Les courants littéraires

Les courants littéraires

Définition

Un mouvement ou courant littéraire rassemble des auteurs qui ont des valeurs communes. 

• Donne une signature, une identité à une œuvre.

Un mouvement ou courant fait référence à un groupe d’auteurs et d’œuvres qui ont, volontairement ou non, des traits communs, dans le style, les buts, etc.

Il y a une unité esthétique et idéologique

I – L’humanisme

Dates : 1530 - 1570

• Invention de l’imprimerie
• Grandes découvertes (Amérique)

À la Renaissance, l’homme est au centre des préoccupations.

Volonté importante de progrès et d’innovation du corps et de l’esprit. (on veut un esprit sain dans un corps sain)

Importance d’éduquer pour devenir « plus humain » → ça va avec tout le mouvement des explorations et la découverte de peuples autochtones qu’on va vouloir éduquer, faire « évoluer » = L’Europe se dresse en modèle sur les vestiges de l’Antiquité gréco-romaine.

Période où on redécouvre les textes antique grâce à des traduction. On va donc vouloir s’en inspirer et s’imposer en héritier légitime de cette culture.

La Pléiade (1549 – 1570) est le nom d’un groupe de poètes de cette période : Pierre de Ronsard, Joachim du Bellay, Étienne Jodelle, Rémy Belleau, Jean-Antoine de Baïf, Jacques Peletier, et Pontus de Tyard. 

Ils avaient pour but de restaurer les formes poétiques en s’inspirant des Anciens (les auteurs antiques)

Pour eux, l’inspiration tient une place importante, le poète doit se mettre dans un état de « fureur divine » pour produire une bonne œuvre qui lui vaudra une gloire éternelle. C’est quelque chose qui devient important à ce moment-là : la notoriété. Qu’on se souvienne de leur nom.

Les auteurs de la Pléiade s’appuient beaucoup sur les textes antiques pour pouvoir les imiter librement.

• Inspiration antique + inspirations plus modernes
• Volonté de valoriser le français en tant que langue poétique, et non plus que le latin + désir de donner de la superbe à cette langue.

Exemples d’auteurs et de texte

Humanistes : François Rabelais - Oeuvres majeures : Pantagruel (1532) et Gargantua (1534) - à la fois de la chronique, conte avec des personnages de géants, parodie héroï-comique, épopée et roman de chevalerie. – réaliste, satirique et philosophique.

Montaigne – Les Essais

Pléiade : Joachim Du Belley – Heureux qui comme Ulysse, 1558 – Extrait du recueil Les Regrets écrit à son retour en France après 4 ans à Rome, il utilise les figures et mythes antiques et les valeurs humanistes pour faire l’éloge de la France et du français. Il compare la grandeur de Rome à la douceur de retrouver son pays natal.

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !

Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?

Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :

Plus mon Loir gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l'air marin la doulceur angevine.

Pierre de Ronsard – un des poètes français les plus importants du XVIème siècle. Il est surnommé « Prince des poètes et poètes des princes. »

Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.

Las ! voyez comme en peu d’espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu’une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !

Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.

II – Le baroque

Dates : 1570 - 1650

Mouvement qui commence à la fin du XVIème siècle.

Se développe dans un contexte de crise : religieuse, économique, intellectuelle et politique. 

• Ce climat général occasionne une perte de confiance en la stabilité et en la Vérité.

Met en avant l’illusion, le rêve, la confusion, le changement, le désespoir, et le changement/mouvement dans un monde qui change et est instable.

Le baroque se caractérise par l’exubérance de l’imagination et du style. 

Art du mouvement, surprendre le lecteur : enchainements d’images, gout des contrastes et des jeux sur les mots, esthétique expressive, hyperbolique et parfois provocatrice

Exemples :

Corneille – L’illusion comique, Corneille est un auteur entre le baroque et le classicisme, il commence son œuvre dans le mouvement baroque, et la termine dans le classicisme. Il a une carrière différente de celles de Racine ou de Molière. Il commence sous l’ère baroque pour terminer dans le classicisme.

Théopile de Viau – Sa poésie vaut surtout pour son irrévérence

III – Le classicisme

Dates : 1650 - 1700

• 1634 création de l’Académie Française
• Règne de Louis XIV, le « Roi-Soleil » qui va établir une stabilité politique.

Les mots clefs sont : Ordre, clarté, mesure

Au XVIIème siècle, la religion régie la société. Après l’instabilité due aux guerres de religion, la dominance du catholicisme est réaffirmée et avec elle, une stabilité.

Idéal de l’honnête homme : retenu, ouvert, curieux, savant, poli, plait à la société.

Le but est de plaire et d’instruire. L’art provoque la réflexion grâce à une forte réaction émotionnelle : rires, terreurs, pleurs (on peut ainsi apporter de la morale dans des œuvres, en faisant peur aux gens, ils se souviendront des conséquences d’un « mauvais » comportement.)

...