Carpe diem
Dissertation : Carpe diem. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar imne45 • 8 Janvier 2021 • Dissertation • 583 Mots (3 Pages) • 1 874 Vues
LE CARPE DIEM
- Quelle est l’origine de la formule “carpe diem” et que signifie-t-elle ?
Cet adage latin est tiré de l’œuvre du poète romain Horace (65 – 8 av. J.-C.). Il dédie sa onzième ode à une femme, Leuconoé, à qui il fait les recommandations suivantes :
- Tu ne quaesieris (scire nefas) quem mihi, quem tibi Finem di dederant, Leuconoe, nec Babylonios Temptaris numeros. Ut melius quicquid erit pati! Seu pluris hiemes seu tribuit Juppiter ultimam, Quae nunc oppositis debilitat pumicibus mare Tyrrhenum, sapias, vina liques et spatio brevi spem longam reseces. Dum loquimur, fugerit invida aetas : carpe diem, quam minimum credula postero.
Qui se traduit approximativement en français par :
- Tremble, Leuconoé, de chercher à connaître L’heure de notre mort ; fuis les calculs pervers De Babylone. À tout il vaut mieux se soumettre Que Jovis te concède encor d’autres hivers, Qu’il les borne au présent, dont mugit l’onde étrusque, Sois sage, emplis ta cave, et d’un si court chemin Ôte le long espoir. Je parle, et le temps brusque S’enfuit. Cueille le jour, sans croire au lendemain.
« Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain », l’expression « Carpe diem » a été comprise comme une incitation à une vie de débauche. Le poète latin Horace faisait allusion à la philosophie d’Epicure. L’expression d’Horace n’encourage pas à chercher le plaisir à tout prix, mais à savoir, pour un moment, quitter les calculs trop grands au regard de la fugacité de nos vies, et à nous recentrer sur le présent, l’immédiat.
- Problématique :
Nous avons conscience de vivre dans le temps. C’est ce qu’on appelle la temporalité de l’existence humaine. Mais à quel temps vivons-nous ? Puisque le passé n’existe plus, que le futur n’existe pas encore, ne vivons-nous pas au présent ?
Mais comme le fait remarquer Saint Augustin :
“Si le présent, pour être du temps, dois rejoindre le passé, comment pouvons-nous déclarer qu’il est aussi, lui qui ne peut être qu’en cessant d’être ?”
Vivre ce n’est pas nécessairement produire du passé et faire advenir le futur ? En quel sens alors pouvons-nous vivre au présent ? Serait-ce vivre sans relation aucune avec notre passé ou notre avenir ? Mais est-ce possible ?
Est-il possible de vivre présentement en faisant abstraction de nos origines, de notre histoire, de nos souvenirs ? Mes actes présents ne sont-ils pas la conséquence de mon passé, un passé auquel mon présent donne un sens ? Par ailleurs si vivre c’est exister en tant qu’être conscient et pas seulement en tant qu’être vivant, est-il possible de ne pas se projeter dans l’avenir ? Et dans ce cas ne vivons-nous pas au futur ? Le passé et le futur, en ce sens, ne seraient-ils pas toujours présents ?
Mais vivre au présent peut aussi vouloir dire vivre au jour le jour. Non pas être coupé du passé ou de l’avenir, mais ne pas se soucier : “Carpe diem”. Y’a t-il des limites à cet art de vivre ? Pouvons-nous vivre au jour le jour ? Non pas que ce ne soit pas possible mais est-ce légitime ? D’une part, le passé nous interpelle. N’avons-nous pas un “devoir de mémoire ?”
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