Lecture analytique Antigone de Jean Anouilh

Lecture analytique

Antigone, Jean Anouilh

En quoi les conditions de l'aveu le rendent-il difficile, dans cette scène où apparaît la profonde solitude d'Antigone ?

Les conditions de l'aveu sont difficiles dans cette scène car Antigone ne sait comment s'exprimer. En effet, elle veut écrire une lettre d'adieu à son bien aimé. Cependant, le garde à qui elle demande de faire passer son message à Hémon, ne semble pas bien concerné par sa mort. Il décide de le faire seulement par intérêt. Antigone dicte alors ce qu'elle veut écrire. Le garde ne fait aucun effort pour être conciliant « répète lentement de sa grosse voix » l.13. Il la fait s'arrêter, reprendre et vient même à commenter ce qu'elle lui récite l.25 « on ne sait jamais pourquoi on meurt ». La jeune fille lui avoue qu'elle a peur l. 26 mais le garde n'exprime même pas le désir de la soulager d'un poids, il reste concentré sur ce qu'elle lui récite « alors je raye la fin et je mets pardon à la place ? ». L'attitude du garde rend l'aveu difficile. Son indifférence flagrante face à la solitude d'Antigone est perturbante. Pour couronner le tout, il est aussi indiscret. Dès le début de son texte, Antigone dit « mon chère » l.10 ce à quoi le garde demande tout de suite « c'est pour votre bon ami ? » l.11 avec une attitude négligée « en suçant sa mine ». Antigone voulait faire un aveu à Hémon mais le garde le rend difficile avec sa maladresse et son indélicatesse. De plus, cette lettre est écrite rapidement car Antigone va être arrêtée. En effet, le temps est compté et la jeune femme presse le garde « […] fais vite... J'ai peur que nous n'ayons pas le temps » l.9 et 10. Elle n'a pas le temps de lui confier à qui elle veut destiner cette lettre parce que « les autres gardes paraissent » l.39. C'est donc dans des conditions précipitées qu'Antigone fait son aveu à un personnage peu compréhensif.

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