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Question sur corpus: Comment le dialogue théâtral et les didascalies expriment-ils le conflit entre les personnages dans ces trois scènes?

Commentaire de texte : Question sur corpus: Comment le dialogue théâtral et les didascalies expriment-ils le conflit entre les personnages dans ces trois scènes?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  31 Mars 2017  •  Commentaire de texte  •  1 505 Mots (7 Pages)  •  4 658 Vues

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De la tragédie à la comédie, le conflit au théâtre est un thème majeur du genre repris à travers toutes les époques. Mettant plus particulièrement en scène des conflit amoureux, ce corpus nous présente des textes caractéristiques de cet opposition entre les différents personnages. Ainsi, Done Elvire, dans la scène 3 de l’acte I de Dom Juan de Molière, vient demander des explications à Don Juan pour sa conduite détestable. Dans les scènes 16 à 19 de l’acte II du Mariage de Figaro de Beaumarchais, le comte croit que sa femme le trompe; et enfin dans la scène 2 de l’acte II d’Electre de Giraudoux, le jeune homme reproche à Agathe d’avoir une autre amant que lui. Nous verrons comment le dialogue théâtral et les didascalies expriment le conflit entre les personnages de ces trois scènes. Nous commencerons par analyser comment le dialogue théâtral met en avant le conflit puis nous nous pencherons sur l’importance des didascalie.

Tout d’abord, voyons comment le dialogue théâtral exprime le conflit entre les personnages.

Chez Molière comme chez Beaumarchais, ce conflit amoureux est exposé de manière très expressive par la présence d’un lexique de la violence et de la trahison. Don Elvire montre sa colère envers la trahison de Don Juan par des termes forts tels que “tromper” (l.2), “crime” (l.4), “mon jugement” (l.3), “souffrez” (l.31), “venger de ta perfidie” (l.45). De même, le comte dans le Mariage de Figaro, expose sa fureur envers la comtesse par une lexique similaire: “indigne” (l.1), “insolent” (l.1), “son crime” (l.5). Chez Giraudoux, ce lexique est très légèrement présent. Le jeune homme accuse de manière directe Agathe à un seul moment: “Songe dans les bras de qui je t’ai trouvée avant-hier” (l.29). On note également que ,contrairement à Done Elvire qui traite Dom Juan de “scélérat” (l.43) et le comte qui qualifie la comtesse de “perfide” (l.10), la seul terme péjoratif qu’emploie Agathe envers le jeune homme est “menteur” (l.28).

De plus, chez Don Elvire comme chez le comte, nous remarquons une ponctuation très forte ainsi que des injonctions qui résulte des sentiments des personnages. Don Elvire s’exclame à deux reprise par la particule “Ah!” (l.25 et 43), qui montre son mépris envers Dom Juan. Ceci est accentué par une tirade seulement composée de questions rhétoriques: “Que ne vous armez-vous le front d’une noble effronterie? Que ne me jurez-vous [...] qu’éloigner de moi vous souffrez ce que souffre un corps sans âme?” (l.25 à 33). Cet enchaînement de questions rhétoriques est un moyen utilisé par le dramaturge pour intensifier les sentiments de trahison qu’éprouve la jeune aristocrate mais permet aussi à Elvire de faire culpabiliser Dom Juan et de le pousser à dire la vérité. Le comte quant à lui a recourt à la même stratégie. Sa première réplique est majoritairement composée de phrase exclamative: “Indigne épouse! ah!” (l.1). Une changement dans le langage dû à sa colère est aussi perceptible lorsqu’il passe du vouvoiement au tutoiement: “Otez-vous… Tu es bien audacieuse” (l.7).

Chez Giraudoux, cette vivacité des sentiments est moins présente dans le conflit. En effet, l’affrontement entre Agathe et le jeune homme ne commence qu’à la ligne 29 lorsque celui-ci l’accuse d’avoir un autre amant et qu’Agathe utilise les arguments cités au début de l’extrait pour se défendre avec succès. La présence de ponctuation forte est aussi remarquable chez Giraudoux comme chez Molière et Beaumarchais, seulement, elle est ici majoritairement utilisé par Agathe pour se défendre et non pour être accusé: “Ah! Si j’en souffre? A mourir! A mourir!” (l.50).

Nous voyons aussi que le rapport des forces exprimé par le dialogue n’est pas le même dans les textes. En effet, dans Electre et dans le Mariage de Figaro, nous remarquons que le personnage masculin semble être au-dessus du personnage féminin, toute deux soupçonné de tromperie. Ce statut a permis le dénouement du conflit dans les deux situation. En effet, le jeune homme dit à Agathe ”Avoue-le Agathe, ou je pars!” (l.44), la contraignant à faire son aveu et les phrases injonctives du comte souligne son pouvoir sur la comtesse, qui la pousse à lui donner les clé de son cabinet pour voir le page: “Levez-vous. Otez-vous”(l.7). Chez Molière, cependant, même si l’on voit que Done Elvire domine le personnage de Dom Juan, la situation n’évolue pas, et le conflit reste irrésolu: les raisons pour lesquelles Dom Juan à quitté Done Elvire restent inconnus, l’extrait se termine seulement par l’indignation de la jeune aristocrate. Nous voyons cela lorsque Done Elvire se sent obligé de couper la parole à Dom Juan dans sa tirade pour lui dire à quel

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