Baudelaire, "L'âme du Vin"
Commentaire de texte : Baudelaire, "L'âme du Vin". Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar David Borges • 1 Juin 2017 • Commentaire de texte • 642 Mots (3 Pages) • 21 503 Vues
Introduction
L'âme du vin est le 104ème poème de Baudelaire. Il est le premier poème de la catégorie "Le Vin" qui est la 3ème des 6 catégories des Fleurs du Mal. Ce poème est la personnification du vin, ou pour être plus précis, une "prosopopée" (attribuer un discours à un objet). Il est composé de 6 quatrains d'alexandrins avec des rimes croisées qui alterne entre la rime féminine et masculine, les rimes masculines sont pauvres, tandis que les féminines sont suffisantes.
Analyse
Strophe 1
Le début du poème commence comme la narration d'un conte, de plus le soir marque un moment propice à boire et l'imparfait plante un décor adéquat. Le "chant" du vin peut s'apparenter à quelque chose de divin, au dernier vers du strophe "Un chant plein de lumière et de fraternité".
Le vin, comme le titre l'indique est doté d'une parole, d'un esprit ainsi qu'une âme. Le vin semble apprécier le buveur grâce au "cher" (fin 2ème vers), mais il le juge aussi en l'appelant de "déshérité" qui peut être une raison de s'enivrer et donc remplir ce vide dû à la perte d'un héritage.
"Sous ma prison de verre" représente la bouteille et le vin veut s'en libérer, la cire est utilisée pour protéger le bouchon et vermeille est un rouge vif qui peut sans doute s'apparenter à ce vin.
Strophe 2
Dans la deuxième strophe, le vin se montre conscient de la difficulté et des efforts fournis par les vignerons pour entretenir des vignes "De peine, de sueur et de soleil cuisant", mais aussi pour faire le vin "Pour engendrer ma vie et pour me donner l'âme".
Le vin tient à remercier les hommes par le biais de la négation et se montre reconnaissant, "Mais je ne serai point ingrat ni malfaisant"
Strophe 3
Le vin n'est pas triste ni même apeuré d'être bu, bien au contraire, il éprouve une "joie immense" quand il se fait ingurgiter par un homme après une dure journée de travail.
"Car j'éprouve une joie immense quand je tombe dans le gosier d'un homme usé par ses travaux"
Il y a un enjambement lors de ces 2 vers, de "Car" jusqu'à "gosier d'un homme". Il exprime encore sa joie par la métaphore qui est par la même occasion un oxymore : la poitrine d'un homme semblable à une "douce tombe" où il s'y préfère bien mieux que dans ses "froids caveaux" qui représente la bouteille.
Strophe 4
Le vin confond son "sein palpitant" (synonyme de cœur) avec celui du buveur, mais cette confusion ce fait dans la gaieté : "l'espoir qui gazouille". Les "refrains du dimanches" peuvent faire allusion aux chant du premier quatrain ou ceux de la joie d'un homme "content". Cependant le début du vers, "Entends-tu retentir" peut donner une impression de gloire, comme des hommes joyeux chantant leurs exploits ou des trompettes de triomphe, etc.
"Les coudes sur la table et retroussant tes manches" fais référence au quatrain précédent de l'homme usé par le travail, mais cette fois-ci il les retrousse pour boire et festoyer.
Strophe 5 & 6
Il y a un oxymore entre frêle et athlète, (frêle=faible, fragile/ athlète=musclé, fort) La vie est perçue comme une lutte où il faut se battre au moyen de muscles fermes et huilés. Le vin personnifié reste tout de même liquide mais un liquide doué de pouvoirs : une " huile qui raffermit les muscles des lutteurs ", une " ambroisie ".
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