Madame Bovary, Gustave Flaubert, 1857
Commentaire de texte : Madame Bovary, Gustave Flaubert, 1857. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar solene.rainaud • 3 Décembre 2023 • Commentaire de texte • 776 Mots (4 Pages) • 261 Vues
Madame Bovary, Gustave Flaubert, 1857.
Emma est la fille d’un riche fermier, élevée dans un couvent. Elle rêve d'une vie romantique et brillante comme les princesses des romans à l'eau de rose dans lesquels elle se réfugie pour rompre la monotonie de son existence. Elle épouse Charles Bovary, un homme médiocre, peu intéressant. Elle s’ennuie et méprise son mari.
La conversation de Charles était plate comme un trottoir de rue, et les idées de tout le monde y défilaient dans leur costume ordinaire, sans exciter d’émotion, de rire ou de rêverie. Il n’avait jamais été curieux, disait-il, pendant qu’il habitait Rouen, d’aller voir au théâtre les acteurs de Paris. Il ne savait ni nager, ni faire des armes, ni tirer le pistolet, et il ne put, un jour, lui expliquer un terme d’équitation qu’elle avait rencontré dans un roman.
Un homme, au contraire, ne devait-il pas, tout connaître, exceller en des activités multiples, vous initier aux énergies de la passion, aux raffinements de la vie, à tous les mystères ? Mais il n’enseignait rien, celui-là, ne savait rien, ne souhaitait rien.
À travers une analyse linéaire du texte, nous allons montrer qu’Emma considère son mari, Charles Bovary, comme un homme médiocre.
Au début du texte, nous pouvons constater qu’Emma trouve la conversation de son mari ennuyeuse. En effet, le récit est en focalisation interne à celle-ci, comme nous l’indiquent notamment les termes péjoratifs « plate » et « ordinaire », qui marquent une opinion. La comparaison « plate comme un trottoir de rue » (l.1) montre que la conversation de Charles est inintéressante. La métaphore « les idées de tout le monde y défilaient dans leur costume ordinaire » (l.1-2) reprend cette image en assimilant ces « idées » à des passants. Elle montre ainsi de façon frappante que Charles n’a pas d’idées qui lui sont propres, voire de personnalité. L’accumulation « d’émotion, de rire, ou de rêverie » montre en creux ce qu’Emma aurait souhaité ressentir en écoutant son mari et dont elle est privée, comme le montre la préposition « sans », qui marque l’absence ou la privation.
Par la suite, nous pouvons comprendre qu’Emma regrette le manque de curiosité de Charles, son désintérêt pour tout. Les paroles de Charles rapportées au discours indirect libre nous indiquent qu’il ne s’intéresse pas au théâtre. L’incise (« disait-il », l.3) coupe en quelque sorte la phrase après « Il n’avait jamais été curieux », ce qui donne l’impression au lecteur, au moins dans un premier temps, qu’il ne s’agit pas uniquement de théâtre.
Le narrateur, à travers le point de vue d’Emma, présente Charles comme incompétent dans des activités que l’on considérait, à l’époque, viriles. L’emploi de la négation suivi de l’accumulation « ni nager, ni faire des armes, ni tirer le pistolet » (l.4) montrent que Charles ne correspond pas à l’image de l’homme fort et adroit qu’Emma a forgée dans son esprit. De même, à travers la proposition « il ne put, un jour, lui expliquer un terme d’équitation » (l.4-5), l’on comprend de manière implicite qu’il ne sait pas monter à cheval.
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