Commentaire de l'Incipit de l'Enfance

Nathalie Sarraute, L’Incipit de l'Enfance

Nathalie Sarraute, née en Russie, le 18 juillet 1900 et morte à Paris en 1999, est une femme de lettres française d'origine russe. Elle a écrit plusieurs romans et essais, gagnant certains prix comme par exemple le Prix international de littérature pour son roman Les Fruits d’Or. Nathalie est considérée comme une membre du Nouveau roman, un mouvement littéraire du XXe siècle. Cet extrait appartient à son autobiographie L’Enfance, publiée en 1983 à Paris, dans lequel elle raconte de ses souvenirs d'enfance sous la forme d'un dialogue avec elle-même. Quelles sont les intentions cachées derrière ces deux voix/ cet interne dialogue utilisé(s) par l’auteur? En début, nous étudierons le dialogue que l’auteur a avec elle-même et après nous mettrons en lumière le sens caché derrière chacune de ces voix.

D’abord, l’auteur commence l’incipit in medias res ce qui cause le confus du lecteur. Elle commence avec «ça», «alors» et «évoquer tes souvenirs»: les déictiques qui nous donnent l’impression que nous (comme locuteurs) avons interrompu une conversation intime. Le locuteur et son double semblent bien se connaÎtre : elles se tutoient, utilisent le vocabulaire famillier, se provoquent et, en général, discutent un thème très personnel/difficile pour l’auteur. Il s’agit d’un dialogue entre l’auteur et son conscience; donc une voix narrative qui veut raconter les souvenirs de son enfance et la deuxième voix qui la pose des questions comme «tu vas vraiment faire ça?» essayant de la convaincre de laisser tomber son projet. Cette voix critique l'interroge tout le temps, amène ses peurs et ses insécurités, la pousse à tenir une réflexion plus critique de ses actions, d'elle-même. De plus, cette voix est très dangereuse  : par exemple, elle lui dit «  tes forces déclinent » ce qui provoque la perte de sa confiance.

Par contre, la voix narrative est plus timide et très insecure disant « je ne sais pas », « je ne crois pas », elle n'est pas sûre d'elle-même, de ses capacités comme écrivaine. Mais petit à petit, cete voix devient plus forte  ; on a également l'impression que ce sont précisément les provocations de la voix critique qui la poussent/motivent à continuer à écrire. Pourquoi a-t-elle cette voix critique qui est si forte et qui la dérange constamment avec les mêmes questions? Et pourquoi est-ce que l'auteur réagit dans cette manière défensive? Il est possible que sa voix critique est en réalité son conscience mettant l'accent sur ses grands peurs et ses insécurités cachés.

Quelle est la réelle intention de cet incipit? Nous n'avons pas l'impression que l'auteur a écrit cet incipit pour le public, pour être lu; il s'agit simplement d'un dialogue que Nathalie a avec elle-même. Elle questionne le raisonnement derrière sa ériture et nous donne l'impression qu'elle écrit justement pour se convaincre elle-même de continuer l'écriture. Et c'est la raison pourquoi cet extrait est si sincère. En utilisant les points de suspension tout le temps, nous pouvons ressentir ce qu'elle sent en train d'écrire: la peur, l'incertitude, la hésitation.

En conclusion, nous sommes face à

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