Alcools Apollinaire
Dissertation : Alcools Apollinaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar msdp • 24 Avril 2022 • Dissertation • 1 372 Mots (6 Pages) • 561 Vues
Au début du XXe siècle, des mouvements artistiques comme le cubisme, se développent à Paris. A cette époque le genre poétique essaye aussi de se réinventer. Certains poètes comme Baudelaire ou Rimbaud mettent en œuvre d’autres styles écritures et révolutionne l’art poétique. Guillaume Apollinaire, après quinze années d’écriture, publie son recueil poétique Alcools en 1913. Alcools représente le modernisme. Mais la poésie d’Apollinaire, pour être moderne, s’oppose-t-elle systématiquement au passé et à la tradition ? Nous nous demanderons en quoi le recueil d’Apollinaire est à la fois moderne et traditionnel. Tout d’abord, nous étudierons un recueil dans la tradition. Enfin, nous verrons la contemporanéité dans les poèmes d’Apollinaire.
- Recueil dans la tradition
Alcools est un recueil qui s’inscrit dans la tradition. En effet, le lyrisme est l’une des caractéristiques originelles depuis l’antiquité de la poésie. La poésie lyrique traite des sentiments du poètes comme l’amour, la mélancolie ou la fuite du temps et Apollinaire reprend ses thèmes récurrents. Le poète décide de faire un bilan amoureux en parlant principalement de trois de ses relations. L’amour est le sujet de différents poèmes qu’il aborde en utilisant ses liaisons passées avec Annie, Marie Laurencin ou Maria Dubois. Ayant même dans ce recueil un poème à leur nom comme « Annie » ou « Marie » où le poète décrit ses souvenirs amoureux. Par exemple dans « Le Pont Mirabeau », il se rappelle son ancien amour avec Marie Laurencin puisque c’est ce pont qu’emprunter Apollinaire pour lui rendre visite. Dans le poème « La chanson du Mal-Aimé » Apollinaire évoque la déception amoureuse. Il considère l’amour comme une déception et est toujours à la recherche d’un amour plus heureux. Ensuite, le thème de la fuite du temps est abordé par le poète dans différents poèmes comme avec l’eau qui s’écoule dans « le pont Mirabeau » ou les saisons qui se succèdent avec « Automne malade ». Le Rhin dans « Nuit Rhénane » ou la Seine qui pas sous « le pont Mirabeau » rappeler l’écoulement inarrêtable du temps.
Le poète garde des thèmes classiques mais aussi utilise diverses références. Apollinaire rend hommage au passé, en effet dans tout le recueil on peut trouver différents types de références comme à la mythologie grecque, à la mythologie germanique, ou encore des références littéraires ou catholiques. On distingue plusieurs références divines qui sont évoquées tel que le mythe d’Orphée, de Dionysos ou bien du Phoenix. Dans le recueil, le mythe d’Orphée est revisité, dans « La Chanson Du Mal-aimé » celui qui descend aux enfers représentés par les « ombres », et en revenant seul, il est transformé en un être épuré qui doit la vie à la poésie. Lorsqu’Apollinaire évoque le mythe de Dionysos, il fait évidemment références à la vigne ainsi qu’au vin et la fête. Les références au vin sont nombreuses dans Alcools commençant par le titre. Enfin, le mythe du Phoenix est repris par Apollinaire dans le poème « Le Braisier » où il porte en lui-même le feu et y jette son passé, il se purifie : « J'ai jeté dans le noble feu ». On peut donc lier cette image à celle du Phénix avec un feu qui brûle, mais permet de renaître. Le poème est donc centré sur l'idée de la renaissance, symbolique du Phénix. Apollinaire fait aussi des références littéraires comme Ophélie dans « Poème lu au mariage d’André Salmon » qui est un personnage d’une tragédie de Shakespeare ou encore dans « La chanson du mal-aimé » une allusion à Perter Schlemihl, un récit de Adelbert von Chamisso écrivain allemand. La mythologie germanique est très présente comme La Loreley ou les sept femmes dans « Rhénanes ». Toutes ces références permettent un lien avec le passé mais ce lien se fait aussi avec des règles traditionnelles de la poésie.
Le poète tient à respecter certaines règles classiques. En effet, grâce à l’héritage poétique, Apollinaire a écrit de nombreux poèmes obéissant à des règles très strictes classiques. Au cours du recueil des formes fixes se succèdent tels que celles de la chanson dans « La Chanson du Mal-Aimé », le dithyrambe dans « La larron », la fable dans « Les sept épées » ou encore la complainte dans « A la Santé ». Par ailleurs, le poète revendique ouvertement dans « la Chanson du Mal-Aimé » son attachement à la tradition poétique comme le prouve la citation suivante : « Moi qui sais des lais pour les reines/Les complaintes de mes années/Des hymnes d'esclaves aux murènes/La romance du mal aimé/Et des chansons pour les sirènes ». De plus, on relève des poèmes en alexandrins comme « Zone », en octosyllabes comme « Annie » et certains qui mélangent des vers classiques comme « La Chanson du Mal-Aimé ». Aussi, Apollinaire compose également des poèmes dispersés dans tout le recueil qui mêlent vers classiques et vers libres. Ainsi est représenté un chemin permanent liant passé et modernité.
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