Madame Bovary, Gustave Flaubert
Commentaire de texte : Madame Bovary, Gustave Flaubert. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Aaron Randria-Georges • 31 Octobre 2015 • Commentaire de texte • 731 Mots (3 Pages) • 2 709 Vues
En 1857 paraît Madame Bovary. L’auteur, Gustave Flaubert s’est inspiré d’un fait divers qui avait défrayé la chronique : l’adultère, la ruine puis le suicide de la femme d’Eugène Delamarre, un ancien élève du père de l’écrivain.
Flaubert nous raconte alors l’histoire d’une femme désabusée par son mariage avec un officier de santé sans ambition, une femme rêvant d’aventures romanesques dans sa morne vie quotidienne. La scène de la rêverie sous la hêtraie s’inscrit dans ce contexte.
LECTURE
Tentant d’échapper à son quotidien, Emma, l’héroïne s’éloigne dans de longues promenades solitaires.
PROBLEMATIQUE
Quelles sont les attentes d’Emma ?
Comment le personnage passe-t-il de l’envie au désir ?
Comment le lecteur pénètre-t-il dans l’intimité du personnage ?
Comment ce texte permet-il de donner une définition du bovarysme ?
PLAN
I Un enfermement
A Une vaine recherche
Cette promenade est symptomatique de la vie d’Emma, une mise en abyme de son existence morne et vouée à la répétition sans entrain des mêmes actions.
Pourtant, « elle commençait par regarder tout alentour, pour voir si rien n’avait changé depuis la dernière fois qu’elle était venue », espérant vainement trouver quelque chose de différent.
La fréquence du préfixe « ré » exprime l’idée de réitération, de recommencement : « retrouvait », « se répétait » qui résonne d’ailleurs avec « ressemblaient ». C’est l’ennui qui « fil[e]la toile ».
B Un ennui marqué par l’absence de changement
Tout est « aux mêmes places ». Le temps est immobile, ce que marque le « toujours » clos : les volets qui pourraient ouvrir sur un autre monde, sur une rencontre, restent fermés derrières leurs barres rouillées, et renvoient Emma à sa propre solitude.
Emma voit ce qu’elle connait, des objets quotidiens, prosaïques, sans aucun exotisme, des végétaux quotidiens : des digitales, des ravenelles, des orties, des minerais vulgaires comme les « gros cailloux » ou encore des mousses et pourritures avec les « plaques de lichen » et le terme « pourriture », qui indiquent l’immobilité.
Seul rompt avec cette banalité la faune : « papillons jaunes » et la chienne, la « levrette » (animal emblématique de la noblesse qui accompagne les dames sur les enluminures du Moyen-âge).
C Un enfermement répétitif
Les trois expressions « regardait tout alentour », « qui faisait des cercles » et « volets toujours clos » renvoient à la figure géométrique de l’enfermement qu’est le cercle. Emma paraît soumise à un temps répétitif que l’imparfait vient d’ailleurs renforcé. Ce temps insiste sur l’enfermement dans un processus sans fin prévisible.
Incapable de se projeter dans l’avenir, elle revient de manière symptomatique à son passé au couvent, comme condamnée à l’irréel du passé : « s’il n’y aurait pas eu moyen
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