Lecture analytique, Eldorado, L. Gaudé
Commentaire de texte : Lecture analytique, Eldorado, L. Gaudé. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar doudou74 • 6 Janvier 2017 • Commentaire de texte • 722 Mots (3 Pages) • 7 388 Vues
Commentaire sur le texte du récit de la femme du Vittoria dans Eldorado de L.Gaudé
Comment le récit de cette femme permet-il de dénoncer le trafic d’humains ?
- Elle dénonce ce trafic à travers un récit poignant
- Le récit pathétique d’une expérience personnelle
- Emploi de la première personne du singulier et du pluriel : implication personnelle de la narratrice
- Elle témoigne d’une expérience personnelle : « Moi, j’ai dû payer quatre mille cinq cents dollars à cause de l’enfant » : insistance sur la première du singulier
- Pathétique lorsqu’elle évoque son enfant (l.16) car elle vient de narrer sa mort.
- L’émotion de Piracci
- Répétition du « silence horrible » des « bateaux silencieux » : les adjectifs traduisent la mort
- Emotion traduites par une image : « ne pas laisser l’émotion le submerger » (métaphore de la mer qui évoque le naufrage) et « ravaler ses pleurs » qui traduit la peine encore vice de Piracci
« Cela arrive. De plus en plus souvent. Des bateaux remplis à craquer. Dans un état de vétusté totale. Jetés à la mer et qui dérivent en attendant la mort. » : phrases simples, brèves parfois nominales qui laissent transparaître l’émotion, émotion qui peine à trouver ses mots comme on le voit dans les points de suspension (l.7)
- Les conditions difficiles des migrants
- CL de la mer qui rappelle le naufrage : « bateaux », « mer », « pleine mer », « navires », « embarquement », « équipage ».
- Description accusatrice des navires : « vétusté totale », « pleins à craquer », « crève la faim » : cette derrière métonymie renforce le pathétique du passage.
- CL de l’’abandon dans lequel ils sont laissés : « dangereuse incertitude du hasard », « il vous condamnait à mort », « dérivent en pleine mer », « abandonnent » (l.6, 20, 22), « dérivions », « échouions »
- Sa dénonciation est acerbe vis-à-vis de ceux qui profitent de ce trafic
- Une dénonciation minutieuse des rouages du trafic
- Précision des différents pays qui participent à ce trafic : « Syrie », « Damas », « Liban »
- Description précise des opérations qui mènent au trafic : coût des places, affrètement du navire, nombre de places disponibles, avenir du navire (ici : abandon)
- Insistance sur le gain pour les passeurs : « Chaque place à bord a coûté trois mille dollars. Moi, j’ai dû payer quatre mille cinq cents dollars à cause de l’enfant », « moyennant un pourcentage sur les bénéfices », « logique commerciale », « fortunes colossales » (hyperbole).
- Une accusation personnelle
- Le nom de Hussein Marouk est cité 4 fois : mise en cause personnelle
- Répétition du présentatif « c’est lui » qui l’accuse franchement + répétition de l’expression « il voulait » : « Il voulait que nous dérivions. Il voulait que nous nous échouions sur une plage européenne et que cela fasse la une des journaux. »
- Elle l’accuse à la fois d’être à l’origine du trafic : longue phrase qui accumule ce qu’a fait Marouk, mais aussi d’avoir décidé du sort du navire : « cela signifie que c’est lui, Hussein Marouk, qui a trouvé le bateau, l’a acheté et l’a mis à disposition des passeurs, moyennant un pourcentage sur les bénéfices. C’est lui qui a fixé le nombre de passagers qu’il fallait et qui a donné l’ordre d’abandonner le navire. »
- Une dénonciation de la politique en Méditerrannée
- Elle met en évidence les deux clans : l’Europe caractérisé par la « forteresse » imprenable et les pays d’Afrique et du Moyen-Orient avec le CL de la guerre : « hausse le ton », « mainmise », « assaut », « forteresse »
- Elle dénonce le fait que ce trafic ne soit pas seulement commercial mais que ce soit « un combat politique » (l.28) et que ce naufrage soit le fruit d’une intention : « car c’était convenu ainsi », « donné l’ordre d’abandonner le navire », « ne pouvait pas ignorer qu’il vous condamnait à mort ».
Ironie dans l’expression « langage diplomatique » : critique acerbe de cette politique, renforcée par le discours direct des pays où sévissent les passeurs à la fin du texte : « Laissez-nous tranquilles on nous nous faisons fort de vous envoyer un Vittoria par semaine » : le Vittoria n’a servi que de menace.
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