Charles Perrault, les Contes en vers

Introduction.

Amorce : La Fontaine « Une morale nue apporte l’ennui / Le conte fait passer le précepte après lui ».

        Le genre du conte merveilleux connaît une vogue sans précédent durant la dernière décennie du XVIIe siècle. Beaucoup d’auteurs sont des femmes de la haute société. Écrits dans une langue raffinée, ces petits récits en prose ou en vers ne sont pas spécialement destinés aux enfants. Certains comportent même une dimension satirique et contestataire : c’est le cas des contes de fées de Mme d’Aulnoy (1651-1705), qui connaissent un succès comparable aux contes de Charles Perrault (1628-1703), dont la morale est plus conservatrice.

        Perrault est un célèbre auteur de contes classiques. Il prend parti lors de la querelle des Anciens et des Modernes et se place du côté de ces derniers. Il affirme que les récits Anciens possèdent une morale qui peut être dépassée, et encourage les auteurs classiques à renouveler leurs créations. On peut donc que ses Contes sont une illustration de ses idées, vers une défense du renouvellement du conte populaire.

        Dans cette préface des Contes en Vers de 1695 Perrault cherche à montrer les bénéfices et les avantages des contes populaires en ce qui concerne l’éducation morale des jeunes enfants. Avant ce passage, Perrault avait adressé plusieurs reproches aux récits de l’Antiquité. D’une part, il considère que certains d’entre eux, telle l’histoire de la Matrone d’Éphèse, contreviennent à la morale. Au lieu de proposer un exemple de vertu féminine, le conte en question encouragerait les femmes à poursuivre dans la voie du vice. D’autre part, il déplore le fait que certains des contes de l’Antiquité se présentent comme des allégories indéchiffrables : c’est le cas de la fameuse histoire d’Amour et Psyché. À de tels exemples d’immoralité ou d’inintelligibilité, Perrault oppose  la transparence des contes populaires. Il va donc présenter au lecteur cette défense du conte populaire de manière affirmé, au présent de vérité générale.

Problématiques possibles :

1. Quelle stratégie Perrault emploie-t-il pour convaincre le lecteur de l’utilité du conte populaire pour l’éducation morale des jeunes enfants ?

2. Comment Perrault défend-t-il les vertus pédagogiques et éducatives du conte populaire ?

        Nous verrons tout d’abord sur quels points Perrault oppose le conte populaire aux récits anciens.

        Il montrera ensuite que le conte populaire et construit sur un système logique qui oppose le bien et le mal et encourage les enfants à adopter une conduite morale.

        Dans un dernier mouvement, nous verrons pour quelle raison Perrault recommande l’usage du conte pour transmettre des valeurs morales aux enfants : l’empathie.

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