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Raoul de Cambrai

Commentaire de texte : Raoul de Cambrai. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  16 Novembre 2022  •  Commentaire de texte  •  2 493 Mots (10 Pages)  •  356 Vues

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Commentaire composé[pic 1]

Marcel Proust a dit « On ne guérit d’une souffrance qu’à condition de l’éprouver pleinement ». Si l’expression de la souffrance a ainsi pour but le consoler, ne peut-elle pas être un indicateur sur le mode de vie du défunt : richesse et popularité. L’histoire se passe au Moyen-Age, à Cambrai, une commune de France. Elle est le récit de l’enterrement d’un jeune chevalier mort au combat.

Comment l’enterrement ou la mort de Raoul rappelle l’importance de ce personnage dans Raoul de Cambrai, Chanson de geste ?

Dans un premier temps, nous verrons comment est affecté l’entourage du défunt. Puis, dans un second temps nous relèverons les caractéristiques qui font de Gautier un chevalier.

Pour commencer, les proches de Raoul ressentent des sentiments très forts lors de son enterrement.

En effet, son entourage est en souffrance et extériorise ce sentiment de différentes manières. C’est pourquoi, Gautier est accablé de tristesse  et répète combien la mort de Raoul lui est douloureuse « si n’ot pas le cuer lié »  vers 3431, et « duel » vers 3434. Sa peine est si forte et visible aux yeux de tous, que les chevaliers présents en pleurent de compassion « maint gentill home en pleure[n]t de pitié » vers 3433. Il y a aussi, la mère de la victime, Dame Aalai qui est très malheureuse « Dame A[alais] fut d’ire trespensee » vers 3451. L’amie de Raoul a conscience de son chagrin et le mentionne vers 3518 « duel, je le parvois si grant ». Le narrateur utilise une hyperbole vers 3473« il n’est nus hom qi por verté vo die tant alast loing, en Puille n’en Hongrie, q[e] por un conte de tele signorie tel duel veïst en trestoute sa vie » pour accentuer le chagrin que ressentent ses compagnons, personne dans un très grand périmètre n’aurait vu un tel accablement. De plus, il répète le mot douleur vers 3472 « diex » et vers 3476 « duel » pour bien insister sur le fait que ce n’est pas une douleur passagère mais un réel désespoir qui les submergent. Ensuite, Héloïse en entrant dans l’église se met à crier « a haute voix escrie » vers 3486 et caractérisé par un point d’exclamation vers 3513, 3529,3487,3488, 3496,3498 et 3466. Cela prouve qu’elle est touchée personnellement par sa mort. Le cri traduit une perte de contrôle. Par conséquent, elle se laisse submerger par ses émotions et n’arrive donc pas à garder son calme. En effet, dans une église plus qu’ailleurs, nous sommes censés faire le moins de bruit possible afin de respecter le culte du seigneur. En outre, Héloïse, l’amie de Raoul est tellement touchée qu’elle en est épouvantée vers 3486 « esmarie » cela définit toute l’horreur et toute l’appréhension qu’elle ressent face au décès de son bien aimé Raoul. Pour elle c’est un déchirement vers 3487 « con dure departie ». Ainsi, elle ressent une grande souffrance morale. Elle a l’impression de se rompre à l’intérieure d’elle-même, sans pour autant en mourir. Elle s’en fait la réflexion vers 3509 à 3510 « por quoi ne part mes quers soz ma mamele qant celui per cui devoie estre ancele ». De ce fait, elle est tellement peinée qu’elle se demande pourquoi ce resentiment ne l’a pas tuée. Selon elle, il faut pleurer la mort et regretter la perte de Raoul vers 3487 « La vostre mors doit estre trop haïe ». Ensuite, elle s’adresse à la dépouille de Raoul vers 3487 à 3500 « Sire R[aous], […] ma vie. », ainsi que vers 3533 à 3535 « Biax […] departant ! ». Elle lui parle comme si celui-ci pourrrait encore l’entendre ou lui répondre. Elle lui fait ses adieux. C’est la première étape du deuil. Elle prend enfin conscience de sa perte et essaie de l’accepter. Dans son désespoir qu’elle traduit par une phrase exclamative, de nouveau elle hausse le ton et se laisse dominer par ses émotions du vers 3497 au vers 3498 « Mors felonese, trop par frustes hardie qi a tel prince osas faire envaïe ! ». C’est une allégorie dans laquelle, elle accuse la mort de lui avoir enlevé son précieux ami et semble ignorer la véritable raison pour laquelle Raoul s’est fait tuer. Elle est radicale et définitive dans sa décision (renoncer à l’amour) tout comme l’est la mort, par son côté irreversible. De plus, l’affliction que ressens la jeune fille ne s’exprime pas uniquement par la souffrance morale mais également sur un plan physique. En effet, elle perd connaissance à plusieurs reprise vers 3452   « sa fille chiet de maintenant pasmee ». Dans cet exemple, elle est désignée comme la fille de Dame Aalai car elle devait épouser son fils dans moins d’un mois. Elle s’évanouit de même vers 3501 « lors chiet pasmee » et de nouveau vers 3514 « lors chiet pasmee ». Ce qui nous prouve à quel point elle est choquée voir traumatisée de la mort de son fiancé. Pour finir, l’auteur insiste de nouveau sur sa peine avec le champ lexical de la tristesse « tant par est esbahie » vers 3501, « plorant » vers 3533 et « duel » vers 3535. Puis, nous constatons que le tourment de certains personnages se traduit en colère. Ainsi, Gautier, ne cesse de menacer le meurtrier de Raoul, vers 3436-3437 « ne l’amerai si l’arai essilié, ars ou destruit ou del regne chacié ! » et vers 3445 à 3447 « si t’averai le cuer del pis sachié, en cent parties fendu et peçoié ! Tuit ti ami en seront detrenchié ! ». Il souhaite le tuer mais pas que, auparavant, il veut assassiner l’ensemble des amis du coupable pour que celui-ci, tout comme lui, ressente la peine que provoque la perte d’un être cher. Gautier songe également à le mutiler vif, puisqu’il souhaite lui arracher le cœur, mais il veut aussi profaner sa dépouille car il veut  couper cet organe symbolique en morceaux. De plus, il est très énervé et crie ses menaces dans l’église. Cela est marqué par la présence de point d’exclamation  vers 3437, 3438, 3446, 3447. De ce fait, Gautier est très échauffé vers 3438 « con tu m’a fait irié  ». Il insulte l’assassin Bernier vers 3438 « cuivers bastars » et vers 3459 « bastars », et le menace de nouveau vers 3464 et 3465 « ne seroit pas en pais la contree : la vostre mors seroit chier comparee » en exprimant cette menace une nouvelle fois, il tient à être entendu et espère peut être que ses paroles seront répétées à la personne concernée. Cela témoigne de l’intensité de sa colère. Il veut générer de la peur chez le coupable et que celui-ci soit en état d’alerte, on peut dire que c’est de la violence psychologique.[pic 2][pic 3]

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