A celle qui est trop gaie / Baudelaire
Fiche : A celle qui est trop gaie / Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Nadir El machaal • 8 Juin 2022 • Fiche • 512 Mots (3 Pages) • 1 442 Vues
« À celle qui est trop gaie »
Au XIX ème siècle, 3 mouvements littéraires majeurs influencent les auteurs dans leur écriture, ce sont le symbolisme, le romantisme et le parnasse. Au carrefour de ces trois mouvements, nous retrouvons le poète français Charles Baudelaire, né en 1821 à Paris et mort en 1867 dans la même ville. Baudelaire connut une ville difficile dès l'enfance par la perte de son père à l'âge de 6 ans et par la présence de son beau-père qui lui rendait la tâche plus difficile en l'envoyant dans un pensionnat en 1832 et en le privant de la fortune de son père à la majorité (21 ans). Charles Baudelaire s'inspirait des muses qu'il a rencontré tout au long de sa vie pour écrire ses poèmes : Jeanne Duval, qu'il surnommait la Vénus Noire de par son teint, Marie Daubrun, qu'il appelait « mon enfant, ma sœur » et Apollonie Sabatier, avec qui il eut un amour platonique. Baudelaire est devenu un classique de la poésie grâce à son recueil de poèmes « Les Fleurs du mal » publié en 1857 mais qui avait fait scandale car elle était choquante et que Baudelaire s'attaquait à la religion. Elle fut censurait et six pièces du recueil seront condamnées ce qui amènera Baudelaire à rééditer son œuvre en 1861 et en 1868.
Le poème que nos allons étudier est « À celle qui est trop gaie », à l'origine adressé à Apollonie Sabatier, muse que Baudelaire a adorée muettement cinq ans durant, lui adressant des poèmes anonymes remplis d'une ferveur mystique et sensuelle. Ce poème fait partie des six pièces des Fleurs du mal condamnées par le tribunal correctionnel en 1857. Baudelaire y traite le thème de la relation amoureuse de façon originale et provocante, en instaurant avec l'objet de son amour une relation complexe et violente.
Nous verrons comment l'ambivalence du sentiment amoureux s'exprime-t-il dans ce poème.
Nous analyserons d’abord la première partie du texte, qui semble respecter toutes les conventions de la poésie amoureuse classique V.1 à 16, avant de nous pencher sur la seconde partie du poème, dans laquelle Baudelaire laisse libre cours à un fantasme sadique dont la femme aimée est la victime V.17 à la fin.
On ne s’étonnera donc pas que ce poème ait été censuré : Baudelaire, en jouant avec les attentes du lecteur, l’invitant tout d’abord à la lecture d’un traditionnel poème d’amour, le surprend, et le choque en lui livrant finalement sa conception corrompue du désir : la fusion des êtres ne peut se faire que par le mal et la dégradation. Selon Baudelaire, l’amour se conçoit comme une lutte, un conflit. Dans ce texte, il est vainqueur de cette lutte. Voilà qui entre en totale contradiction avec d’autres poèmes du même recueil, tel « Causerie », dans lequel le poète se présente comme une victime consentante du désir féminin, et de manière, dirions-nous sans trop insister sur cet aspect psychologique, masochiste. Mais, comme on le sait déjà, ce recueil ne fonctionne-t-il pas sur les figures d’opposition ?
« Le serpent qui danse »
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