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Candide, Chapitre 19, Voltaire

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Par   •  6 Avril 2018  •  Commentaire de texte  •  1 583 Mots (7 Pages)  •  2 014 Vues

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 [pic 1]  Candide « Chapitre 19 »

VOLTAIRE

Introduction :

« Aie le courage de te servir de ton propre entendement, Voilà la devise des Lumières ». C’est ainsi que Emmanuel Kant définie le siècle des Lumières qui a pour finalité de faire usage de son esprit critique pour penser par soi-même.

En 1759, Voltaire, écrivain et philosophe des Lumières lutte pour la liberté, la liberté de penser et critique l’intolérance et le fanatisme religieux.

Cette figure emblématique du 18ème siècle présente « Candide ou l’optimiste », un conte philosophique. L’extrait qu’il s’agit d’étudier est le chapitre 19 de ce conte. Ce passage fait suite à la découverte de l’Eldorado, pays utopique, ce qui crée un véritable contraste, un retour à la réalité brutale pour Candide qui découvre en rentrant de Surinam un nègre mutilé par son maître.

Nous pouvons alors nous demander, en quoi ce texte est-t-il un vrai réquisitoire ?

Pour répondre à cette question, nous étudierons la dimension critique et didactique de cet extrait, puis nous nous pencherons sur l’étude des personnages. Enfin nous verrons de quelle façon cet extrait est-il un récit efficace et persuasif.

La dimension didactique et critique est analysé sous 4 angles :

  • La critique de l’esclavage fondée sur l’ethnocentrisme
  • La critique de l’Europe
  • La critique de la superstition et du fanatisme
  • La critique de l’optimisme

  1. LA DIMENSION CRITIQUE ET DIDACTIQUE
  1. La critique de l’esclavage fondée sur l’ethnocentrisme

Tout d’abord, la critique de l’esclavage est fondée sur l’ethnocentrisme.

  • L’ethnocentrisme se définie comme l’illusion de croire que sa culture est supérieure aux autres.                                                                                

L’ethnocentrisme est révélé par la périphrase « un nègre » à la ligne une et l’esclave est présenté par la couleur de sa peau.

  • Le nègre est placé en position d’infériorité par rapport au blanc, en effet il est « étendu par terre » (ligne 1), alors que Candide, lui, est debout.

L’esclavage consiste à nier l’humanité de l’homme qui est réduit à une marchandise : « ma mère me vendit dix écus » (ligne 10).

  • Le paradoxe « tu as l’honneur d’être esclave de nos seigneurs les blancs » (lignes 11 et 12) constitué de l’antithèse entre « esclave » et « honneur » montre bien l’absurdité de l’ethnocentrisme et de l’esclavage.

  • L’hyperbole « les perroquets sont mille fois moins malheureux que nous » (ligne 14) révèle bien cette déshumanisation de l’esclave qui est moins bien traité qu’un animal.
  1. Critique de l’Europe 

De plus, Voltaire dénonce l’Europe.

  • Et démontre que c’est la cupidité des Européens qui est à l’origine de l’esclavage.

  • Voltaire propose une association insolite et choquante entre le sucre et l’esclavage avec la forme emphatique : « c’est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe ».

Le confort des Européens dépend de l’esclavage.

  • L’Européen est incarné par monsieur Venderdendur (ligne 4), finalement son nom révèle sa personnalité et son absence de scrupules.

Le nom de ce personnage rappelle celui d'un éditeur hollandais. Van Duren avec lequel Voltaire s'est querellé.  Le nom de ce personnage fait également référence à la célèbre expression « avoir la dent dur », qui signifie le contraire de l'indulgence et de la bienveillance

c. Critique de la superstition et du fanatisme 

Voltaire dénonce également la superstition et le fanatisme.

  • On peut relever le champ lexical de la superstition : « fétiches, adorent, prêcheur ».

Voltaire tente de montrer que la religion chrétienne n’est finalement pas si différente des superstitions païennes, et qu’elles ne sont pas fondées sur la raison.

  • De plus, Voltaire évoque une contradiction entre le message d’amour de l’évangile et l’esclavage.

D’un côté, le Dieu unique de la Bible réclame l’unité du genre humain avec la métaphore : « nous sommes tous enfants d’Adam » (ligne 15), et pourtant les missionnaires de D.ieu n’hésitent pas à justifier l’esclavage, tout en faisant du prosélytisme (ceux qui obligent à convertir) :« Les fétiches hollandais qui m’ont converti ».

d. La critique de l’optimisme

Enfin, Voltaire tente de dénoncer l’optimisme, et plus particulièrement l’optimisme de Leibniz. 

Gottfried Leibniz est plus qu'un grand scientifique. Tout à tour philosophe du 17ème siècle, c'est un grand homme universel de son temps, rêvant de réunifier les églises catholiques et protestantes, et de rapprocher les peuples d'Europe.

  • La critique de l’optimisme est évoquée par le paradoxe suivant, ligne 21 : « c’est la rage de soutenir que tout est bien quand on est mal ».

 Le paradoxe est constitué de l’antithèse entre « bien » et « mal ». L’optimisme est une philosophie très inquiétante pour Voltaire, car elle consiste en une sorte de fatalisme, si tout est parfait, alors rien ne sert de changer les choses.

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