Rousseau-les rêveries du promeneur solitaire / « Première promenade »
Commentaire de texte : Rousseau-les rêveries du promeneur solitaire / « Première promenade ». Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Camelia Abbas • 3 Mars 2022 • Commentaire de texte • 667 Mots (3 Pages) • 750 Vues
Rousseau « Première promenade » Les Rêveries du promeneur solitaire, 1782
1. Entrer dans le texte
Rousseau s’intéresse à tout ce qui est changeant, éphémère. C’est d’abord le journal comme forme et comme méthode qui le permet. Rousseau entend garder une trace des « idées étrangères qui «lui » passent par la tête » (l. 4), ce qui échappe à tout travail de mise en ordre. L’adjectif « informe » (l.1) , le groupe verbal « tout comme il m’est venu » , le groupe adverbial de manière « avec peu de liaison »(l. 6) attestent de sa volonté de s’intéresser à tout, même ce qui est changeant, en mouvement. Le journal est un registre tenu au jour le jour qui permet cette flexibilité, cette spontanéité : « journal » (l. 1), « journalière » (l. 9), « journalier » (l. 21). Il utilise aussi une métaphore météorologique « baromètre » ( l. 22) pour désigner le sondage de son âme . Dans ces conditions l’entreprise des Rêveries peut sembler « gratuite » car ici, Rousseau prétend échapper à l’idée d’utilité en déclarant : « je n’écris [...] que pour moi » (l.28)
2. Pour se connaitre il faut d’abord tenir le registre de ses « rêveries » (l.1), terme capital reformulé aux lignes 4-5 : « les idées étrangères qui me passent par la tête en me
Promenant ». La méthode est explicitée dans le paragraphe 2 : Rousseau veut décrire ses états de la même manière que « les opérations que font les physiciens sur
l’air pour en connaitre l’état journalier » (l.20-21).
Mais il s’agit de se connaitre soi-même, et non plus de viser un public que Rousseau voudrait informer de la nature de sa personnalité. Le passage clé se situe aux lignes 7 à 10 : « il en résultera toujours une nouvelle connaissance de mon naturel et de mon humeur par celle des sentiments et des pensées dont mon esprit fait sa pâture journalière dans l’étrange état où je suis. » il pourra ainsi connaître son « naturel » : être profond et son « humeur » : être changeant. L’analyse de ses sentiments et de ses pensées lui permettra de mieux cerner toutes ses facettes. On retrouve ici l’exigence de vérité et de sincérité typique de l’écriture autobiographique.
3. Question d’ interprétation (traitée comme une simple question)
Le projet autobiographique des Rêveries se présente comme tout à fait original. Tout d’abord par la méthode, c’est-à-dire la question du comment et le but. Rousseau refuse l’héritage de Montaigne qu’il mentionne à la ligne 26 en affirmant « je fais la même entreprise que Montaigne mais avec un but contraire au sien ». On voit que Rousseau entend ici se démarquer d’un prestigieux devancier. Il a besoin de montrer qu’il est le premier à parler de lui comme il le fait « je n’écris mes rêveries que pour moi-même » alors que d’après lui Montaigne écrivait ses Essais « que pour les autres ».
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