Le roman de Tristan chapitre VII
Commentaire de texte : Le roman de Tristan chapitre VII. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ilonamartinet • 2 Mai 2017 • Commentaire de texte • 1 662 Mots (7 Pages) • 2 902 Vues
Extrait du Roman de Tristan de Béroul (XIIème siècle)
Nous allons étudier le chapitre VII du livre Le Roman de Tristan écrit aux environs de 1170 par Béroul, intitulé Le nain Frocin. Dans cet extrait, le nain Frocin qui a pour don de voir l’avenir va prédire au Roi Marc que Tristan retrouvera Iseut dans son lit, pour lui prouver il va saupoudrer le sol de farine pour faire apparaitre les traces de pas de Tristan.
En quoi cette scène est-elle un tournant décisif du Roman de Tristan ?
Pour analyser ce texte nous allons dans une première partie étudier la mise en situation du drame, puis dans une seconde partie le caractère symbolique de cette scène, dans une dernière partie l’aspect tragique de cet extrait et enfin nous conclurons.
Comment est mise en avant la situation dramatique ?
Nous allons tout d’abord analyser le plan de cet extrait en dégageant les grands mouvements de ce texte. Nous pouvons observer quatre grands mouvements, la mise en place du piège par le nain Frocin, la découverte de la tromperie de Tristan et Iseut par le Roi, le plaidoyer de Tristan en faveur d’Iseut et enfin la réaction des villageois en apprenant la faute de ces deux amants et leur exécution. Ce plan met en valeur le registre épique de la scène, Tristan et Iseut étaient piégés, ils n’y pouvaient rien, le Roi, force supérieur à eux, et le lecteur, savaient avant les deux amants ce qui allait se produire. Le piège était tendu et Tristan sans le savoir et sans pouvoir le déjouer s’est fait attraper avec Iseut. Le Roi, du fait de cette péripétie, est maintenant sur et a la preuve que Tristan et Iseut sont amants, ce ne sont plus que des rumeurs mais bien une certitude. Ce chapitre fait donc basculer l’histoire du secret à la fuite.
La situation dramatique est également mise en scène par des détails concernant le cadre spatiotemporel et les personnages secondaires que nous allons étudier. Cette situation est considérée comme dramatique car elle comporte une série de dangers et peux apporter de lourdes conséquences, Tristan et Iseut prennent de grands risques. Ces dangers sont mis en avant notamment par le fait qu’il fasse nuit (« Dans la chambre il n’y avait pas la moindre clarté, ni cierge, ni lampe allumée. »), et que Tristan essai donc de sauter dans le noir complet et sans bruit pour ne pas réveiller le château. Tristan est également blessé, il tente pourtant de sauter jusqu’au lit d’Iseut alors même que sa plaie n’est pas bandée et qu’il souffre, là encore une grande prise de risques. La présence du Roi, du nain et des trois barons non loin de là accentue encore cette sensation de danger, ils pourraient se faire surprendre à chaque instant, puisqu’ils sont en plus dans la chambre du Roi. En se faisant surprendre par le Roi ils risqueraient tous deux la mort, cela dramatise encore cette scène.
Dans cet extrait dramatique Tristan est vulnérable, nous allons donc étudier comment est mise en valeur cette vulnérabilité du héros. Tristan est déjà vulnérable physiquement du fait de sa blessure à la jambe (« Il souffrait énormément » «La plaie avait beaucoup saigné. »), mais aussi psychologiquement puisqu’il a peur de se faire surprendre par le Roi, il est en position d’infériorité par rapport à lui et craint non pour sa vie mais pour celle d’Iseut. Aimer Iseut le rend alors vulnérable (« tout effrayé », « ayez pitié de nous », « Tristan se prosterne », « ayez pitié de la reine »). Tristan est donc vaincu par le Roi, les trois barons et le nain Frocin (« lui lient les mains ; ils ligotent aussi la reine »). Le Roi n’écoute pas son plaidoyer (« Votre tentative de justification n’aura aucun poids. ») et sans pouvoir rien y faire ils sont emprisonnés.
En quoi la mise en scène est-elle symbolique ?
L’auteur insiste particulièrement sur les traces de sang, notamment par la répétition du mot « sang » et « plaie », par l’emploi des mots appartenant au champ lexical du sang (« jaillit », « coule », « saigne abondamment », « plaie », « tout chaud ») et de mots se rapportant à la couleur rouge (« rougit », « vermeils »). Béroul utilise aussi peut être une personnification du sang (« le sang s’agglutine »). Le sang est donc très présent et important dans ce passage et l’auteur grâce à ces procédés insiste sur les traces laissées par ce sang. Ce sang annonce peut être subtilement la mort de Tristan et Iseut.
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