Lecture linéaire « Annie »
Commentaire de texte : Lecture linéaire « Annie ». Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar djonss • 12 Décembre 2022 • Commentaire de texte • 636 Mots (3 Pages) • 603 Vues
LL2 « Annie »
Sur la côte du Texas
Entre Mobile et Galveston il y a
Un grand jardin tout plein de roses
Il contient aussi une villa
Qui est une grande rose
Une femme se promène souvent
Dans le jardin toute seule
Et quand je passe sur la route bordée de tilleuls
Nous nous regardons
Comme cette femme est mennonite
Ses rosiers et ses vêtements n’ont pas de boutons
Il en manque deux à mon veston
La dame et moi suivons presque le même rite
Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913
Journaliste, courtier, grand ami de Picasso, Guillaume Apollinaire a inventé le terme « surréaliste » sans pour autant appartenir à ce mouvement littéraire du XXe siècle. Il fait apparaître Alcools en 1913, recueil résolument moderne qui se distingue par sa composition qui interroge et son absence de ponctuation. « Annie » est l'un des poèmes qui évoque le premier grand amour de l'auteur, lorsqu'il était précepteur en Rhénanie. Nous nous demanderons comment cet amour déçu s'insère dans un cadre idyllique. Pour cela, nous aborderons tout d'abord les indices spatiaux (v1 à 5) avant de nous consacrer à la rencontre amoureuse (v6 à 9) et de nous intéresser enfin à l'annonce de l'échec (v9 à 13).
I- Le lieu v1 à 5
Sur la côte du Texas
Entre Mobile et Galveston il y a
Un grand jardin tout plein de roses
Il contient aussi une villa
Qui est une grande rose
v1-2 : Amérique avec précisions
v2-3 : enjambement qui allonge le rythme « il y a » rappelle l'intro d'un conte.
V3 : hyperbole ? Aspect quasi féerique
« tout plein » presque enfantin
v4 : luxe de « villa »
v5 : rejet de la PSR qui met en valeur cette métaphore.
→ que signifie-t-elle ? Lien avec la forme ? La décoration ? La couleur ?
« rose » répété // motif de la femme-fleur dans la littérature médiévale.
II- La rencontre v6 à 9
Une femme se promène souvent
Dans le jardin toute seule
Et quand je passe sur la route bordée de tilleuls
Nous nous regardons
v6 : anonymat. Présent d'habitude enforcé par l'adv temporel
v7 : retour sur le jardin de la strophe 1, « toute seule » rappelle « tout plein » v3 et renforce la solitude de cette femme. Idée d'une rose parmi les roses.
V8 : 1ère personne + présent habitude. Décor printanier propice à la rencontre.
V9 : elle + je = nous, topos du premier regard, du coup de foudre ?
III- L'annonce de l'échec v10 à 13
Comme cette femme est mennonite
Ses rosiers et ses vêtements n’ont pas de boutons
Il en manque deux à mon veston
La dame et moi suivons presque le même rite
v10 : « cette femme » reste anonyme, pas d'identité ni de marque hypocoristique (affectueuse).
« mennonite » = communauté donc exclusivité ? Impossibilité de fréquenter quelqu'un qui n('en fait pas partie ?
V11 : Excès de zèle religieux 'elle aurait même retiré les boutons des rosiers !)
→ Zeugma amusant
→ description inutile et restreinte
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