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Lecture analytique de l'incipit de Bel-Ami de Maupassant

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Par   •  7 Mars 2018  •  Commentaire de texte  •  1 871 Mots (8 Pages)  •  2 237 Vues

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L’incipit ; partie I, chapitre 1 (du début à « […] celui d’une rencontre amoureuse »)

Introduction

· Présentation de l’auteur et de l’œuvre

· Présentation de l’extrait : nous sommes au tout début du roman.

· Problématique : quels sont les enjeux de cet incipit ? / en quoi cet extrait remplit-il son rôle d’incipit ? / en quoi cette première page est-elle révélatrice de la suite du roman ?

I- Un incipit réaliste et dynamique

1) Un cadre spatio-temporel précis et réaliste

· « On était au 28 juin » = Le pronom indéfini « on » installe le lecteur dans une complicité chronologique immédiate + même si l’année n’est pas précisée, on comprend par un certain nombre de détails que l’époque est contemporaine des lecteurs de Maupassant avec l’utilisation de mots qui renvoient à la réalité matérielle et sociale des années 1880 : référence à la monnaie, aux distractions ; les termes connotés : « bock, pain, saucisson, … »

· Les indices spatiaux quant à eux sont bien précis : La mention de la rue « Notre-Dame de Lorette » des « Champs Elysées » et de « l’avenue du Bois de Boulogne » ainsi que celle des boulevards (4ème et 9ème §) évoque la ville de Paris citée elle-même au §7

· Le lecteur a un aperçu de la vie parisienne un soir d’été, le romancier nous présente 2 tableaux parisiens :

- la gargote = petit restaurant bon marché et fréquenté par une clientèle populaire : §3 « trois petites ouvrières » ; « une maîtresse de musique » mais à l’apparence modeste « … » ; de même « les deux bourgeoises avec leurs maris » ne semblent fréquenter le restaurant que pour « son prix fixe ».

- la rue = Maupassant décrit avec précision §7 et 8 l’atmosphère estivale de ce quartier parisien populaire :

® à travers des sensations tactiles (« chaude comme une étuve », « nuit étouffante ») et olfactives (« haleines empestées » des égouts, « miasmes infâmes » des cuisines)

® usage de la personnification de la ville : elle semble « suer », les égouts ont des « bouches de granit » qui exhalent une mauvaise « haleine », ce sont les cuisines qui « jetaient à la rue » leurs eaux usées et non les cuisiniers

® peinture pittoresque des habitants ds le §8 : « … »

Þ Ville pleine de vie mais aussi propre à inspirer le dégoût car la puanteur révèle le manque d’hygiène

2) Un incipit in medias res centré sur le personnage principal

· Maupassant choisit de plonger son lecteur dans la fiction au moyen d’un début in medias res (c’est-à-dire sans mise en place préalable du cadre de l’histoire)

- le roman s’ouvre sur une subordonnée temporelle « … » qui donne la dernière action avant que ne débute l’histoire proprement dite

- elle est immédiatement suivie d’une action du personnage principal « … », nommé dès le début mais qui ne sera décrit qu’après Þ le lecteur prend en marche un mouvement déjà créé

- repérer également les verbes au passé simple dès les 1ers § = actions de 1er plan, de plus courte durée

· Le personnage domine cet incipit : il est le sujet de presque tous les verbes, sauf pour le 2ème §, mais en revanche c’est pour signifier que tous les regards féminins convergent vers lui.

Þ Ce portrait en mouvement fait de GD un personnage actif, un héros qui bouge, observe, agit.

· GD sort du restaurant et il va se mettre en marche dans la ville = à la conquête symbolique de Paris avec passage d’un lieu clos (le restaurant) à un lieu ouvert, ce qui rend tout possible

Þ Incipit qui témoigne déjà d’une écriture réaliste + Importance dès le début du roman accordée au personnage, à son entrée en scène (tout comme le lecteur entre ds le roman…)

II- Le portrait du héros : Georges Duroy

1) L’apparence physique

· Le portrait progresse vers de plus en plus de précision : d’abord une vision d’ensemble (§2), puis vêtement et allure (§5) et enfin description plus précise de son visage (§6)

· 1ère caractéristique = sa beauté

- L’accent est mis immédiatement sur sa prestance (§2) : « il portait beau […] il cambra sa taille, frisa sa moustache… », silhouette marquée par son passé militaire qui lui a laissé une certaine allure (« par pose d’ancien officier »)

- L’expression « un de ces regards de joli garçon » rappelle immédiatement le titre Bel-Ami , que l’on peut déjà supposer être le surnom qui sera attribué à GD

- Le narrateur confirme cela plus loin à travers les adjectifs mélioratifs « grand », « bien fait »

- le physique du personnage a quelque chose de lumineux : « blond » aux yeux « bleus, clairs »

Þ Mise en place de ce qui s’apparente à des armes de séduction

· 2ème caractéristique : son aspect militaire :

- il renforce volontairement les apparences au moyen d’une « pose d’ancien sous-officier », garde les « jambes un peu entrouvertes comme s’il venait de descendre d’un cheval » et affiche un « chic de beau soldat tombé ds le civil »

Þ Il se dégage du personnage une certaine virilité et une certaine puissance qui va révéler certains aspects de son portrait moral

· 3ème caractéristique à noter : des remarques peu flatteuses de la par du narrateur qui viennent nuancer la description méliorative et créer une sorte d’ambiguïté quant au jugement que l’on peut porter sur le personnage :

- le blond de ses cheveux est « châtain vaguement roussi » ; les yeux sont « troués d’une toute petite pupille »

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