Les objets au théâtre

Dans ce corpus, nous travaillerons quatre textes : la scène 6 de l’acte I du Malade Imaginaire, écrit par Molière en 1673 ; la scène 7 de l’acte I dans Le Mariage de Figaro, rédigé par Beaumarchais en 1778 ; la scène 4 de l’acte I d’Un fils à la patte de Feydeau (pièce de boulevard), datant de 1894 et enfin la scène première d’Art écrit par Reza en 1994. Ces quatre textes sont des extraits de pièces de théâtre (comédies), contenant chacun des objets (texte1 : coussins / texte2 : ruban / texte3 : journal / texte4 : un tableau) avec des objectifs précis. Au théâtre, que nous apprennent les objets sur les personnages et leurs relations ? Nous verrons qu’au théâtre, les objets nous informent tout d’abord sur les défauts ou vices des personnages, puis sur les relations amicales ou amoureuses et enfin sur les relations plus conflictuelles entre les personnages.

Tout d’abord, les objets peuvent révéler chez certains personnages de pièces de théâtre, certains traits de leur personnalité et leurs vices. Pour commencer, Molière nous présente Argan come hypocondriaque, puisque que très attaché à son « manteau » et ses « oreillers » (l.12) (+bonnet) et Béline comme quelque peu hypocrite (puisqu’elle s’occupe énormément de son mari, en « accommodant ses oreillers » (l.17), mais s’oppose à ses projets de mariage de leur fille, qu’elle préfère mettre au couvent). L’auteur d’Un fils à la patte nous montre le manque de courage présent chez Fernand de Bois d’Enghien qui souhaitait tout d’abord rompre avec Lucette à la suite de l’annonce de son futur mariage avec une autre femme dans le journal. Il va cependant préférer cacher le journal Le Figaro à Lucette. L’auteur d’Art, dénonce les caprices que peuvent faire certaines personnes qui dépensent sans compter dans l’art (ici la peinture). Cela va même mener à une rupture entre les deux amis, puisque Marc ne comprend pas comment Serge a pu mettre une telle somme dans une toile blanche.

Ensuite, la présence d’objets dans une pièce peut révéler les relations amicales ou amoureuses entre les personnages au spectateur. Le dramaturge du Malade Imaginaire nous révèle la relation d’amitié présente entre la servante Toinette et la fille d’Argan, à travers les explications de Toinette qui expriment que la fille d’Argan ferait mieux d’aller au couvent plutôt que de se marier à M. Diafoirus. Beaumarchais exprime l’amour que ressent Chérubin pour la comtesse grâce au ruban de nuit de celle-ci (objet sans grande valeur) qu’il souhaite garder. Enfin, Reza utilise la toile blanche, avec de fins liserées blancs, afin d’exprimer l’amitié qui unit Marc et Serge au travers de la commune, celle des « œuvres de peinture » (didascalie).

Enfin, certains objets permettent l’expression d’une certaine agressivité entre les personnages et révèlent des relations conflictuelles. Molière exprime cela à travers la didascalie expliquant que Toinette met « rudement un oreiller sur la tête » (l.19) d’Argan. Beaumarchais nous montre l’agressivité de Chérubin qui « arrache le ruban » (l.6) des mains de Suzanne. Feydeau, tout comme Beaumarchais, met en avant l’agressivité et le stress de Fernand par le geste de celui-ci qui va jusqu’à arracher le journal « des mains de Chenneviette » (l.16). Texte 4 : phrases interrogatives (incompréhension de Marc) et exclamatives

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