Le symbolisme.
Commentaire de texte : Le symbolisme.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Faustine de Lapierre • 17 Février 2018 • Commentaire de texte • 2 101 Mots (9 Pages) • 578 Vues
Le Symbolisme est un mouvement qui s'oppose au réalisme et au naturalisme qui le précédent. Il se détourne de cette réalité visible, immatérielle, immédiate qui laisse l'individu dans une insatisfaction profonde. Les auteurs symbolistes considèrent qu'au delà de cette réalité visible, il existe un monde supérieur, invisible , spirituel : l'art est le moyen privilégié pour y accéder. Le poème sur lequel nous allons travailler est extrait de l'ouvrage des Fleurs du Mal, écrit entre 1857 et 1861 par Charles Baudelaire : Parfum Exotique. Ce poème nous emmène avec le poète dans une rêverie poétique sur une île paradisiaque. Nous nous demanderons par quels moyens Baudelaire dépeint son Idéal, son Ailleurs. Nous verrons le rôle qu'a parfum, puis nous analyserons la forme sentimentale du sonnet et finalement l'évocation d'un voyage imaginaire et idéaliste.
Nous allons travailler sur le rôle qu'a le parfum le long du poème.
Le titre et le champ lexical de l’exotisme, durant tout le poème, montre une sorte d'invitation au voyage sensoriel : « exotique » (cf. titre), « soir chaud d'automne » (vers 1), « des rivages heureux » (vers 3), « des fruits savoureux » (vers 6). Avec une métaphore sensorielle : « Je respire l’odeur », on voit que le parfum est comparé à l’oxygène qui est vital et qui donne quelque chose de vivant à ce parfum.
On retrouve également le champ lexical de l’odorat : « je respire l'odeur » (vers 2), « ton odeur » (vers 9), « qui circule dans l'air et m'enfle la narine » (vers 13) et on remarque que chaque évocation de « l’odeur » est liée à une réaction immédiate : « je respire...je vois ». L’odorat provoque alors la vision du monde dans lequel il voyage par la pensée. Ce sont donc différents parfum que le poète se met en tête ; le parfum de son « amante » : « l'odeur de tes seins chaleureux » (vers 2), « ton odeur » (vers 9), « le parfum des verts tamariniers » (vers 12). C'est parfum sont issus de la nature et du corps de sa muse. Ils sont puissants puisqu'ils lui permettent de mettre en marche son imaginaire, le font entrer en communion avec ce monde utopique et le transportent dans ce rêve.
On remarque que tous les sens sont convoqués ; spécialement celui de l’odorat qui mène aux autres sens et qui fait ressorti l'idée que le parfum fasse éclore la vie : « le parfum des verts tamariniers,...qui circule dans l'air et m'enfle la narine » (vers 12 et 13).Il y a donc une fusion de ces sens : l'odorat : « chaleureux », le toucher et la vue : « éblouissent « . Il y a une symbiose, une harmonie sensorielle, le parfum suscite l’accomplissement du poète.
On peut dire qu'il y a une apogée au dernier tercet : « Pendant que » : cet adverbe marque la simultanéité qui montre le rôle extatique du parfum qui donne une dimension spirituelle : « se mêle dans mon âme... » (vers 14). Les synesthésies expriment également la sensualité, qui elle aussi fait appel au sens. Dans le poème, les deux champs lexicaux les plus développés sont ceux de l'odorat et de la vue. Cependant,les autres sens sont pareillement évoqués : le toucher est suggéré par le « sein chaleureux », le goût par les « fruits savoureux » et l'ouïe par le « chant des mariniers ».
« Quand… je vois » (vers 1 et 3), « Pendant que … se mêle » (vers 12 et 14), une symétrie est mise en valeur. Elle permet d'introduire la théorie des correspondances entre l’univers extérieur et l’intérieur d’une âme. Les correspondances horizontales font appel aux sens (les sens sont les moyens par lesquels le poète entre en contact avec le monde). Tous les sens s'unissent, se répondent. Ces correspondances sont du domaine terrestre et mettent en jeu le corps du poète. Les correspondances verticales permettent l'accès à un univers spirituel, à ce que Baudelaire nomme l'Idéal. C'est l'union des sens qui permettent son bien-être et son élévation spirituelle.
Le symbolisme de la synesthésie donne au parfum une forme sensuelle de la femme qui fait naître tout un univers extérieur : « une île » et intérieur (lyrisme du poème, expression des sentiments positifs du poète). « Se mêle dans mon âme au chant des mariniers », cette métaphore met en évidence une symbiose de l’âme du poète avec les marins.
Nous avons donc étudier le rôle du parfum et ses représentations dans le poème, nous allons donc maintenant nous intéresser à la forme sentimentale du sonnet.
Le poème à une structure traditionnelle, celle du sonnet, avec deux quatrains et deux tercets et des schéma de rimes ABBA , ABBA, CCD, EDE.
De plus, il y a une alternance de rimes féminines ; vers finissant avec un -e muet, et de rimes masculines, une utilisation de l'alexandrin avec presque systématiquement une césure à l'hémistiche, et parfois une utilisation de parallélismes : « des arbres singuliers et des fruits savoureux » (vers 6), « qui circule dans l'air et m'enfle les narines » (vers 13).
Enfin, il y a une progression du poème vers le voyage et une reprise dans le premier tercet et au début du poème « je respire l'odeur de ton sein chaleureux » (vers 2), « guidé par ton odeur.. » (vers 9). Les deux premiers quatrains constituent une phrase et les deux tercets font de même.
Le poète utilise la première personne du singulier dans les strophes 1,3 et 4 « je » (vers 2,3), « je » (vers 10), « m' » (vers 13) et « mon » (vers 14). On remarque que le point de vue présent dans le poème est le point de vue interne du narrateur. Ses sentiments et ses sensations sont présentés clairement , on n'a pas à les deviner. Il y a la présence de plusieurs verbes de sensations : « respire » (vers 2), « m'enfle » (vers 13) et d'émotions «éblouissent» (vers 4).
Le sonnet peut être caractérisé d'amoureux puisqu'il est inspiré par une femme : « ton sein chaleureux » (vers 2). La proximité du poète et de sa muse indique leur liaison sentimentale.
Une atmosphère sensuelle règne dans tout le poème grâce au champs lexical de la chaleur « sein » « île paresseuse », « corps »cela laisse passer une évocation la nudité. La sensualité et l'assoupissement du poète au début du poème : « les yeux fermés » peuvent laissé croire que c'est grâce a cette femme qu'il peut faire ce voyage sensoriel.
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