Truman show
Fiche : Truman show. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ber37 • 1 Mars 2020 • Fiche • 4 355 Mots (18 Pages) • 931 Vues
Plan d’analyse de The Truman Show
Il s’agit de quelques pistes pour analyser le film dans le cadre du programme de BTS sur le spectaculaire.
Questionnaire préalable au visionnage du film :
- Repérer les différents espaces
- Relever les moyens mis en œuvre pour nous faire comprendre qu’il s’agit d’une fiction en train de se faire.
- En quoi ce film nous parle-t-il de notre monde ?
Auteur :Andrew Niccol, date : 1998
The True man / show a pour objectif de montrer un homme vrai , en fait un homme sincère car il ignore qu’il est filmé. Truman a pour nom de famille Burbank, c’eat-à-dire le nom de la ville où sont situés la plupart des studios de cinéma (source Wikipédia). L’antinomie entre sincérité et monde faux du spectacle est inscrite dans le nom du héros éponyme, c’est pourquoi nous pouvons nous demander en quoi ce film nous interroge sur le spectaculaire ?
N.B. : on appellera niveau 1 de la narration celui d’Andrew Niccol racontant l’histoire du producteur fabriquant le film The Truman Show pour les spectateurs dans le film, et niveau de narration 2 le récit de l’histoire de Truman, même si, bien évidemment, A Niccol est le narrateur des deux histoires.
- Voir / être vu
- Voir
- La perception du spectacle
Que voyons-nous ? deux espaces : le monde de Truman / le monde « réel » : le studio, et le monde quotidien représenté par le bar, la salle de bain du spectateur et le séjour des deux vieilles dames.
Le studio est le médiateur entre les deux mondes : nous voyons à travers le prisme du regard de l’autre. Mais quelle légitimité a celui qui montre ? celle qu’on veut bien lui accorder quand on a un regard critique, ou celle qui semble s’imposer :
* lorsque nous voyons un documentaire, un reportage ou des émissions , nous nous disons que « c’est du vrai »
* en revanche pour les fictions , nous disons que c’est du faux
Mais aujourd’hui les docu-fictions, les téléréalités brouillent les pistes et nous interrogent sur l’authenticité du documentaire et du reportage. A partir du moment où il y a médiateur, il y a manipulation du réel et du spectateur.
Mais qu’est-ce que le réel ? Existe-t-il en dehors de notre conscience ?
Dans quelle mesure toute fiction, comme The Truman Show, ne nous parle-t-elle pas aussi du réel ?
2) Les spectateurs dans le film :
Ils sont les relais de nous-mêmes, spectateurs . Ce sont des personnages du commun, qui vivent par identification, projection, mimétisme par rapport aux personnages de la fiction qu’ils regardent. On voit la vie par procuration : à 13’41 : les spectateurs sont des ouvriers vus de face pour nous (niveau de narration 1) et disent ce que nous pensons à propos de la censure. Ils révèlent les stratagèmes de la censure.
Le film montre aussi l’hypnotisation du spectateur par la fascination exercée par l’image et le fait qu’on lui raconte une histoire. Dans la mise en scène, on voit les visages tendus dans les champs / contrechamps entre les spectateurs et les personnages du film . Les personnages du niveau 1 regardent en groupe et commentent ce qu’ils voient comme s’il s’agissait de la réalité (alors qu’il s’agit d’une semi fiction du producteur scénariste), ils se persuadent réciproquement de l’authenticité de la fiction qu’ils regardent par leurs commentaires : ils parlent des personnages comme de voisins ordinaires . Silvia est la seule à regarder le film en solitaire.
Que voient les spectateurs ? tout ce qui concerne Truman, c’est-à-dire ce que commande le producteur. Donc, en fait, ils voient une fiction qui s’écrit d’instant en instant. Ils regardent le film pratiquement comme nous le voyons. Mais ils sont censés en voir plus que nous puisque parfois nous les voyons, eux et donc, pendant ce temps nous ne voyons pas The Truman Show. Ils en savent aussi plus que nous puisqu’ils ont regardé les épisodes précédents. Mais nous, nous voyons les coulisses, comme Truman verra les coulisses dans l’ascenseur. Contrairement à Truman, nous savons que c’est du faux, alors que Truman le découvrira après nous.
Nous avons donc une supériorité par rapport à tous les personnages du film, hormis le producteur qui domine tout le monde pendant quasiment toute la durée du film.
c) Le voyeurisme
Les commentaires des deux gardiens qui regrettent de ne pas voir les actes sexuels, la délectation du producteur qui raconte comment il a vu les premiers pas de Truman, etc…nous renvoient à notre propre voyeurisme. Au voyeurisme répond l’exhibitionnisme du producteur, dont la vie est certes tenue secrète mais qui vit aussi par procuration la vie qu’il a rêvée et nous révèle ainsi ses fantasmes, ce qui est traduit à l’écran par sa tenue en robe de chambre à un certain moment.
- Être vu
1) Être vu est présenté comme un désir de tout être humain
-Marlon dit : « on a tous rêvé devant notre glace qu’une émission de télévision nous était consacrée »», « on cherche des réponses ailleurs » , donc il avoue à la fois le refus de la réalité et le fait de préférer se projeter dans le spectacle.
-Être vu se fait par l’identification au personnage, le désir de chaque être s’accomplit à travers Truman: le désir d’être star. (cf E. Morin Les Stars)
2) La question de l’artificiel et du naturel
Truman est vu dans son quotidien mais pas dans son intimité la plus secrète. Il y a donc un reste de pudeur à la fois du producteur du film et de A Niccol, peut-être par crainte de la censure, quand on sait que les Américains font des versions « familiales » de films jugés contraires à la morale en supprimant dans la version DVD les scènes pouvant heurter la morale. Le réalisateur s’autocensure-t-il ?
Par ailleurs, curieusement, Truman surjoue ( cf à 2’25 ) quand il devrait être naturel avec sa femme et ses voisins, alors que les acteurs jouent avec naturel ! Le fait d’être vu change la manière d’agir et de se comporter : quand Truman est dans la vie « réelle » pour lui, il surjoue avec les autres et cache ses désirs : on n’est soi-même que dans l’intimité. Le producteur lui dira « toi, tu étais vrai et c’est pour ça que tu étais si bien ». On peut noter, par ailleurs, l’ironie cruelle lors du coucher de soleil devant lequel sont Truman et Marlon : Truman dit à son ami : « ne le répète à personne », à ce moment Truman est naturel avec Marlon en qui il a toute confiance. Mais bien sûr, tout le monde est au courant du secret, à la seconde même !
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