Commentaire composé Le Lombric de Jacques Roubaud

Commentaire composé « Le Lombric »

          Jacques ROUBAUD, poète contemporain de XXe siècle, fait paraître en 1990, un poème nommé « Le Lombric » faisant partie de son recueil poétique Les Animaux de tout le monde. Roubaud s’inspire du symbolisme du XIXe siècle, le lombric est symbole du poète. Ce poème cherche à décrire et définir le rôle du poète. C’est un sonnet classique composé de deux quatrains ainsi que de deux tercets écrits en alexandrin avec des rimes embrassées. Nous pouvons ainsi nous demander pourquoi Jacques Roubaud décrit-il le lombric pour montrer sa vision du poète. En premier temps, nous verrons la description du lombric puis en second lieu nous verrons le rapport entre le poète et le lombric selon J. Roubaud.

Jacques Roubaud nous dresse une description du lombric et de son travail, il nous montre la vie monotone de ce lombric, comme un cercle vicieux qui alterne réveil et travail jusqu’à ce que le lombric finisse par mourir « Le lombric se réveille […] il travaille […] il meurt ». De plus, on remarque que le rôle du lombric est le même depuis toujours et qu’il n’y a pas forcément d’évolution dans son travail, son rôle « Comme, avant lui, ses père et grand-père ; son rôle, Il le connaît ».

Roubaud nous montre aussi en quoi consiste le travail du lombric, sa besogne consiste à labourer et façonner la terre à son image « Il les mâche, digère et fore avec conscience. IL travaille, Il laboure en vrai lombric de France », on distingue bien ici l’intelligence du lombric dans son labeur et l’importance qu’il lui donne avec le mot « conscience ». On peut d’ailleurs distinguer le cadre de travail du lombric qui se fait de nuit, quand le monde dort « Dans la nuit parfumée aux herbes de Provence », on peut aussi voir que le lombric est inspiré par l’odeur de la nature de sa région qu’est la Provence.

Le lombric a un destin bien défini par Roubaud, il doit se contenter de mourir en offrant à la terre ses connaissances et son corps « Son rôle, il le connait. Il meurt. La terre prend l’obole de son corps. Aérée, elle reprend confiance. » là, Roubaud montre que la mort du lombric est nécessaire à la bonne santé mentale de la terre.

Pour insister sur la description, Roubaud utilise des temps descriptifs comme le présent de description « se réveille ; mache ; digère, … » et le conditionnel à la fin du texte pour accentuer sur le côté « indispensable » de la présence du lombric dans le monde « Le monde étoufferait sous les paroles mortes. ».

Dans ce poème, Roubaud nous montre sa vision du poète en le comparant progressivement au lombric, tout d’abord, il personnifie le lombric à plusieurs reprises pour lui donner un aspect humain et ainsi rendre la comparaison bien plus compréhensible. « Le lombric se réveille et baille », « Etirant ses anneaux », « mache et digère », « travaille, laboure ». Ces citations sont des personnifications du lombric où le lombric va effectuer des actions plutôt humaines comme le travail, le labourage, etc…

Ensuite Roubaud va comparer ce fameux lombric au poète pour en montrer les points communs notamment sur leur travail. « Le poète, vois-tu, est comme un ver de terre » là, Roubaud fais une comparaison direct et claire entre le poète et le ver de terre ( le lombric), « Les mots, qui sont comme un grand champ où les hommes récoltent les denrées langagières » ici, Roubaud compare le travail du poète ( les mots) au travail du lombric (le champ, la terre) mais compare aussi la manière dont la société utilise les résultats du labeur du lombric ( la terre) à celle dont la société utilise les mots du poète ( travail ). On peut ainsi voir que le labeur du poète et du lombric sont voués a servir la société sans que cette société en soit reconnaissant.

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