Analyse stylistique: Discours sur le bonheur, Madame du Châtelet
Commentaire de texte : Analyse stylistique: Discours sur le bonheur, Madame du Châtelet. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mayabaudin • 13 Mai 2018 • Commentaire de texte • 2 192 Mots (9 Pages) • 2 757 Vues
Baudin Maya 1L
Analyse stylistique: Discours sur le bonheur, Madame du Châtelet
Madame du Châtelet, de son prénom Emilie, était une éminente et l’une des rares femme de lettres et de sciences de son époque. Avant tout une mathématicienne, elle entretient une relation avec le philosophe des lumières Voltaire, ce qui l’oriente également vers les lettres et la philosophie. C’est donc entre 1744 et 1746 qu’elle rédige sa seule œuvre personnelle littéraire, le discours sur le bonheur. Cet ouvrage, qui sera publié a titre posthume en 1779, est un discours argumentatif sur le thème du bonheur fortement abordé lors du siècle des lumières. Madame du Châtelet pose sur ce thème un regard féminin, elle destinait cependant son écrit a un usage privé et ne craignait donc pas la censure. Dans l’extrait abordé, on peut se demander quelle vision du bonheur peint Madame du Châtelet dans cet extrait. C’est en explicitant un bonheur qu’elle souhaite accessible a tous puis en exposant sa vision sensualiste du bonheur qu’elle y parvient.
Madame du Châtelet, désir partager un bonheur accessible a tous, elle défend donc l’inégalité homme femme, et prône des désirs modérés.
Pour appuyer son propos, l’auteur utilise une périphrase désignant les femmes de ligne 347 « la moitié du monde » cette figure de style peut ici être interprétée de façon péjorative, on parle de la deuxième moitié du monde mais également de façon méliorative, elle représente une grande part de la population et sont prêtes a se battre pour leurs droits. La répétition de « moitié » lignes 347 et 348, qui désigne les femmes insiste sur le nombre de femmes que la société exclue. De la ligne 354 a la ligne 359 le lecteur retrouve une succession de termes relatant des bonheurs auxquels les femmes de peuvent pas accéder étant donné de leur statut de femme du XVIIIe siècle. Ce statut « inférieur » les empêchent donc de trouver un certain bonheur dans « l’ambition de rendre ses talents utiles à son pays et de servir ses concitoyens, soit par habileté dans l’art de la guerre, ou par ses talents pour le gouvernement, ou les négociations » ligne 356 a 358. Cette énonciation est suivie de l’expression « mais les femmes sont exclues » ligne 359 entamée par la conjonction de coordination « mais » qui creuse d’autant plus l’inégalité hommes femmes tout en permettant au lecteur de confirmer ici la dénonciation de Madame du Chatelet envers la condition de femme. La précision « impossible », de la ligne 349, qualifiant le « gout »ligne 349 de la passion de l’étude met un terme a l’espoir des femmes de trouver le bonheur uniquement pour cause d’un sexe qu’elle n’ont pas choisit. L’auteur va même jusqu'à dire que « l’éducation en ôte » les moyens. L’état de femme ne permet donc pas de s’instruire et d’après elle de trouver le bonheur. Ces termes d’impossibilité induit le fait que pour trouver le bonheur au XVIIIe siècle, il faut être un homme. Le chiasme « Les hommes ont une infinité de ressources pour être heureux, qui manquent entièrement aux femmes. » ligne 352-353 implique le genre d’une personne dans ma quantité de bonheur qu’il pourra vivre de façon clair en opposant le statut d’homme et de femme. La juxtaposition «, par hasard, » de la ligne 360 insinue ironiquement que dans l’inconscient collectif, une femme nait rarement apte à étudier ou à être intelligente. Elle soumet ainsi la vie des femmes a une sorte de déterminisme. A la ligne 364 le terme de « condamnée » est utilisé a valeur de sentence.
Afin que tous puissent atteindre le bonheur, chacun doit désirer quelque chose à sa hauteur. En effet grâce a son ton didactique renforcé par l’expression « un grand secret du bonheur » ligne 404 qui élève Madame du Châtelet a un rang de connaissances supérieur au notre, elle s’apprete a nous révéler quelque chose qu’elle sait mais que le lecteur ne sait pas, elle réussit à faire comprendre au lecteur qu’afin d’atteindre le bonheur il faut l’écouter. C’est ainsi que l’auteur dégage sa thèse a la ligne 404 qui est de « modérer ses désirs et d’aimer les choses qu’on possède ». La répétition de « nature » à trois reprises aux lignes 405-406 et 407 ainsi que la polyptote de ce même mot a la ligne 409 « naturellement » insiste sur l’importance de l’instinctif et de l’état naturel de chacun qui doit entrainer un désir de bonheur égal a son état. L’emploi de « dis-je » a la ligne 408 marque la présence de Madame du Châtelet et renforce le ton didactique une nouvelle fois. De façon à illustrer son propos, la philosophe utilise un exemple concret de la vie courante « nous ne désirons que de proche en proche : un capitaine d’infanterie désire d’être colonel » ligne 409-410. L’euphémisme qui suit « il n’est point malheureux » ligne 411 insiste sur le bonheur atteint par une chose simple. L’affirmation « on est heureux que par des désirs satisfaits » de la ligne 414 reliée par « que » souligne l’unique possibilité du bonheur. En aucune façon on peut être heureux sans vouloir quelque chose a sa hauteur. L’emploi du pléonasme « sage sobriété » qualifiant la « nature » ligne 414 une nouvelle fois participe a la compréhension que toute nature doit rester inchangée, elle est la voie de la sagesse. De la ligne 418 a la ligne 421 Madame du Châtelet énumère tout ce qui selon elle représente le bonheur « aimer ce qu’on possède, savoir en jouir, savourer les avantages de son état, ne point trop porter sa vue sur ceux qui nous paraissent plus heureux, s’appliquer à perfectionner le sien et à en tirer le meilleur parti possible ». Toutes ces nécessités entretiennent un rapport avec l’acceptation de son état et la jouissance présente de la vie. Le propos tenu dans ce texte par Madame du Châtelet rejoint la doctrine stoïcienne en prônant le bonheur dans tout ce que l’on a, en effet c’est son avis personnel comme le prouve le pronom personnel « je » employé a la ligne 422. Pour finir, elle explique clairement sa pensée a la ligne 424 en disant que « le plus heureux des hommes est celui qui désire le moins le changement de son état ». Le bonheur peut donc être accessible par tous.
Ce bonheur, qui se doit atteignable par tout un chacun est composé de passions particulièrement importantes.
Pour Madame du Châtelet, deux bonheurs, deux types de passions sont fondamentales. Elle nous parle en effet de « l’amour de l’étude » et de « l’amour de la gloire » en suivant une doctrine sensualiste qui affirme que les sensations sont a l’origine des connaissances.
Dans sa définition du bonheur elle insiste en effet sur l’aspect du bonheur le plus accessible, ou du moins qui selon elle est ouvert a tous, « l’amour de l’étude », expression qu’elle répetera à plusieurs reprises aux lignes 343-344 et 350. Elle attribut donc le sentiment particulièrement fort qu’est l’amour à l’étude, ce qui rend l’expression hyperbolique, la connaissance est ouverte aux deux sexes car ils sont tout deux capables d’apprécier le travail. Le superlatif « l’amour de l’étude est de toutes les passions celle qui contribue le plus a notre bonheur. » ligne 344 souligne qu’en effet ce bonheur est le plus important. Pour elle, l’étude est indispensable dans l’entretient de son bonheur. Madame du Châtelet insiste d’autant plus qu’elle rend la passion de l’étude matérielle en utilisant l’expression «dans l’amour de l’étude se trouve renfermée une passion » a la ligne 345. Elle rend la passion palpable et réelle. A la ligne 393, Madame du Châtelet rebondit sur sa thèse énoncée a la ligne 343 « l’amour de l’étude est de toutes les passions celle qui contribue le plus à notre bonheur ». En plus de « contribuer » ligne 343 a notre bonheur elle est « la plus nécessaire » ligne 393. Pour l’auteur la passion d’étudier devient vitale pour un bonheur personnel. Elle utilise aux lignes 393 et 394 un parallélisme de construction « c’est une ressource sûre contre les malheurs, c’est une source d plaisirs inépuisable » qui intensifie les bienfaits de l’amour de l’étude. Afin d’appuyer ses propos, la philosophe utilise également un argument d’autorité en citant Cicéron et en l’approuvant par les terme de la ligne 395 « a bien raison de dire ». Elle utilise ce grand homme politique et auteur romain en guise d’un argument irréfutable. Cependant, a la fin de son paragraphe Madame du Châtelet radoucit son propos et s’accorde avec Cicéron, « les plaisirs des sens et ceux du cœur sont, sans doutes, au-dessus de ceux de l’étude ; il n’est pas nécessaire d’étudier pour être heureux ; mais il l’est peut être de se sentir en soi cette ressource et cet appui » lignes 395 à 398. Ainsi en finissant l’explication de sa pensée, Madame du Châtelet prône les plaisirs en utilisant des expressions hyperboliques comme « sacrifie » ligne 401 ou encore « dédommager de la perte » ligne 403.
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