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Lecture Analytique : Lettres Persanes, Montesquieu, 1721

Fiche : Lecture Analytique : Lettres Persanes, Montesquieu, 1721. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  4 Novembre 2018  •  Fiche  •  669 Mots (3 Pages)  •  1 944 Vues

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Lecture Analytique : Lettres Persanes, Montesquieu, 1721

Lettre CLXI

Le XVIIIème siècle a donné naissance à une révolution intellectuelle et sociale de grande ampleur influencée par les Philosophes des Lumières. Parmi eux,  Charles-Louis de Secondat, qui s’est illustré par ses nombreux écrits, notamment De l’Esprit des Lois ou encore les Lettres Persanes publiées en 1721. Ce roman épistolaire de 141 lettres raconte la correspondance de deux Persans, Rica et Usbeck, qui découvrent avec curiosité la France et ses coutumes.

I. Une lettre d’aveu

1. Un triple aveu

- utilisation du mot-phrase « oui » dès la première ligne : elle assume ses actes

=> assume : son hypocrisie pendant des années : faisait semblant d’aimer Usbek pour mieux le trahir ; n’a aucun remord, c’est une attitude provocatrice de Roxane qui va jusqu’à préciser sa stratégie avec la gradation ascendante et la juxtaposition l.1-2

=> assume : son crime, euphémisme l.5 « je viens d’envoyer devant moi ces gardiens sacrilèges, qui ont répandu le plus beau sang du monde » elle a tué les eunuques qui ont tué son amant

=> assume : son amour, périphrase « le plus beau sang du monde » ainsi que le superlatif montrant un aveu total, elle n’as aucune pudeur.

Encore une fois Eros et Thanatos sont liés.

2. Un aveu très théâtral

- lettre oralisée avec un style qui imite le discours direct avec des questions rhétoriques l.7-8 et utilisation du « Oui » et du « Non », avec beaucoup d’expressivité dans le but de provoquer Usbek

- lettre d’aveu qui s’inspire d’un type de scène au Théâtre : la scène d’aveu, particulièrement présent dans le tragique tel que l’héroïne de Médée. L’importance de la fatalité du destin se fait ressentir.

II. Une revendication de sa liberté

1. Liberté de penser

- dénonce les conditions de vie de femmes champ lexical de la soumission : « servitude », « rendre grâce », « soumission », « sacrifice », sa rancœur éclate, elle est humiliée mais s’exprime ici

- de multiples antithèses sont visibles, qui montrent le décalage entre réalité et illusion pour Usbek : « lieu de délices et de plaisirs » / « affreux sérails » et « servitudes » / « libre »

2. Liberté d’agir

- opposition sans cesse du pronom personnel « Je » au pronom personnel « Tu »: l.1 « j’ai/tes », « je/ta », « j’ai/ton », « comment as-tu pensé que je fusse assez crédule » ; cela montre aussi l’avant-après, le « je » devient désormais indépendant du « tu »

 elle choisit la mort, ce suicide est un acte suprême de liberté donc il n’y a aucun registre pathétique

III. Une héroïne tragique

1. Une femme guidée par la passion (vient de « pathos », pitié, elle souffre)

- l’émotion est à son apogée, qui va clore l’œuvre, Roxane revendique sa liberté d’aimer et rappelle à Usbek que son cœur appartenait à son amant et non à lui, et puisque l’amant est mort, elle choisit cette voie aussi, l.3 « puisque le seul homme qui me retenait à la vie n’est plus » avec une périphrase montrant qu’elle n’a pas peur de souffrir et de le rejoindre, elle pose un acte courageux.

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