par la modalité exclamative qui l’accompagne. Le rat est assimilé dans l’imaginaire commun à l’idée de misère et de saleté. [3ème sous-partie]

        

[Saut de  1 ligne]

        Malgré toutes ces oppositions, certains éléments du texte contredisent l’opposition marquée entre richesse et pauvreté. [Transition]

[Saut de 1 ligne]

        Concernant l’enfant pauvre, le poète remarque qu’un « œil impartial » pourrait découvrir la beauté du « marmot-paria » (l.10). Ce regard est celui de l’artiste qui ne se soucie ni de l’origine sociale ni de l’élégance ni de la propreté, mais cherche une forme originale de beauté. Le poète introduit une comparaison avec la peinture : « l’œil du connaisseur » sait deviner « la peinture idéale » que « le carrossier » a camouflée sous le « vernis ». Dans le cas de l’enfant pauvre, ce vernis est « la répugnante patine de la misère » (l.12). Sous la suie qui recouvre son visage, l’enfant est beau. Le regard esthétique (de l’artiste) s’oppose aux préjugés du regard social : c’est le regard du poète auquel il veut associer celui du lecteur. [1ère sous-partie]

        Une deuxième atténuation des oppositions s’effectue à la fin du texte en faveur de l’enfant pauvre. En effet, l’enfant riche abandonne son joujou, fasciné par celui de l’enfant pauvre. Ici, la vie et la mort s’opposent à travers les joujoux. Baudelaire utilise une métaphore pour traduire le rejet du jouet luxueux : « gisait […] un joujou splendide » (l.5-6). Le verbe « gésir » renvoie au champ lexical de la mort et s’oppose au jouet de l’enfant pauvre qui, aussi laid soit-il, est « vivant » (l.16). Ainsi, le vivant, avec sa part de laideur, l’emporte sur l’inerte, luxueuse et factice copie de la vie. [2ème sous-partie]

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