Gauguin Et Le Symbolisme - Le Christ Jaune (analyse )

I) Fiche d’identité

En septembre 1889, Gauguin vient séjourner à Pont-Aven en Bretagne pour s'éloigner des agitations de la capitale en pleine révolution industrielle. Il réalise à ce moment là la toile du "Christ jaune" d'après le Christ en bois polychrome du XVIIIème siècle de la petite chapelle de Trémalo située à côté du village de Pont-Aven. C’est une œuvre conservée à la Galerie d'art Albright-Knox de Buffalo, aux États-Uni squi mesure 92.1 × 73 cm. C'est un tableau à la fois religieux et champêtre.

II) Analyse formelle

a) Description – Composition

Ce tableau présente un ensemble dominé par la couleur jaune. Un paysage automnal et champêtre s'étend devant le spectateur.

Le tableau est coupé en deux dans sa verticalité par la croix du christ crucifié. La composition du tableau repose littéralement sur la croix : les bras de celle-ci plafonnent la toile alors que le tronc sert de pilier au paysage. On peut voir :

- Au 1er plan : Le christ sur sa croix, ainsi que trois bretonnes qui se recueillent, identifiables par leur habit et leurs coiffe traditionnels. L'une d'entre elle, située en bas à droite du tableau n'apparait qu'en partie de dos et on ne voit que sa coiffe.

- Au second plan : Un personnage sombre escalade le muret

- En arrière plan : le village de Pont-Aven et la colline Ste Marguerite. C'est la vue que le peintre a depuis son atelier situé dans le petit village de Lézaven.

Cette importante structuration de l'espace est cachée par le christ dont les couleurs sont identiques à celle des champs en arrière plan.

Les arbres orangés dispersés dans le paysage, reprennent la couleur du bois du haut de la croix, tandis que le muret de pierre reprend la couleur des coiffes des bretonnes et du ciel.

Ces éléments du paysage, permettent aux couleurs de circuler dans le tableau, guident le regard du spectateur vers l'arrière-plan du tableau. . Dans le haut du tableau, le ciel et la végétation à l'horizon sont d'une couleur froide violacée, couleur complémentaire du jaune.

Même si cette toile est très lumineuse, l'œil du spectateur est apaisé par l'emploi des couleurs complémentaires qui respecte la loi du contraste simultané de la couleur élaborée par Mr. Chevreul.

b) Couleurs

Dans ce tableau Gauguin n'a pas cherché à rester fidèle aux couleurs de la réalité.

Nous pouvons alors citer une une phrase d’Albert Aurier dans son texte nommé « Le symbolisme en peinture . Paul Gauguin »

« L’artiste de toute nécessité aura la tâche de soigneusement éviter cette antinomie de tout art : la vérité concrète , l’illusionnisme, le trompe l’œil »

On peu donc voir que Gauguin dans son œuvre n'a pas souhaité transcrire les modelés des volumes. L'ensemble est formé par des aplats de couleurs cernées comme on pourrait le voir dans un vitrail ou dans des estampes japonaises. C’est la technique du cloisonnisme

Le but de Gauguin n’est donc pas la représentation directe d’un objet . Son but est plutôt de s’exprimer en traduisant l’objet dans un langage spécial, celui des Idées. L’objet n’a pas de valeurs en tant qu’objet , sa vraie valeur est sa signification symbolique.

Dans ce cas, nous pouvons de nouveau citer Aurier :

« Le strict devoir du peintre idéiste est d’effectuer une sélection raisonné parmi les multiples éléments combiné en l’objectivité, de n’utiliser en son œuvre que les lignes, les formes, les couleurs générales et distinctives servant à écrire nettement la signification idéique de l’objet »

c) Formes

On peu alors voir que Dans "le christ jaune", les formes sont simplifiées et sans relief, elles sont représentatives du style primitif du peintre. La perspective classique n'est pas utilisée et on ne devine les différents plans du tableau que par la proportions

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