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Fiche de lecture Annie Ernaux La place

Dissertation : Fiche de lecture Annie Ernaux La place. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  21 Février 2020  •  Dissertation  •  2 871 Mots (12 Pages)  •  5 775 Vues

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Fiche de lecture: La place, Annie Ernaux

Seguin Marwan, FIFMA

Biographie de l’auteur:

        L’auteur de l’ouvrage est Annie Ernaux. Cette dernière est née le 1er septembre 1940, à Lillebonne, dans le contexte difficile de la Seconde Guerre mondiale. Elle va cependant passer son enfance une commune de Normandie, à savoir Yvetot. Elle est issue d’un milieu sociale modeste, avec un père ouvrier et une mère employée d’usine, puis propriétaires d’un petit commerce; cependant elle a pour ambition de grimper dans la hiérarchie sociale et entreprend des études supérieurs. Elle va alors être étudiante en lettres, et devenir professeure certifiée et agrégée de lettres modernes. Le fil rouge de l’écriture de ses nombreux ouvrages, va toujours résider dans la corrélation entre un récit autobiographique et sociologique. Elle est à la tête de nombreux romans célèbres, tels que Mémoire de fille publié en 2016, ou encore Les années publié en 2008. Ces différents oeuvres, lui ont permis de gagner plusieurs prix littéraire, notamment le prix de la langue française en 2008 pour Les années, ou encore le prix Renaudot en 1984 pour La place.  Le roman autobiographique est vraiment le fer de lance de sa carrière, et c’est dans cette écriture qu’elle va exprimer ses ressentis, ses peines, ses joies, et les faire partager aux lecteurs.

Résumé de l’oeuvre: 

        La place, est une oeuvre qu’on peut qualifier d’auto-biographique, dont le sujet principal tourne autour de son enfance et adolescence, en lien avec ses parents et notamment avec son père. Dans l’incipit, la narratrice qui n’est autre que l’auteur de l’histoire, nous parle de l’obtention de son diplôme de Capes de Lettres qui lui permet d’accéder au poste d’institutrice, ainsi que de la mort de son père qui suit cette obtention deux mois après jours pour jours, en accord avec ses propres termes. Elle nous décrit alors les préparatifs de l’enterrement, avec un accueil de quelques visiteurs dans la demeure familiale, qui a vu son père s’éteindre. Elle est notamment entourée de sa mère, de sa tante et de son oncle pour surmonter cette épreuve. Ses parents alors propriétaires d’un café, sont plutôt populaires, et la mort de son père suscite une émotion collective. L’enterrement de ce dernier est le théâtre d’un regroupement assez important, avec la présence de femmes ne travaillant pas ou encore avec d’hommes ayant pris un jour de congé pour pouvoir assister à cet enterrement. Suite à cet enterrement, les individus présent à la cérémonie se retrouvent dans le café dans lequel l’homme travaillait, afin de profiter d’un repas commun. Dès lors, la narratrice va faire un retour en arrière, nous détaillant à la fois se jeunesse et la vie de son père pour nous faire comprendre leur relation, et qui était cet homme. Tout d’abord, elle va nous détailler la vie de ses grand-parents, c’est-à-dire les parents de son père, et va se pencher plus particulièrement sur le cas de son grand-père. On apprend qu’il est issu d’une famille très modeste, avec une mère tisserande dans une fabrique de Rouen, et un père issu du milieu paysan et exerçant l’activité de charretier. Ce dernier n’était pas facile à vivre selon la narratrice, car il exerçait une activité difficile qui le rendait violent, et il était également sous l’influence de l’alcool, le tout agrémenté d’un manque d’éducation certain caractérisé par son illettrisme. Elle ne le rencontra par ailleurs qu’à une seule reprise, à l’hospice et ne garda en tête que l’image de son perd lui donnant de l’eau de vie, et lui disant qu’il ne savait ni lire ni écrire. L’époque voulant cela, le père de la narratrice va quitter l’école très tôt, à l’âge de douze ans, afin de s’insérer dans le monde du travail et plus particulièrement dans le travail fermier. On apprend que ses conditions de vie étaient très difficiles, et qu’il dormait dans des conditions difficiles, que très peu confortables. Cependant elle le décrit comme un homme gai, joueur et toujours prêt à faire des farces. Ayant l’âge requis, il fait partie des appelés au sein du régiment durant la Première Guerre mondiale. Suite à cet appel, il va décider de s’exiler et va commencer à travailler au sein d’une usine , ce qui était nouveau pour lui, puisque les conditions de travail étaient moins rudes: à l’abris des intempéries, ou encore une stabilité des horaires. C’est ainsi qu’il va rencontrer la mère de la narratrice, avec laquelle il va entreprendre une relation les menants au mariage. On apprend alors qu’ils emménagent dans une ville commençant par la lettre « y », mais dont la narratrice taira le nom tout au long de son ouvrage. Cependant, on peut objectivement penser qu’il s’agit de la ville d’Yvetot, ville dans laquelle Annie Ernaux a passé son enfance. Ils ont alors une jeune fille, et la mère va devenir mère au foyer et s’occuper de cette dernière, tandis que le père abandonnera la corderie pour travailler en tant que couvreur. Cependant sa mère s’ennuyait en tant que femme au foyer, et étant traumatisée par la chute de son mari sur un chantier, elle lui soumet l’idée d’ouvrir un petit commerce. Ils réfléchissent alors à un commerce qui ne demande que très peu de savoir-faire, et de fonds, et ils décident d’ouvrir un petit café. Ce dernier ne rapporte que très peu, et le père est obligé de mener un double emploi, et va se retrouver à travailler dans une raffinerie de pétrole également. De plus, ils sont marqués par la mort de leur jeune fille à l’âge de sept ans, des suites d’une infection. Cependant on a que très peu de détails sur la mort de cet enfant C’est dans le contexte difficile de la Seconde Guerre mondiale que la narratrice verra le jour, guerre à laquelle l’homme ne pourra pas participer car il est trop vieux. Ils avaient désertés Yvetot avant la guerre, mais décide de s’y réinstaller tout de suite après. Ils vont faire le choix de réouvrir un commerce, toujours un café, mais celui-ci n’aura pas le même sort que le précédent puisqu’il va être populaire, et il va être le fruit d’une mobilité sociale ascendante pour eux. Ils commencent à acquérir des biens de plus en plus modernes, et à vivre dans le confort. Cependant, l’homme est toujours marqué par ses origines sociales, et il n’a pas de débat avec ses clients, ne s’insérant pas dans leurs conversations, par peur que ses origines de paysans ressortent, et qu’elles soient mal vues par ses clients. De plus, la narratrice entreprend des études, et c’est plutôt source d’incompréhension chez le père , qui a arrêté l’école très prématurément et pour qui le milieu dans lequel se fille tend à s’insérer est flou. Il va d’ailleurs avoir du mal à assumer cette voie devant ses clients notamment, n’avouant pas qu’elle est boursière par exemple par peur d’un jugement sur cette situation. Pour ses études, la fille va donc s’éloigner de sa famille, et découvrir un milieu bourgeois qu’elle ne connaît pas, sans forcément s’y sentir étrangère puisqu’elle dispose de tout ce dont elle a besoin grâce à ses parents et l’aide qu’ils lui apportent. Elle communique avec ses parents par le biais de courriers, mais son père ne fait que signer, et c’est sa mère qui écrit ces dernières; elle s’éloigne de ce fait peu à peu de son père. Durant la période estivale elle s’était inscrite en tant que monitrice de colonie de vacance et dès son retour, elle a eu pour la première fois l’impression de voir son père vieillissant. En effet, il souffre d’une maladie d’estomac, et s’affaiblit jour après jour. Il se sent coupable car il ne peut plus porter de charges lourdes, et qu’il lui devient difficile d’assurer sa place au sein du petit commerce au près de sa femme. La narratrice ne cesse de côtoyer le milieu bourgeois, et c’est dans ce cadre qu’elle va rencontrer son mari avec lequel elle va avoir un enfant, et deux amies à Londres où elle s’était rendue pour ses études. Ces deux amies, elle va les inviter chez elle, tout comme son mari. Dans les deux cas, son père va faire des efforts, qu’ils soient vestimentaires ou comportementales, pour assurer face à des individus d’un monde qu’il ne connaît pas. Enfin, la fin de l’ouvrage est marquée par un retour à l’incipit, avec la description de la mort de son père, qui ne pouvait rien manger, et qui était cloué dans son lit. Elle va décrire l’état physique de son père, qui est vraiment dans une situation difficile, et elle va dresser un bilan des relations et de son histoire avec son père, mais également décrire le contexte dans lequel elle a écrit ce roman autobiographique, en conciliant sa profession de professeur et l’écriture de ce dernier.

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