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Question de corpus : Comment la figure du monstre permet-elle un regard sur la notion d'humanité ?

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Par   •  15 Avril 2018  •  Étude de cas  •  1 206 Mots (5 Pages)  •  2 648 Vues

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Réponse à la question de corpus

Comment la figure du monstre permet-elle un regard sur la notion humanité

Les trois extraits proposés à notre analyse décrivent chacune un personnage monstrueux. Tout d’abord nous étudierons un extrait de la pièce de théâtre s’intitulant Phèdre de Racine qui relate le destin tragique d’Hippolyte contraint à mourir, parue en pleine période classique. Ensuite nous analyserons un passage extrait du conte intitulé La Belle et la Bête  écrit par Madame le prince de Beaumont retraçant un diner entre la Belle et la Bête édité durant l’époque des lumières. Et enfin nous observerons quelques lignes du roman du réaliste Victor Hugo intitulé L’Homme qui rit décrivant le visage défiguré du jeune Gwynplaine. Ainsi nous tenterons de montrer comment la figure du monstre permet-elle un regard sur la notion d’humanité.

Dans un premier temps nous allons noter toutes les ressemblances parmi les trois extraits. En effet, nous observons que le registre pathétique est présent dans chacun des passages. Ils suggèrent tous la pitié du lecteur devant l’intensité du malheur qui accable les personnages vivants tous une situation tourmentée. La Bête est contrainte de vivre recluse, seule dans un grand manoir se cachant du reste du monde à cause de son physique repoussant et bestial. Dans l’extrait de la Tirade de Théramène, les termes comme « trembler », « blessure » ou encore « effrayant» démontrent une atmosphère inquiétante. Et enfin Victor Hugo nous raconte le quotidien malheureux de Gwynplaine défiguré, montré comme une bête de foire aux de spectateurs qui rient de sa difformité.  D’ailleurs, on constate que le lexique du chagrin, de la souffrance et de la peur est présent dans chacun des extraits. Comme dans l’extrait de Phèdre, où nous trouvons « triste » (L9), « furieux » (L19), « effraie » (L52) et « sanglante » (L41). « chagrin » (L16), « épouvantable » (L33), « en tremblant » (L5), « frayeur » (L27) et « tristement » (L34) pour celui de la Belle et la Bête. Et « horrible » (L21), « tristesse » (L12), « pétrifié » (L27) et « souffrance » (L33) dans l’Homme qui rit. Ce qui nous montre que les extraits relatent tous une histoire très triste et angoissante et met d’autant plus en valeur le registre pathétique. Parmi eux, nous retrouvons le lexique des sentiments comme « triste » ou « «furieux »  qui démontre  que la Bête, le monstre de la Tirade de Théramène et Gwynplaine sont capables d’émotions, bien que ce soit de la douleur ou de la rage, ils ne sont pas totalement insensibles. Racine et Beaumont  décrivent leur personnage monstrueux comme quelque chose de particulièrement repoussant et effrayant. On relève les termes «laid »  (L37) pour décrire la Bête et « armé de cornes menaçantes » (L20) ou « dragon impétueux » (L22) pour son monstre (Racine dresse un portrait très fin et précis). Mais nous avons vu précédemment qu’ils pouvaient ressentir des émotions et des sentiments semblables à ceux des hommes bien qu’ils ne soient pas dotés d’une apparence humaine. Nous observons en plus que le présent est utilisé  dans tous les extraits : « il y a » et « posons » (L13) chez Racine  ce qui créé une hypotypose. « Voulez-vous » (L27) chez Beaumont, il est utilisé dans le dialogue entre la Belle et la Bête pour retranscrire les paroles telles qu’elles ont été prononcées : c’est le présent de vérité générale, il montre que la bête peut dialoguer et raisonner. Et enfin le présent est utilisé dans l’extrait d’Hugo dans des questions rhétoriques. L’auteur interroge le lecteur sur la nature de Gwynplaine. On constate que la Bête et Gwynplaine sont des personnages moralement humains. Illustré pour la Bête par la polyptote « bon » et « bonté » relevés dans le texte. Puis nous voyons aussi que Gwynplaine il agit comme un humain : « s’il eut pleuré » . En revanche, la vraie déshumanisation est celle des spectateurs qui se moque de Gwynplaine et de la Bête. La cruauté présente dans le texte ne vient pas des monstres mais des humains qui se moque de leur différence. C’est un chiasme illustré dans le texte par Hugo avec « je vous aime mieux avec votre figure, que ceux qui avec la figure d’hommes,  cachent un cœur faux ».C’est un révélateur de l’humanité des monstres évoqués.

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