Sujet d'invention guerre
Fiche de lecture : Sujet d'invention guerre. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar heloooooo • 20 Février 2020 • Fiche de lecture • 847 Mots (4 Pages) • 823 Vues
Sujet d’invention
21 mars 1916
Batailles, morts et incertitudes sont monnaies courantes ici où la terre s’effondre pour finir par nous engloutir. Cela devrait probablement me choquer mais depuis 1 mois, jour pour jour, je combats pour survivre, mais je ne me bat pas seul, en tout cas jusqu’à aujourd’hui. Je ne sais pas quoi faire désormais, Charles est mort. Oui, il est mort, et ce n’est qu’en écrivant ces quelques mots que je réalise ce qui s’est réellement passé.
Comme chaque jour de cette triste vie, la nuit n’en fut pas une, les éclats d’obus éclairs de ciels. Impossible de discerner si ce sont des étoiles ou non. Cela est malheureux mais je pense que ces petites lueurs sont les seules choses qui redonnent un peu de beauté au monde.
Je pense que j’ai réussi à dormir 3 heures cette nuit, ce qui est correct, car mon tendre ami n’a quant à lui pas réussi du tout. Je me demande si il était inquiet de la guerre ou si cela était un signe que e matin-là il n’aurait jamais dû se lever. Parfois il vaut mieux se faire mourir avec une balle de l’officier plutôt que de risquer de mourir comme lui.
Evidemment en grand homme qu’il est, Charles s’est levé sans laisser transparaitre quoi que ce soit, pourtant moi qui le connais depuis maintenant 2 ans, je le trouvais différent. Il n’était pas inquiet mais peut-être un peu triste. Son regard, un instant avant que le commandant ne crie « à l’attaque » m’a marqué sans savoir à ce moment-là pourquoi. Je pensais avoir tout vécu, tout supporté mais ce n’était qu’un leurre.
Pendant ces années de guerre j’ai perdu de nombreux camarades, certains d’une balle dans le cœur ou dans la tête et d’autres ayant succombé à leurs blessures. Néanmoins, même si je les connaissais et que nous avions déjà joué au cartes, ils ne s’étaient pas confiés à moi ou inversement. Avec Charles tout était différent, il me racontait ses voyages en Afrique du nord ou encore son enfance. Sa détermination à la guerre était probablement dû au fait que depuis tout petit il était orphelin et devait déjà se battre pour survivre. En tous cas il était devenu ma seule famille, dans ces tranchées où au milieu des bombes nous étions nos seuls vrais alliés.
Cette bataille, comme toutes les autres, causa des pertes dans nos rangs. Après être sortis des tranchées chacun d’entre nous doit se battre pour sa vie mais Charles et moi nous protégions mutuellement, comme des frères. Alors lorsque j’ai vu et énorme obus qui allait s’écraser sur nous mon premier réflexe fut de regarder si Charles allait être touché. Il se trouvait à peine à quelques mètres de moi, probablement à 5 mètres, mais cela me semblait être bien trop loin pour qu’il subisse l’impact. Je me suis donc rapidement jeté à terre en espérant survivre. C’est à partir de là que je ne me souviens pas précisément des évènements.
Je me suis réveillé à l’infirmerie, avec la jambe gauche toute engourdie. Une infirmière est venue me voir, elle s’appelle Caroline et je dois dire que Charles, bien qu’il soir marié, trouvait du réconfort lorsqu’il discutait avec elle. En s’approchant de mon lit de fortune, son regard était dur, presque trop. Je me souviendrais toujours de ses quelques mots, « Il est mort », cela résonnait dans mon esprit mais je ne les comprenais pas, je ne voulais pas les entendre. Face à mon déni elle prit ma tête dans ses mains, une larme coulait sur sa joue, et elle répéta au moins trois fois son affirmation en haussant le ton. C‘était la première fois qu’elle était émue de la mort d’un soldat, ou plutôt, d’un ami.
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