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Bel ami Maupassant exposé sur les personnages féminins

Fiche de lecture : Bel ami Maupassant exposé sur les personnages féminins. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  10 Décembre 2021  •  Fiche de lecture  •  981 Mots (4 Pages)  •  363 Vues

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Bel Ami de Maupassant exposé sur les personnages féminins

        Dans le roman Bel-Ami de Guy de Maupassant, les personnages féminins jouent un rôle important. Parmi eux, une mère et sa fille se distinguent par différents aspects de leur personnalité et aussi en tant que moteurs de l'intrigue. Nous montrerons leurs caractéristiques, physiques, psychologiques, ainsi que leur rôle.

        Au niveau des caractéristiques physiques, Madame Walter semble être à la fin de la beauté de jeunesse et est « à l'âge dangereux où la débâcle est proche » (p.118), comme elle est décrite avec ironie par le narrateur. Elle prend toutefois soin d'elle-même en mettant des crèmes et en se poudrant les cheveux (p.302). En revanche sa fille Suzanne bien que très peu décrite physiquement, apparaît sous la métaphore « yeux d'émail fin, sous le nuage frisé de ses cheveux blonds » (p.291) qui rend compte de sa beauté et de son charme. Sa beauté est aussi décrite par une métaphore picturale comme « un Watteau frais verni », mais sans grand intérêt puisqu'elle est un « joli bibelot de fillette » (p.228). La jeunesse et la beauté de Suzanne contraste avec la beauté défraîchie, de plus en plus artificielle, de Madame Walter.

        Malgré son jeune âge, Suzanne a un certain sens critique puisqu'elle a « un esprit agile et malin, imprévu et sournois, qui faisait toujours la parade comme une marionnette de foire ». En se moquant « de tout et de tout le monde, avec un à-propos mordant » (p.262-263), elle fait preuve d'une prise de distance et de recul par rapport aux autres et la vie mondaine, ce qui épate Georges Duroy. Au contraire, Madame Walter est calme et ordonnée « comme un jardin français. On y circule sans surprise, tout en y trouvant un certain charme » (p.118). Raisonnable, calme et dévote, elle s'évertue à s'occuper des œuvres de charité avec d'autres femmes de la bonne société. Femme respectable et irreprochable, c'est l'épouse du directeur de journal La Vie Française où Duroy ce qui lui vaut au fil du texte, le surnom ironique la « Patronesse ».

        Au-delà du fait que c'est la femme de son patron, c'est ce caractère respectable et sage qui attire Georges Duroy. En effet, Madame Walter est restée toujours fidèle à son mari. Un amour extra-conjugal lui est inconcevable et c'est pourquoi, au cour de la séduction de Duroy, c'est à une véritable lutte intérieure, mise en relief par la comparaison de la « une bête dans un filet » (p.247) qu'elle se livre. Elle tente de résister par la prière et elle éprouve des remords, mais véritablement amoureuse, trop faible, elle finit par céder. Leur relation ne dure pourtant pas ; d'une part Duroy l'a séduite juste pour satisfaire son orgueil, d'autre part son amour la rend ridicule et elle se livre à des « des grâces puériles, des enfantillages d'amour ridicules à son âge » (p.260). Désormais elle le dégopute et Duroy la quitte alors, ce qui la plonge dans un désespoir profond. Elle en souffre tellement qu'elle accepte d'être humiliée et rabaissée. De son côté, sa fille Suzanne attire l'intérêt de Duroy à cause de la fortune de son père et aussi de sa jeunesse. Au tout début de leur relation, Goerges Duroy et Suzanne « vivaient dans une sorte d'intimité fraternelle et libre, bavardaient pendant des heures, se moquaient de tout le monde et semblaient se plaire beaucoup ensemble » (p.304). Après que son père soit devenu immensément riche, Suzanne devient l'objet de convoitise de Duroy. Il voit en elle un moyen de devenir riche rapidement et sans effort. Il séduit alors Suzanne et les deux mettent en scènec son enlèvement. La nouvelle de la relation amoureuse entre Duroy et Suzanne ainsi que celle de l'enlèvement consternent Madame Walter. Toujours amoureuse de Duroy, il est pour elle impensable qu'il se marie avec sa propre fille. Elle éprouve une énorme détresse et va même jusqu'à avoir des hallucinations voyant au tableau du Christ  sa fille et Bel-Ami : « Elle se souleva pour aller vers eux, pour prendre sa fille par les cheveux et l'arracher de cette étreinte. Elle allait la saisir à la gorge, l'étrangler, sa fille qu'elle haïssait, sa fille qui se donnait à cet homme. Elle la touchait... ses mains rencontrèrent la toile. Elle heurtait les pieds du Christ » (p.326-327). Le mariage de Suzanne avec Duroy est pour elle un calvaire. Lors de la cérémonie, elle est abattue aussi bien physiquement (« Elle était devenue maigre. Ses cheveux blancs faisaient paraître plus blême encore et plus creux son visage. » p.334) que psychologiquement, puisqu'elle sanglotte. Accablée par son sort tragique, elle va jusqu'à haïr sa propre fille.

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