Candide Chapitre I de Voltaire
Compte Rendu : Candide Chapitre I de Voltaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sandrine1305 • 19 Novembre 2012 • 1 460 Mots (6 Pages) • 1 704 Vues
Candide Chapitre I de Voltaire
Commentaire:
Introduction:
Voltaire (1694-1778) est un des grands penseurs des Lumières, il dénoncera sans relâche et en utilisant différents genres littéraires les injustices, les inégalités et l’intolérance. Il écrira des contes philosophiques dont Micromégas, Candide (en 1759) et L’ingénu mais aussi des traités, des essais, des articles de L’Encyclopédie et de la poésie.
Candide conte les mésaventures d’un jeune homme dont le seul désir est d’être avec Cunégonde. La recherche de Cunégonde va permettre à Candide d’évoluer vers une philosophie empiriste, celle que prône Voltaire, en affrontant les horreurs de la guerre, les caprices de la Nature et les travers des hommes. L’extrait qu’on va commenter correspond à l'incipit de Candide qui se présente avec la forme du conte.
Problématique: Comment cet incipit, à travers les éléments du conte traditionnel, met à jour une réalité cachée derrière des illusions, qui sont ainsi dénoncées?
I/ L'univers du conte.
A/ Les formules traditionnelles du conte.
- Formule typique du conte: "Il y avait" qui revient à "Il était une fois". Voltaire inscrit cet incipit dans un genre codé: le conte, à partir duquel le lecteur pourra mesurer l'écart entre ce qu'il écrit et ce qu'il veut dire.
-Autres formules: "icelui": archaïsme, traditionnel du conte.
- Comparatifs et superlatifs: « les moeurs les plus douces », « l’esprit le plus simple », « un des plus puissants », « le plus beaux des châteaux », « la meilleure des baronnes possibles ». Création d'un monde manichéen (bien/mal) caractéristique du conte.
- Caractérisation positive= multiplication d’adjectifs mélioratifs comme « beau », « bon », « honnête », « douce », etc.
-Temps de la description du conte=> l'imparfait: "avait", "annonçait", "soupçonnaient". Il s'agit de présenter la situation initiale et tous ses éléments avant d'évoquer l'élément perturbateur, qui sera annoncé en utilisant le passé simple.
B/ Les éléments traditionnels du conte.
- Lieux traditionnels du conte= région peu connue la "Westphalie", l'action se déroule dans un "château", où l'on trouve une "grande salle" avec sa "tapisserie".
- Les personnages appartiennent tous à la noblesse: "M. le baron", "Madame la baronne" et leurs enfants (noblesse mise en relief lors du refus de la sœur du baron d'épouser un "bon et honnête gentilhomme"). La présence d'un précepteur fait partie des attributs inséparables de la noblesse.
-Intemporalité propre à l'univers du conte et absence de précision pour plus d'irréalité.
-L'univers crée est clos sur lui-même: "dans ce meilleur des mondes possibles. La description du lieu en fait un microcosme, un endroit merveilleux et coupé du monde et de la réalité.
C/ Les personnages de contes
- Personnages peu décrits et résumés à une caractéristique principale:ils n'ont aucune nuance ni complexité. Candide est présenté par une périphrase: "un jeune homme à qui la nature avait donné les moeurs les plus douces" et par physiognomie: "Sa physionomie annonçait son âme".
-Le baron se réduit à son appartenance à la noblesse:puissant et digne qui jouit de la considération de son entourage "Ils l'appelairent tous monseigneur".
-La baronne aussi caractérisée par sa dignité, mise en relief par le lexique: "très grande considération", "honneurs", "dignité", "respectable".
-Les enfants ne sont que des reflets de leurs parents
-Cunégonde est réduite à son physique et sa sensualité
-Quant à Pangloss, il n'a pas de caractéristiques physiques, il est ce qu'il enseigne. Aucune autre référence morale.
TRANSITION:Le Lecteur semble plongé dans un univers de conte traditionnel. il se rend compte d'un certain nombre de grincements qui invitent à une lecture ironique du texte et que derrière une façade idillique le monde du baron n'est pas ce qu'il semble.
II/ Les "grincements" révélateurs de l'ironie du texte
A/Les discrètes interventions du narrateur
-Intervention répétée et dissonante du narrateur:
=>"je crois": Apparition dissonante qui feint la doute alors qu'il vient d'utiliser le superlatif "l'esprit le plus simple".
=>Noms propres peuvent être vus comme une annonce de l'ironie du texte: "M.le baron de Thunder-ten-tronckh" = cacophonie qui exprime la dureté du baron (justifiée lors des coups de pied) ou encore "Pangloss" du grec "pan"=tout et "glotta"=langue, il est ainsi caractérisé comme parleur universel, il ne fait que parler et ne rien dire.
- Il arrive aussi que le choix de l'effacement des interventions du narrateur soit également
...