Théocratie D'Holbach
Commentaire de texte : Théocratie D'Holbach. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Khaely • 26 Juin 2019 • Commentaire de texte • 472 Mots (2 Pages) • 577 Vues
Théocratie
Sur le célèbre tableau de Natier, « Madame de Pompadour en Diane », on observe, comme suggéré par le titre, Jeanne-Antoinette Poisson, Duchesse de Menars. C’est grâce à sa forte influence politique sur Louis XV qu’elle permit aux philosophes des Lumières de publier avec une relative liberté des articles de l’Encyclopédie. Contemporaine de d’Holbach, le premier auteur ouvertement athée, on peut imaginer qu’elle permit à l’article Théocratie d’être publié.
Ce texte soulève pourtant une interrogation, en effet comment d’Holbach donne-t-il une leçon d’athéisme à travers cette article ? Nous verrons tout d’abord comment ce texte est-il conforme au canon d’un article d’Encyclopédie, puis comment par ce biais, il attaque le christianisme.
En premier lieu, on observe que ce texte est conforme au canon d’un article d’Encyclopédie. En effet, l’Encyclopédie fonctionne comme un dictionnaire, les articles sont classés par ordre alphabétique. Le texte soumis à notre étude est l’article Théocratie. On peut notamment soulever la définition objective de Théocratie se trouvant dans le 1er paragraphe du texte, soulignée par le verbe « nommer » à la 1ère ligne et par l’expression du présent. Le canon de l’article est respecté car la première partie définit la notion et la seconde partie trace, elle le parcours chronologique en parlant dans un premier lieu de Jésus-Christ, puis des papes comme Boniface VIII à la ligne 8, et enfin de son époque.
Pourtant, on peut cependant démontrer une attaque virulente du christianisme. En effet, on peut observer dans un premier temps, le registre polémique et les termes et périphrases virulentes comme : « à qui il lui plaît se manifester » à la ligne 3, « des siècles d’ignorance » à la ligne 5, « imbécillité superstitieuse des peuples » à la ligne 9, « puissance chimérique » à la ligne 12… Mais aussi des termes hyperboliques renforcés par le pluriel : « carnages et d’horreurs » à la ligne 10, « cadavres sanglants de plusieurs millions de chrétiens » à la ligne 11, « tristes jouets et les malheureuses victimes » à la ligne 13. Malgré cela, il utilise une ruse rhétorique. En effet, il fait une concession et adopte le point de vue chrétien : « Quoique Jésus-Christ ait déclaré que son royaume n’est pas de ce monde » à la ligne 4. Cela permet de modifier le point de vue des chrétiens, c’est pédagogique.
Cet article est comme on a pu le démontrer marqué par l’athéisme. Cela n’est pas étonnant de la part du Baron d’Holbach, car c’est l’un des premiers auteurs ouvertement athées sans concession à un déisme comme l’était Voltaire. Cet athéisme marqué nous amène à penser à l’autre texte de d’Holbach figurant dans notre séquence, Conte Oriental, car il est lui aussi fortement marqué par sa philosophie. C’est grâce à ces textes et aux philosophes des Lumières qu’un certain scepticisme s’est installé envers la religion.
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