Quelles idées défend Voltaire dans Zadig ?
Dissertation : Quelles idées défend Voltaire dans Zadig ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar fluo01 • 11 Janvier 2020 • Dissertation • 1 186 Mots (5 Pages) • 1 187 Vues
Dissertation Zadig
Grand philosophe du siècle des Lumières, Voltaire a longtemps critiqué la société de son époque, notament grâce à ses contes philosophiques. L'un d'eux, Zadig, raconte l'histoire d'un homme jeune, beau et éduqué, confronté à nombres d'injustices dans une période fictive en Orient. Voltaire s'appuie sur l' orientalisme, goût pour les pays orientaux au XVIIIe siècle, afin de faire comprendre à ses contemporains à quel point leurs moeurs peuvent être étranges et criticables. Le siècle des Lumières reprend métaphoriquement l'idée que la lumière du Savoir écarte les ténèbres de l'ignorance. Les philosophes des Lumières défendent les concepts de Raison et de tolérance religieuse. Ils sont très attachés aux sciences et au partage de la connaissance.
De ce fait, nous pouvons nous demander :"Quelles idées défend Voltaire dans Zadig ?"
Dans un premier temps, nous montrerons quelle satire il fait des croyances, quelles qu'elles soient, grâce à des extraits des chapitres 1 et 7. Ensuite, nous analyserons comment l'écrivain a tourné en ridicule la Justice dans un extrait du chapitre 3. Enfin, nous verrons comment Voltaire fait les louanges de la tolérance dans le chapitre 12.
Dans le chapitre 1 de Zadig, page 41, lignes 65 à 76, Voltaire ironise sur la médecine. Par exemple, le nom du médecin, Hermès, renvoie au dieu grec des commercants et des voleurs. Voltaire associe donc un caractère mercantile à un personnage qui devrait être un scientifique. De plus, ce dernier se montre charlaran, car ses compétences reposent sur des croyances. En effet, Voltaire écrit qu'Hermès "prédit même le jour et l'heure" où Zadig doit perdre son oeil gauche. Le choix du verbe "prédire" relève du champ lexical de la superstition, totalement contraire aux sciences, tout en ajoutant des précisions ridicules car trop précises à sa prédiction. Pour finir, non seulement la prédiction ne s'est pas réaliseé car Zadig guérit quelques jours plus tard, mais en plus le médecin ne veut pas perdre la face : "Hermès écrivit un livre où il lui prouva [que Zadig] n'aurait pas dû guérir". Voltaire qui manie souvent l'ironie dans ses écrits, fait ici la satire d'une médecine non scientifique, qui se fonde sur des croyances. Tout au contraire, les philosophes des Lumières sont très attachés à la démarche scientifique.
Dans le chapitre 7 page 62-63 lignes 10 à 36, Voltaire choisit le mot secte pour désigner deux courants religieux qui s'opposent. Cependant ce mot n'appartient pas au champ lexical de la religion mais renvoie plutôt à une organisation dangereuse. Voltaire se moque des croyances religieuses en tournant en ridicule certaines coutumes : "L'une prétendait qu'il ne fallait entrer dans le temple Mithra que du pied gauche ; l'autre avait cette coutume en abomination, et n'entrait jamais que du pied droit." Zadig règle leur problème en sautant à pieds joints dans le temple. En outre Voltaire manie l'hyperbole en écrivant "L'univers avait le yeux sur ses deux pieds, et toute la ville était en agitation et en suspens". Il utilise à nouveau l'ironie pour dénoncer le carractère arbitraire des croyances. Par ailleurs Voltaire créé un archétype : le fait qu'il choisisse d'écrire "l'Evieux" avec une masjuscule montre que ce personnage est une caricature et est réduit à un seul trait de caractère. L'Envieux et sa femme critiquent le discours de Zadig car il ne le trouvent pas assez lyrique. : "[...] On ne voit chez lui ni la mer s'enfuir, ni les étoiles tomber, ni le soleil se fondre comme de la cire : il n'a point le bon style oriental." Voltaire ironise ici, à la fois sur le language des Précieux dans les salons, souvent fondé sur de nombreuses métaphores, mais aussi sur le style oriental qui se caractérise par des excès.
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