Cambrai et Valenciennes au XIe XIIe siècle

La frontière entre la Francie et le Saint-Empire romain germanique est sensible, les villes de cette région doivent être influente et savoir se défendre par de nombreuses façons qu’elles soient religieuses ou militaires afin d’assurer son essor, et celui de ses environs face à d’autres cités qui tente de faire pareil.

La ville de Cambrai est déjà une véritable ville sous l’époque mérovingienne, à la suite de son évangélisation par Saint Vaast, qui réussit à unifier les évêchés d’Arras et de Cambrai en 540. La cité grandit de plus belle grâce à l’un ses successeurs Saint-Géry qui transfèrent le siège épiscopal en 584-590. Cela prouve que le développement de Cambrai et du Cambrésis devient plus important que celui d'Arras. Ville de Lotharingie sous Lothaire II, depuis le traité de Verdun en 843, elle est le théâtre de conflits entre le Saint-Empire romain germanique qui récupère Cambrai en 925, et le royaume de France. De plus, elle est prise sous le feu des Normand en 850 et 880, sans oublier l'invasion des Hongrois en 953.

Valenciennes est aussi une ville qui se situe proche de cette frontière. Sa plus ancienne source, un document de 643 émis par Clovis, estime que la ville voit le jour lors du Haut-Moyen-Âge. Lors du traité de Verdun en 843, c’est une ville neutre qui précise la frontière entre la Neustrie et l’Austrasie déterminée par l’Escaut. Sa provenance dans le comté du Hainaut remonte aux Nerviens avant d’être conquise par la Gaule, puis par le Saint Empire Romains Germanique. Le comté est contrôlé par une seule entité : le compte du Hainaut. À la mort de Godefroid de Basse-Lotharingie en 694 alors duc du Hainaut de 958 à 964, Otton III donne à Richer de Mons (964-973) le titre de comte de Hainaut et de Mons, la ville de Valenciennes chute hiérarchiquement avec Amaury (964-973) qui devient comte de Valenciennes.

Ces deux villes sont à peine 30km l’une de l’autre, ce qui permet une relation, et une connaissance importante entre ces deux villes.

L’évangélisation de la ville de Cambrai a permis aux successeurs de Saint-Vaast, comme Saint-Géry à édifier certainement le palais épiscopal au nord de Sainte-Marie contre la muraille, ainsi que les églises Saint-Martin et Sainte-Croix, elle reçoit par Saint-Wédulphe le siège épiscopal. Cambrai devient alors une véritable ville avec de nombreuses églises. À la suite d’un conflit entre comte et évêque, Otton Ier scelle le destin de Cambrai, il fait de l'évêque le compte de la ville en 948. L’essor religieux de la cité provoque des tensions et des conflits, comme on peut le voir à l’auré du XIe siècle en 958, avec les premières “communes” d’Europe. Ce genre de rébellion entre la population et le pouvoir religieux, amené au refus de l'évêque allemand Bérenger de rentrer dans la ville, qui sera rapidement et violemment réprimée. La fin du Xe siècle amène à un agrandissement des institutions religieuses, Roton, évêque entre 980 et 995 achève l’oratoire Saint-Géry dans le palais épiscopal, par-delà les murailles romaines. Erluin (vers 995 - 1012) reconstruisit le palais épiscopal et confia à l'archidiacre Godefroi le soin de faire élargir l’église Saint-Aubert.

Les villes à la lisière de la frontière entre la Francie et le Saint-Empire ne sont pas de simple de ville dès leur départ, elles évoluent, changent, avec ou sans complications et cet essor n’est pas sur son déclin, on peut alors se demander : “ Dans quelles mesures le XIe et XIIe siècle, montre l’essor de la ville de Cambrai et de Valenciennes ?”

L’étude de cet essor passe premièrement par la religion, avec une volonté de répandre le christianisme, ainsi que sa pratique, et l’évolution de celle-ci dans le temps, puis dans un second temps par le point de vue politique, à l’échelle nationale et régionale, dans les environs de la ville, puis enfin dans la ville intra-muros.

I) Une prise de pouvoir par la religion

Au XIe siècle, l’essor des villes de Cambrai et de Valencienne passe par la prise de territoire, et la religion en est un pilier majeur.

1. Une volonté de répandre le christianisme 

La ville de Cambrai à la volonté de répandre le christianisme, car elle apporte aussi une puissance ecclésiastique dans d’autres villes, car jusqu’en 1093, son diocèse gouverne également celui d’Arras, qui se trouve pourtant dans le royaume de Francie. On voit dans ceux-ci, dès le début du XIe siècle que Cambrai et ses institutions ecclésiastiques ont une influence même en dehors du Cambrésis, avec la création de bourgs ayant un marché, une administration publique, etc. comme Le Cateau-Cambrésis, mais aussi avec la mise en place de réforme monastique à Maroilles ou Hautmont, alors à la frontière du Hainaut. Confirmé par la charte impériale de 1033.

La ville de Cambrai prend part aussi dans la construction des domaines religieux à Valenciennes, avec l’église de Notre-Dame la grande, une église bâtie sur les l’emplacement de la chapelle édifiée sous Charlemagne consacré par Gérard II évêque de Cambrai. Un chantier achevé par Baudouin comte de Hainaut et de Valenciennes en 1086.

Quant à lui, le comte de Valenciennes Baudouin II de Hainaut à la volonté de suivre les décisions de son roi durant vers la Terre-Sainte, comme pendant comme la première croisade (1095-1099), accompagné par la même occasion de Godefroid de Bouillon qui devient le premier souverain du royaume chrétien de Jérusalem (1099-1100).

Au contraire, la ville de Cambrai se concentre dans la réforme du christianisme en son sein direct. En 1012, soit l’année de l’élection de l’évêque préréformateur Gérard, qui reste marquée par les premières apogées faites par les Mérovingiens dans la région, implante définitivement le christianisme avec la cathédrale, et six églises qui se trouvent réparties en 4 suburdia (groupement de population assez faible en nombre que l’on peut définir comme quartier). Hormis la construction de ses édifices religieux, qui permettent à la religion de se répandre dans les villes de ce territoire, et plus particulièrement ici à Cambrai, plus rien n’apparaît dans le domaine religieux jusqu’au XIe siècle.

Le XIIe siècle n’est pas signe de construction, mais plutôt de continuation et de rénovation de ces lieux afin de pouvoir répandre, mais aussi de pratiquer la religion chrétienne.

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1. La pratique religieuse

La pratique de la religion est très importante lors du XIe – XIIe siècle. Les villes, Cambrai comme Valenciennes jouent un rôle dans la propagation de la religion catholique. Toutefois bien que déjà instauré elle joue un rôle commensurable dans le quotidien de la population locale. En effet, ces personnes vivant à cette époque ont une perception de la religion très forte qui dicte leur conduite. 

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