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Analyse Le fou et la vénus, Baudelaire

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Par   •  7 Mars 2017  •  Commentaire de texte  •  1 355 Mots (6 Pages)  •  6 087 Vues

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Baudelaire, « Le fou et la Vénus », Le Spleen de Paris ( Petits poèmes en prose)

Contexte & œuvre : voir fiche « Les foules »

ANALYSE

        Avec Le Spleen de Paris, l'auteur concrétise son désir d'écrire en prose de la poésie, et apporte une nouvelle fois modernité et originalité à l'art poétique.

        Ce septième poème en prose du recueil nous décrit une scène étonnante dans laquelle un personnage d'apparence excentrique (le fou) prie une statue de Vénus dans un parc, dont la végétation renaît au printemps. Il se concentre sur la description du parc, puis sur celle de la statue et du fou. Sous l'apparence d'une petite histoire sans relief, l'auteur philosophe sur l'amour, la femme et sur lui-même

Comment le poète exprime t-il son désespoir et sa condition à travers ce texte ?

Nous détaillerons tout d'abord les éléments poétiques utilisés par l'auteur pour exprimer ses sensations et émotions, puis nous montrerons que l'univers décrit est typiquement baudelairien.

I / L'art poétique

a) L'écriture poétique

La prose de Baudelaire est imagée : métaphores « Le vaste parc se pâme », « rendant visibles les parfums », comparaisons « comme la jeunesse », « comme des fumées », ou personnifications « les fleurs excitées brûlent de désir »...

 Utilisation d'hyperboles : « admirable journée ! », « vaste parc » (presque un oxymore), « colossale Vénus »...

 Découpage du texte en 7 paragraphes pouvant s'apparenter à 7 strophes

 Rupture et basculement du poème à la moitié, avec l'adverbe « Cependant » : division en deux parties composées de trois paragraphes chacune : les 3 premiers ont pour thème le parc et la nature et les 3 derniers le fou et la vénus. A l'harmonie exprimée dans les premières strophes correspondent les paradoxes de la seconde partie : « Cependant », « mais »

b) L'amour

Thème important du poème, et traditionnellement de la poésie > mis en avant dès le premier paragraphe avec la majuscule, et la position en dernier du mot « Amour ».

La saison semble être le printemps, saison de l'amour avec le soleil, la floraison, et le pollen « les fait monter vers l'astre comme des fumées » (métaphore)

Champs lexical développé de l'amour et de la sensualité : « orgie », « désir », « jouissance », « amour ». Vénus elle même est la déesse de la beauté et de l'amour.

Opposition entre l'amour débordant et heureux de la nature, et la triste solitude du bouffon « privé d'amour et d'amitié ».

> La chaleur du début se transforme en froidure de marbre, « l'extase universelle » en solitude, l'explosion sensorielle en larme, correspondance entre les paragraphes, qui montrent à la fois le bonheur de l'amour, et le malheur de celui qui en est exclut.

Double vision donc de l'amour, partagé et heureux dans la nature, impossible et malheureux pour les hommes : « Bien différentes des fêtes humaines ».

c) Un poème lyrique et pathétique

Présence du « je » à partir de la moitié du poème : « j'ai aperçu », « je ne sais », aussi le « je » du fou, « Je suis le dernier », « je suis fait ».

La première partie du poème expose les sensations et la vision du poète dans le parc. La deuxième partie se concentre sur sa réflexion concernant le fou, et sur les pensées du bouffon > texte lyrique.

Enfin, le poème apparaît comme pathétique, avec une insistance dans la deuxième partie sur la détresse morale du bouffon : « être affligé », « yeux pleins de larmes », « ayez pitié de ma tristesse », ponctuation expressive « Beauté ! Ah ! Déesse ! » (succession de points d'exclamation marquant son désespoir).

Fin tragique, impasse pour le fou qui subit son destin : « Mais l'implacable Vénus regarde au loin ».

II / L'univers baudelairien

a) Un tableau sensoriel

Description picturale du parc avec des jeux de lumières et des couleurs : « soleil », « les eaux » (bleues), « lumière », « azur du ciel », « leurs couleurs »

Point de vue de départ = celui d'un spectateur. Le poète décrit le paysage qu'il voit au lecteur/spectateur : « On dirait ». Point de vue général et universel.

Comme souvent chez Baudelaire, les sens prennent beaucoup d'importance :

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