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Chapitre 17 Education Européenne

Commentaire de texte : Chapitre 17 Education Européenne. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  26 Janvier 2021  •  Commentaire de texte  •  1 688 Mots (7 Pages)  •  576 Vues

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Diane Berteas

Commentaire : romain Gary, Éducation Européenne, chapitre 17, 1956

        En 1945, l’auteur Romain Gary (de son vrai nom Roman Kacew) écrit son premier roman : « éducation européenne », qui sera édité en 1956. Son père et ses deux frères ont perdu la vie durant la 2ème guerre mondiale, période pendant laquelle se déroule le récit. Nous sommes à la fin de l’année 1941, l’Union Soviétique est déjà attaquée par l’Allemagne. Les personnages principaux du chapitre sont Tadek, un jeune garçon qui vit dans la forêt sans famille et son père Chmura. En effet ce roman est très inspiré de la propre vie de l’auteur qui fut aussi romanesque que ses écrits. Le roman de biographie apparaît comme la marque de Romain Gary. Toutefois ce roman laisse percevoir un message fort, un conflit d’intérêt entre un père et son fils. Nous nous demanderons donc comment l’auteur joue avec les idéologies politiques et par quels procédés Chmura essayera de persuader son fils de le rejoindre en laissant ses convictions derrière lui à travers le chapitre dix-sept. Ainsi, nous montrerons qu’il y a une opposition politique entre le père et son fils en exhibant leurs opinions et les messages transmis à travers leurs émotions.

Développement :

        Dans ce passage qui raconte les retrouvailles de Chmura et de son fils Tadek, l’auteur informe explicitement le lecteur du conflit d’intérêt entre les deux personnages. Dans un dialogue dynamique, il joue avec cette opposition en soulignant d’abord l’idéologie du père, puis celle du fils.

La scène se déroule pendant l’hiver 1943 dans la Pologne occupée par les nazis. Au départ, l’auteur nous plonge dans une atmosphère calme et paisible : « La lune brillait. Il faisait nuit bleue et pure. » (L.1). Il rédige à l’imparfait de l’indicatif, puis change de temps : « De loin, ils virent les deux silhouettes au bord de l’étang. Chmura vint tout près de son fils et le regarda. Puis il ôta sa pelisse d’un geste brusque. » (L.2). Ce changement de temps et l’utilisation du passée simple donne la sensation que l’ambiance change et devient de plus en plus macabre. Un sentiment de stress s’installe. Le dialogue commence ensuite avec un verbe au présent de l’impératif. Chmura s’adresse à son fils : « Mets ça. » (L.4). Ce ton sec donne tout de suite une idée de la forme d’autorité que le père à sur son fils, mais la réaction de Tadek va contredire ce propos. « Gardez-la avec le reste. Je ne veux rien de vous. Vous avez les mains sales. » (L.5). On peut en déduire qu’il reproche quelque chose à son père et qu’il n’a pas peur de lui. Le fait qu’il emploie le vouvoiement laisse une forme de distance entre eux, comme si ils n’étaient pas membres de la même famille. Ainsi, on se rend rapidement compte lors du monologue de Chmura qu’ils sont face à un conflit d’intérêt car il emploie des termes  comme : « (…) le paysan polonais est de mon côté, et non du tien. » (L.7), « Car je ne fais pas sauter les ponts, moi. » (L.10), ect… On comprend ici que l’auteur nous met dans le contexte dès le départ et instaure une atmosphère tendue entre les deux personnages qui nous donne une idée du déroulement de la suite du récit.

Chmura et Tadek sont politiquement opposés certes, mais quelles sont leurs convictions et comment soulignent-ils l’intérêt qu’ils ont pour cette idéologie ? Le monologue de Chmura de la ligne 6 à la ligne 18 suggère qu’il collabore avec les Allemands. Il cite : « Je me suis mis entre eux (les paysans polonais) et les Allemands » (L.11), « Ça vaut mieux qu’un État polonais peuplé de cadavres où chaque citoyen aurait l’air d’un survivant. » (L.13), « Si on me montrait dix enfants polonais et que, pour les sauver il m’eût fallu lécher les bottes à dix soldats allemands, je dirais : « Votre serviteur ! » » (L.17). Ce monologue doté de nombreuses ponctuations met en relief l’opinion de Chmura qui souhaite que la Pologne s’allie avec l’Allemagne. Au tout début de son intervention, Chmura utilise l’adjectif « petit », qui a pour objectif de le placer sur un piédestal et qu’il commence son discours avec assurances et qu’il soit plus impressionnant convainquant. Par la suite, à la ligne 15 il s’arrête de parler, tape du pied, puis reprend la parole. Cette action à également pour objectif d’impressionner son fils et de renforcer l’impression que rejoindre son parti est le choix le plus sage. En outre on comprends que Chmura a pris l’option « d’abandonner » son pays et de se soumettre à l’Allemagne par sureté, afin de protéger les siens. En revanche, la réponse de Tadek contredit son propos et suggère au lecteur qu’à son tour, il va exposer ses arguments et nous pourrons découvrir son parti. On constate que la première chose qu’il fait est de comparer la soumission des Polonais avec la tuberculose, une maladie presque insoignable pour l’époque. « C’est à peu près comme si je voulais me faire copain avec la tuberculose, (…) après quoi, sans doute, pourrais-je dormir tranquille : la tuberculose aura la délicatesse de m’épargner. » (L.19 à 24). Le fait d’allier ces deux propos crée un effet d’attendrissement car pour sa maladie il n’y peut rien et son père en est sûrement très malheureux. On peut déduire de ce paragraphe que Tadek refuse de voir son pays se soumettre à l’ennemi et qu’il se bat pour la liberté de la Pologne et des Polonais. Cette première partie du texte clarifie les propos des deux personnages et clôture la clarification de leurs propos et de leur position dans cette guerre.

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