Lecture linéaire Le soleil, Charles Baudelaire

Fiche n°1

Introduction

Charles Baudelaire est un poète du XIXème siècle. Né en 1821, il publie les Fleurs du Mal, son œuvre majeure, en 1857. S’inspirant aussi bien du romantisme que du mouvement du Parnasse, dont le chef de file est Théophile Gautier à qui il dédira « ces fleurs maladives », Charles Baudelaire peut être considéré comme un des représentants du mouvement du symbolisme.

Dans les semaines qui suivent la publication, le procureur général Ernest Pinard qui intenté un procès à Gustave Flaubert pour son roman Madame Bovary publié la même année que les Fleurs du Mal, attaque Charles Baudelaire pour immoralité et atteinte aux mœurs. Il reproche, entre autres, à la poésie de Baudelaire son manque de pudeur. Condamné, Baudelaire doit retirer 6 pièces de son œuvre.  Il publiera en 1861 une nouvelle version des Fleurs du Mal avec une structure totalement remaniée et 35 nouveaux poèmes.

Le poème que je vais vous présenter appartient à la partie Tableaux Parisiens du recueil. Ce poème est présent lors des deux éditions. Lors de la première publication, il figurait en deuxième position de la partie Spleen et Idéal. C’est désormais l’Albatros qui occupe cette place.

C’est un poème composé de trois strophes de respectivement 8, 8 et 4 vers, en alexandrins. L’auteur y expose une réflexion sur la figure du poète.

Lecture à haute voix

Annonce du plan

Le projet de lecture pour analyser ce poème est de voir comment l’auteur utilise la métaphore du soleil pour expliquer son travail créatif.

Les trois mouvements du poème correspondent aux trois strophes :

• 1er mouvement : la balade créative dans une ville délabrée
• 2ème mouvement : le rôle du soleil sur la terre et sur les Hommes
• 3ème mouvement : la comparaison entre le soleil et le poète

Explication

Premier mouvement : La balade dans un paysage urbain délabré

- l’auteur souligne l’aspect vieux : « le vieux Faubourg (l,1) » ; « masures (l,1) » + vicié de la ville

-il parle de son processus créatif dans les 4 derniers vers : utilisation du pronom personnel « je » (l,5) 

- champ lexical de la poésie : « rime (v,6), mots (v,7), vers (v,8) »

- 3 participes présents des 3 derniers vers qui montre une évolution de l’activité poétique

- figure de style + comparaison + référence à L’Albatros (poème présent dans la partie Spleen et Idéal) au vers 7 ; allusion au poème La beauté (présent également dans le recueil) au vers 8 quand l’auteur parle des rimes « rêvées »

- la création se fait seule : « seul », « ma fantasque escrime » (v,5) => une activité faite en duo est réalisée seule, d’après les règles de l’auteur

- soleil : vers 3 et vers 4 il est qualifié de « cruel » par un adj qual epithete + omniprésence du soleil avec une construction du vers parallélisme de ses lieux d’actions (v,5) + allitération en [r]

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