“Prière à Dieu”, Traité sur la tolérance. Voltaire (1763)
Commentaire de texte : “Prière à Dieu”, Traité sur la tolérance. Voltaire (1763). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mariedlx • 2 Octobre 2019 • Commentaire de texte • 803 Mots (4 Pages) • 803 Vues
LA n°2 : “Prière à Dieu”, Traité sur la tolérance. Voltaire(1763)
Voltaire (1694-1778) exilé en Angleterre (pour censure). Il est un auteur majeur du siècle des lumières. Il est un des philosophes les plus actifs de son temps.
Traité sur la tolérance est un essai philosophique, écrit en 1763, où Voltaire développe ses idées contre le fanatisme et la persécution.
Ce texte présente la forme d’une prière en apparence, sachant que Voltaire est déiste cette prière est détournée et s’adresse, non pas à Dieu, mais aux hommes. C’est un appel à la tolérance entre les hommes. Il montre que les pratiques ou les rites religieux sont des sources de conflits entre les hommes. Voltaire appelle à la liberté dans la pratique de la religion ce qui rejoint son déisme.
Comment Voltaire s’adresse-t-il à Dieu dans cet extrait?
En premier temps, nous verrons en quoi cet extrait est-il une apparente prière, puis en deuxième temps nous verrons en quoi ce texte est une satire.
I. Une apparente prière
a) Une prière à Dieu
Le titre “Prière à Dieu” : annonciateur du contexte et de la demande. Vocabulaire religieux : “prière” ; “éternels” ; “cierges” ; “célébrer” ; “robe d’une toile blanche” ; “manteau de laine noire” ; “t’adorer” ; “frères”. “C’est à toi” : c’est une adresse explicite et directe à Dieu. “De tous les êtres, de tous les mondes, de tous les temps” : gradation = universalité de ce dieu. L’impératif : c’est le temps de l’ordre, mais aussi celui de la prière “fais” ; “daigne”. L’expression “s’il est permis (...) d’oser te demander” : respect, humilité, soumission. Omniprésence de la P2 “tu” ; “toi” ; “t’” : prière. Anaphore “à toi” = respect pour Dieu.
b) … en réalité adressée aux hommes
Dans la seconde moitié du texte, la P2 laisse place à la P4 “nous” ; “nos” marquant le glissement d’une prière en réalité destinée aux hommes. CL de la misère humaine : “faibles créatures” ; “fardeau d’une vie pénible” ; “atomes appelés hommes” ; “débiles corps” ; “tas de boue de ce monde” etc. “Ne nous déchirons pas les uns les autres” qui n’est pas sans rappeler le fameux “aimons nous les uns les autres”. Voltaire prie donc les hommes, il les appelle à la fraternité, donc à la tolérance. “Puissent-ils se souvenir qu’ils sont frères” / “depuis Siam jusqu’à la Californie” = appel à une fraternité universelle. “Ne nous déchirons pas les uns les autres dans le sein de la paix” : métaphore de la maternité, tous issus de la même famille : celle de l’humanité. Voltaire utilise le “nous” = il s’inclut.
II. Une satire
a) Une satire de l’intolérance humaine
CL de la haine et de la violence : “détestent” ; “haine” ; “persécution”; “haïr” ; “égorger” ; “tyrannie” ; “déchirons”. Tout le passage avec la structure répétitive “que ceux… ceux”. Comportement spécifiquement humain : “tyrannie” ; “brigandage” ; “fléaux de la guerre”. “Tu ne nous as point donné un cœur pour nous haïr, et des mains pour nous égorger” = pas de responsabilité divine, ce sont bien les hommes qui sont à l’origine de ce déchaînement. “Débiles corps” ; “langages insuffisants” ; “usages ridicules” ; “lois imparfaites” ; “opinions insensées” = tous les noms sont qualifiés d’un adjectif péjoratif à la forme négative.
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