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Comment par la mise en scène de Cléanthis et le portrait d’Euphrosine Mariaux dénonce-t-il et questionne les rapports de classe du XVIIIe siècle ?

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Par   •  22 Novembre 2020  •  Commentaire de texte  •  1 494 Mots (6 Pages)  •  991 Vues

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        Marivaux, homme de lettres du siècle des Lumières, à la fois romancier, journaliste et dramaturge, écrit L’île des Esclaves en 1725. Ses principales œuvres dramatiques sont : Le jeu de l’amour et du hasard, Les fausses confidences et L’île des esclaves, dont nous allons analyser un extrait. Dans cette comédie en un acte, Marivaux aborde la question des rapports entre maîtresse et serviteurs sur le mode satirique de l’utopie morale et sociale. L’extrait se situe au début de la pièce, Cléanthis, Trivelin et Euphrosine y sont mis en scène. Elle nous présente une scène où Trivelin encourage Cléanthis à faire de sa maîtresse une portrait fidèle. Euphrosine assiste à la scène.

        Comment par la mise en scène de Cléanthis et le portrait d’Euphrosine Mariaux dénonce-t-il et questionne les rapports de classe du XVIIIe siècle ?

        Dans ce commentaire nous verrons que la scène comporte une scène de théâtre dans le théâtre, une épreuve des mots, et enfin une satire sociale et individuelle.

        Tout d’abord, dans cette mise en abyme Cléanthis joue le rôle de sa maîtresse Euphrosine et représente toutes les manières et comportements de celle-ci, c’est à dire sa coquetterie et son obsession de bien paraître (« c’est, Madame, toujours vaine ou coquette » décrit Cléanthis). Elle joue se rôle de manière exagérée pour faire remarquer les défauts de « Madame » « mais par ou commencer ? Je n’en sais rien, je m’y perds. », en entendant Cléanthis dire ces mots, nous comprenons que son ancienne maîtresse possède tellement de défauts que celle ci ne sait pas par lequel commencer. Ses répliques sont très ponctuées (« Madame se tait, Madame parle ; elle regarde, elle est triste, elle est gaie : silence, discours, regards, tristesse et joie ») ce qui donne vie à sa mise en scène et la rend plus réaliste et représentative de la réalité. Cela montre aussi l’enthousiasme que porte Cléanthis à faire la description d’Euphrosine.

Aussi, Euphrosine assiste à sa représentation par Cléanthis mais ne supporte pas de la voir dénoncer ses défauts : « Je n’y saurais tenir. », elle demande à Cléanthis de s’arrêter mais celle si l’ignore. Trivelin assiste également à cette représentation mais lui au contraire encourage Cléanthis à poursuivre (en s’adressant à Euphrosine « Attendez donc ce n’est qu’un début. ») car pour lui cette description est une des étapes pour permettre aux maîtres de devenir meilleurs. Malgré le faite que Trivelin ne connais Euphrosine qu’en tant qu’esclave, il appuie les dires de Cléanthis : « Elle développe assez bien cela ».

        Ensuite, les mots sont une épreuve pour les maîtres. Cléanthis profite de l’inversion des rôles pour parler librement de sa maîtresse sans la barrière du respect qu’imposaient les anciennes positions sociales de chacune : « c’est coquetterie babillarde, jalouse ou curieuse ; c’est Madame », elle ne cherche pas à cacher par rapport à son ancienne maîtresse. Elle se permet également de désigner Euphrosine par le surnom « Madame » qui ironiquement lui rappelle sa position de pouvoir qui est maintenant passée. Toujours dans sa position de supériorité, Cléanthis n’écoute pas Euphrosine qui souhaiterai que cette description s’arrête (« Je n’y saurais tenir » dit Euphrosine en s’adressant à Cléanthis et Trivelin).

Également, dans le portrait d’Euphrosine, Cléanthis représente seulement ses défauts et aucune qualité ce qui montre que Cléanthis a souffert du comportement de sa maîtresse et compte bien se venger dans sa description qui sera donc très négative et péjorative. Elle fait également preuve de vraisemblance en donnant des exemples concrets de ses défauts dans sa description (« J’entendais tout cela » dit Cléanthis qui évoque donc des souvenirs).

        Enfin, Marivaux fait une satire à la fois sociale et individuelle. En effet il dénonce à travers cette mise en abyme la manière dont les maîtres traitent leurs esclaves au XVIIIe siècle (« car nous autres esclaves, nous sommes doués contre nos maîtres d’une pénétration! »). L’île esclaves est elle aussi dénonciatrice de cette société : le renversement des rôles entre esclaves et maîtres permet aux maîtres de prendre conscience du traitement qu’ils font subir aux esclaves et donc en même temps aux lecteurs d’en prendre conscience aussi.

Dans cet extrait, Marivaux dénonce également les comportements inadaptés et abusifs des nobles aux XVIIIe siècle (« Oh ! Ce sont de pauvres gens pour nous. ») ais aussi la coquetterie d’Euphrosine (« toujours vaine ou coquette »). Cette pièce a pour but de dénoncer les inégalités au XVIIIe siècle à travers une société utopique mise en scène dans cette pièce en inversant les rôles entre les esclaves et les maîtres et donc en faisant remarquer les différences entre ces deux classes sociales.

        A travers cette tirade, Cléanthis accède à la liberté par la parole et la satire. Le portrait joue le rôle d'épreuve pour les maîtres, il a donc une valeur expérimentale. Marivaux se sert de la satire de Cléanthis pour représenter les souffrances qu’elle a du endurer, elle mais aussi tous les esclaves du XVIIIe siècle et dénonce les comportements inadaptés des nobles de cette époque. Mais cette représentation satirique des maîtres de l’époque est elle révolutionnaire ou a-t-elle pour but de faire réfléchir le lecteur ?

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