Rousseau - Les Conféssions

1. Selon C.-F. Ramuz « On ne sépare pas mémoire et imagination ; l'imagination est dans la mémoire comme un ferment. » Vous discuterez cette affirmation à la lumière de votre lecture des Confessions.

A la fin du 18è siècle Jean-Jacques Rousseau, écrivain suisse, écrit « Les Confessions », une autobiographie qui couvre les cinquante premières de sa vie, les livres I à IV sont consacrés aux vingt premières années de Jean-Jacques (1712-1732). Il dresse dans cette autobiographie son auto-portrait, en toute sincérité, il nous raconte les épisodes les plus tristes et les plus joyeux qui l'ont marqué et qui l'ont influencé dans les décisions qu'il a dû prendre. Rousseau cherche donc à dévoiler la vérité sur lui-même, il n'hésite pas à raconter tous les petits détails, il espère de ce fait que ses détracteurs comprennent les mauvaises actions qu'il a pu commettre.

Jean-Jacques va donc mettre toute sa vie sur le papier, en récitant chaque moment de sa vie, et ce sera tellement bien détaillé, que par moment, on se demande si c'est la mémoire de Rousseau qui parle ou si ce n'est que le fruit de son imagination. Il ne se contente donc pas de raconter son histoire, il la revit en l'écrivant, et c'est d'un regard d'homme mûr, puisqu'il écrit les confessions vers la fin de sa vie, qu'il reconstruit son passé de jeune homme troublé.

Selon Ramuz, lui aussi écrivain d'origine suisse, l'imagination fait partie de notre mémoire, si nous cherchons à nous souvenir d'un moment heureux, nous avons tendance à améliorer ce souvenir de façon à ce qu'il soit encore meilleur, on peut donc influencer sur nos souvenirs parfois même sans nous en rendre compte. C'est ce que dénonce Ramuz, selon lui, Les Confessions de Rousseau retracent la vie de Jean-Jacques, mais ce-dernier l'aurait quelque peu modifier en ajoutant un brin d'imagination à certains passages. Rousseau a beaucoup voyagé, il a traversé beaucoup de périodes difficiles, il n'avait plus d'argent, pas d'endroit où loger, c'est aussi quelqu'un de très timide avec les femmes, sans doute dû au fait qu'il n'a jamais eu de véritable présence féminine dans sa jeunesse, pour contrer cette souffrance et cette solitude, va utiliser son imagination, et ses rencontres, mêmes les plus courtes et anodines, deviendront des événements mémorables pour Rousseau.

Rousseau lui-même parle de son imagination (page 70 ligne 1461 à p.71 l.1487), dans ce passage Rousseau nous explique qu'il s'alimente de fictions, il s'imagine des situations qu'il ne connaît pas, nous pouvons donc supposer que certains souvenirs de Rousseau ne sont que le fruit de son imagination débordante, puisque c'est son seul moyen de combler ces vides et de rendre des situations à priori banales, plus excitantes et qui resteront dans la mémoire de Rousseau à jamais.

Rousseau utilise donc l'imagination pour donner plus d'effet à ses rencontres, comme dans le passage du picnic avec Mlle Galley et son amie (p.216 l.215 à p.218 l.264), les détails que Rousseau partage à propos de ce dîner nous font penser que l'action se déroule de la manière dont lui voit les choses, plutôt que de la manière dont ça s'est vraiment

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