Château de Valençais et Château Raoul
Compte rendu : Château de Valençais et Château Raoul. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar flalue • 30 Mars 2024 • Compte rendu • 1 674 Mots (7 Pages) • 91 Vues
François Lalue 19/11/2023
Deuxième année de Licence d’Histoire.
Antenne de Châteauroux.
Comptes rendus de visite au château de Valençay et au « Château Raoul » :
Dans le cadre de notre deuxième de License d’Histoire, nous avons été amenés, ma classe et moi-même, à visiter successivement deux pépites du patrimoine architectural berrichon : à savoir le château de Valençay et le « Château Raoul » qui au fil du temps a donné son nom à la ville de Châteauroux. Le présent document a pour objet de retracer l’histoire de ces deux monuments : en ce qui concerne Valençay, nous décrirons son évolution jusqu’à la mort de son occupant le plus célèbre Charles Maurice de Talleyrand-Périgord. En ce qui concerne « Château Raoul » nous suivrons son évolution et celle de la ville de Châteauroux jusqu’à nos jours.
- Le château de Valençay, des origines au décès de Talleyrand (1838).
La date exacte de la première édification du château de Valençais est mal connue : Le premier seigneur connu par une charte de donation datable entre 1026 et 1047 est Bertrand.
En 1220, Gauthier, dit seigneur de Valençay, passe pour avoir été le constructeur du premier château féodal qui domine la vallée du Nahon avec un donjon bâti au Xème Siècle. De ce premier édifice il ne reste rien hormis une salle basse voutée située sous l’actuelle cour d’honneur. Au XIIIème le fief dépend d’Eudes de Bourgogne qui le transmet à sa fille Alice lors de son mariage avec Jean de Chalon-Rochefort. Ses descendants, les « Chalon Tonnerre », conservent la seigneurie jusqu’en1451 date à laquelle ils la cèdent à Robert II d'Estampes.
La guerre de cent se terminant, les fortifications, incapables de résister aux canonnades deviennent obsolètes. Dans les années qui suivent la vieille forteresse est peu à peu rasée. Dans les années 1510-1520, Louis d’Estampes et Marie Hurault font bâtir la tour nord-ouest avec son dôme à impérial et deux petites galeries dans le style Renaissance. Vers 1540, son fils, Jacques Ier d'Estampes engage des travaux plus ambitieux que ceux de son père, faisant raser le vieux manoir pour le remplacer par une nouvelle résidence et le grand donjon (1550) dont les plans sont attribuables à l'architecte Jean de l'Espine. À sa mort en 1574, seuls sont achevés la façade nord, le pavillon d'entrée et les tours d'angle en forme de poivrière. Les travaux ne sont repris qu’entre 1640 et 1650 par Dominique d'Estampes et sa femme Marie- Louise de Montmorency : les bâtiments entourant la cour d’Honneur sont achevés, l’aile ouest est doublée en longueur, une aile symétrique et construite à l’est, la cour est fermée au sud par un mur d’arcades ajourées.
Au début du XVIIIème siècle des problèmes financiers et successoraux obligent la famille d’Estampes à vendre le château. Il passera dans différentes mains dont celles du financier John Law et du fermier général Philippe-Charles de Villemorien. Tandis que l’aile est et le mur d’arcades sont détruits pour dégager la vue, une tour semblable à la tour nord-ouest est édifiée au sud du corps de logis. La façade sur cour est refaite dans le goût du temps selon les plans de l’architecte Joseph-Abel Couture. De Villemorien revend son bien à Talleyrand en 1804.
A cette période, ce dernier, visite peu sa nouvelle demeure. Il est souvent ambassadeur de Napoléon Ier ce qui lui procure assez de « délices diplomatiques » (pots de vins et dessous de table) pour acheter Valençay 1 million 600 000 Francs et y entreprendre des travaux (construction des communs, créations de parcs vergers et jardins et d’une galerie de portraits familiaux au 2ème étage). Il dote sa demeure de ce qui se fait de mieux tant en mobilier qu’en décoration d’ameublement. Epicurien de nature on ne trouve chez lui que les mets les plus fins, les vins les plus gouleyants et de la vaisselle en Crystal de Bohème. C’est dans cet écrin doré qu’il reçoit les princes espagnols Ferdinand (VII) et Don Carlo « prisonniers d’état » de Napoléon de 1808 à 1814. Après leur départ, alors qu’il vit de plus en plus sur place, il achète des bois et forêts, introduit dans la région l’élevage du mouton Mérinos, promeut des filatures et des forges de qualité. On lui doit aussi la création d’un théâtre doté de décors en trompe l’œil tout comme son plafond.
Cependant ce qui m’a le plus marqué lors de cette visite (hormis les différentes pièces, cabinets de travail, et chambres magnifiquement reconstituées) est sans contexte la salle des trésors, avec les costumes et épées d’apparat du grand homme, mais aussi des objets plus personnels comme le moulage de son oreille, une boucle de ses cheveux ou encore sa chaussure d’infirme qui à mes yeux l’humanisent davantage.
- De « Château Raoul » à la ville de Châteauroux :
Si les fondations des abbayes de Déols en 917 et de Saint Gildas en 927 nous apprennent qu’un Ebbes II le « Noble » est seigneur de Déols au Xème siècle, son château semble avoir été une simple tour de bois protégée par le fossé naturel et marécageux des méandres de l’Indre et probablement ceint d’une palissade sommaire. Cet édifice, détruit au Xème est peu à peu remplacé par un donjon en pierre et d’une première enceinte construite entre les XIIème et XIIIème siècles sur le plateau qui domine l’Indre et la bourgade de Déols et se situent non loin d’un autre foyer de peuplement primitif, regroupé autour d’une église Saint Martin. C’est aussi à cette période que l’ensemble prend le nom de « castrum Radulphi », (« Château Raoul » en français) du nom de plusieurs de ses seigneurs de l’époque.
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