Alcools /Apollinaire

             A partir du XXème siècle, la poésie prend un nouveau tournant en s’affranchissant des règles misent en place. Certains poètes tels que Rimbaud ou Baudelaire explorent d’autres manières d’écrire en s’inspirant de l’effervescence culturelle de l’époque. Dans ce contexte, Guillaume Apollinaire, poète né en 1880, écrit le recueil Alcools, publié en 1913. Ses poèmes les plus célèbres sont « Zone », traitant de l’industrialisation, ainsi que « Le Pont Mirabeau », traitant de l’amour qu’il porte à Marie Laurencin. Il est donc question de savoir si Alcools, peut être considéré comme un recueil de poésie moderne. Dans un premier temps, Alcools se montre comme un hymne à la modernité il s’appuie aussi sur l’histoire et les traditions poétiques. Enfin, le recueil montre une volonté assumée de modernité.

            Tout d’abord, Alcools marque une rupture avec la tradition par le style qu’il emploie. Dans son recueil, on remarque rapidement les poèmes écrits en vers libre ainsi que l’absence de ponctuation qui marque clairement la volonté d’Apollinaire de rompre avec les codes classiques. On peut alors se demander ce qu’il cherche en la supprimant ? Peut être offre-t-il au lecteur une liberté de lecture mais cette absence  peut aussi amener une certaine lecture monocorde. Dans « Le Larron » en revanche, l’absence de ponctuation n’est pas impactante car Apollinaire a fait le choix de quand même laisser les majuscules ainsi que les points d’exclamations. Cette innovation est assurément inspirée de Blaise Cendrars qui avait lui aussi supprimé la ponctuation dans ses ouvrages.

          Si la forme de la poésie d’Apollinaire se veut novatrice, certains thèmes le sont aussi. En effet, Alcools est fortement lié à la ville et sa modernité. Dans « La Chanson Du Mal-Aimé », l’auteur évoque « les tramways » qui sont de nouveaux aménagements ou encore la « Tour Eiffel » dans « Zone », celle-ci était alors très controversée à cette époque. Dans ce même poème, il évoque aussi les « automobiles » que l’on retrouvait principalement dans les lieux urbains, ces véhicules allient donc les thèmes de la modernité et de la ville. Mais cette dernière a aussi un sens plus personnel pour Apollinaire : en effet, le poème « Le Pont Mirabeau », inspiré de l’amour qu’il portait à Marie Laurencin, avec laquelle il franchissait souvent ce pont, il relate donc cet attachement douloureux aux lieux urbains. Même si la ville lui rappelle une grande déception amoureuse,  cela veut aussi dire que cet un lieu de rencontre et d’amour.

           Par ailleurs, Apollinaire dans la plupart de ses poèmes, fait allusion à certaines « actualités » du monde contemporain. Dans « Zone »,  il dédie cinq vers à la religion et sa modernité, « L’Européen le plus moderne c’est vous Pape Pie X ». Il fait alors notamment référence au fait que ce dernier a béni l’un des premiers aviateurs. En 1917, il dit lui-même vouloir incarner « un esprit  nouveau », le poète nous montre alors qu’il cherche à renouveler les codes poétiques. il parle d’ailleurs de nouveaux métiers dans « Zone » où il évoque des « belles sténodactylographes » métier en pleine émergence. Selon moi, il cherche à lié la modernité à la femme et ainsi donner l’image d’une femme « indépendante » pouvant parvenir elle-même à ces besoins, ce qui renouvellerait l’image de la femme qui jusque la n’avait rarement que rarement un vrai travail.

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