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Nuit rhénane, Guillaume Apollinaire

Cours : Nuit rhénane, Guillaume Apollinaire. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  17 Décembre 2017  •  Cours  •  1 523 Mots (7 Pages)  •  1 411 Vues

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L.A. N°3 : « Nuit rhénane », P.99

        Apollinaire fut précepteur en Allemagne en 1901, il voyagera dans ce pays et sera fasciné par les légendes et le folklore allemand. De plus, l’Allemagne est un pays où l’on admet beaucoup plus facilement qu’en France l’irrationnel. Cela permet à Apollinaire de concilier l’écart entre le mythe et le réel. Il séjournera notamment sur les bords du Rhin où il fera la conaissance d'Annie Playden, une jeune anglaise dont il tombe amoureux.

        D« Nuit rhénane » appartient au cycle des Rhénanes (9 poèmes inspirés par le séjour d’Apollinaire au bord du Rhin).

        

        Pbl : En quoi ce poème mêle-t-il réel et surnaturel ?

I – Une plongée dans le surnaturel.

                A/ L'ivresse

        Le vin et l'alcool sont omniprésents dans ce poème à travers le champ lexical d'une part (« verre » qui débute et clôture le poème, « plein », « vin », « ivre », « vignes ») mais aussi avec les verbes utilisés évoquant l'enivrement, l'ivresse : « tordre, danser une ronde, tombe en tremblant ». L'ivresse semble partir du verre et se répandre dans le texte jusqu'à se déverser dans le Rhin qualifié lui-même de « ivre ». Le Rhin semble être un fleuve d'alcool qui serpente dans le décor du poème.

La parole est aussi marquée par l'ivresse comme le montrent les allitérations en /v/ reproduisant le discours bredouillant d'un homme ivre : « mon verre est plein de vin » / « Qui raconte avoir vu », « cheveux verts », « ivre », « vignes ».

        L'ivresse accentue, exacerve le lyrisme lié aux sentiments du poète exprimés par la première personne (« Mon,je, moi »).

        L'une des effets secondaires de l'ivresse est la vision trouble et le poète semble en souffrir. En effet, au début du vers 9, la répétition « le Rhin le Rhin » pourrait indiquer une élocution difficile et que le poète voit double. Le décor semble personnifié tellement il bouge : « le Rhin est ivre », « les vignes se mirent ». La présence de l'eau crée des effets de miroir et donne une dimension irréelle comme dédoublant : « tout l'or des nuits tombe en tremblant s'y refléter ».

        Ainsi l'ivresse facilite-t-elle la plongée dans le fantastique.

                B/ la présence du fantastique

        Apollinaire réinvestit dans ce poème la mythologie allemande qu'il avait découverte lors de son séjour. dans la tradition germanique, le Rhin est le théâtre d’innombrables légendes. C’est autour d’elles que la rêverie d’Apollinaire prend forme et donne libre cours à ses obsédantes préoccupations. Les légendes allemandes font leur apparition dans le poème à travers la chanson du batelier qui évoque « sept femmes » « aux cheveux verts ». Ces femmes doivent tordre leur chevelure c'est donc qu'elles sortent du fleuve. Cela peut évoquer diverses légendes : les sept baigneuses du Rhin chargées par le fleuve de veiller sur l'or au fond du fleuve ou bien les Ondines, des créatures semblables à des sirèenes qui vivent sous l'eau et qui attirent les hommes en les séduisant (en les enchantant, comme l'indique le verbe « incanter »). Ou bien encore la Loreley, sorcière aux pouvoirs maléfiques qui hante les bords du Rhin (sujet d'un autre poème d'Alcools). Loreley désigne un rocher au-dessus du Rhin en Allemagne. C'est l'endroit le plus étroit car l'avancée du rocher réduit d'un quart la laargeur du fleuve. Des courants très violents et les nombreux rochers immergés rendent l'endroit périlleux pour les navires. D'où le mythe d'une sirène attirant les bateaux. Elle symbolisait par ailleurs l'amour passionnel, figure de la femme fatale. Elle peut symboliser aussi la puissance des sens sur notre raison et qui entraîne l'homme dans des actions irrationnelles.

D'autres éléments renvoient aux mythes et légendes comme l'heure à laquelle se déroule la scèn (la nuit, « sous la lune », souvent considérée comme maléfique) ou le nombre de sept considéré comme sacré, magique, symbolique.

                C / Le tiraillement entre fantastique et réel

        Le poète semble donc tiraillé et glisser vers le fantastique.

Le rejet au vers 2 de « flamme » met le mot en lumière et souligne le danger de la situation.

Il hallucine en voyant des sorcières mais le réel tente de refaire une apparition dans la 2ème strophe : « les filles blondes » et « les nattes repliées » sont des désignations plus réalistes.

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