Le joujou du pauvre
Commentaire de texte : Le joujou du pauvre. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar clarus34 • 15 Mai 2022 • Commentaire de texte • 1 420 Mots (6 Pages) • 312 Vues
Commentaire « Le joujou du pauvre », Le spleen de Paris, 1869
Dans un premier temps, le poème est construit autour d’un fort contraste entre deux catégories sociales. Il peut être décomposé en trois mouvements symétrique qui oppose les lieux les enfants puis leur jouet.
On observe tout d’abord que l’opposition entre les deux lieux est structuré par un chiasme. La description du lieu de l’enfant riche commence ainsi : l.8 « sur une route, derrière la grille d’un vaste jardin » ; plus loins celle de la rue dans laquelle joue l’enfant pauvre est introduite par : l.14 « De l’autre côté de la grille sur la route » cette construction perle de montrer les deux univers que le poète appelle lui-même les « deux mondes » comme diamétralement opposées l’un de à l’autre. En effet, on observe d’un coter la nature maîtrisée l.8 et 9« vaste jardin […] jolie château »et de l’autre une nature laissée à l’état sauvage et envahie par les mauvaises herbes l.14 « les chardons d’orties ». Baudelaire montre donc deux mondes qui s’opposent l’un propre et éclatant, l’autre laissé à l’abandon.
Le poète oppose les deux enfants en utilisant un lexique mélioratif qui décrit l’enfant riche: l.9 « un enfant beau et frais » dont les vêtements sont l.9 « si pleins de coquetterie » et un lexique péjoratif pour l’enfant pauvre: l.15 « un autre enfant, sale , chétif, fuligineux » les contrastes entres les deux personnages rendent leurs différences évidentes et déséquilibres entre les deux mondes très frappant. En effet, l’enfant riche est plus longuement monté tandis que l’accumulation d’adjectifs permet de dresser un portrait court et marquant du pauvres: l.14 « un autre enfants ».ces deux descriptions insistent sur l’injustice socia. Face à la propreté et la santé de la richesse on trouve l’insalubrité du monde des pauvres. L’adjectif « chétif »l.14 sous-entend les difficultés à se nourrir. De plus, au terme « enfant » qui désigne le riche est opposé le terme l.15 « marmots- parias » . Le mot « marmot » issu d’un vocabulaire familier place le pauvre en dessous du riche. Par ailleurs, le terme « parias » renvoie immédiatement à la notion d’exclusion sociale renforcée par l’adjectif « répugnante » qui qualifie la « patine de misère » du pauvre.
L’antithèse richesse / pauvreté se lit enfin dans l’opposition des deux jouets des enfants. Le premier jouet, celui du riche, est décrit comme un objet précieux dont les adjectifs décrivant l’enfant est «beau et frais », le jouet est « splendide est aussi frais que son maître » l.11 mais il est en plus « vernis, doré[…] couvert de plumets et de verroterie » l.12. Le jouet symbolise ainsi le luxe mais aussi la forme de vanité représente par les plumes et les accessoires. La comparaison entre l’es jouet et l’enfant tends à assimiler l’un à l’autre et à faire du jouet un symbole de la classe sociale de son possesseur. Plein de couleurs « pourpres » et « doré »visiblement précieux, le jouet de l’enfant riche s’oppose totalement au jouet de l’enfant pauvre. L'opposition entre les deux jouets réside également dans le désintérêt porté à l'un, le jouet du riche dont il «ne s'occupait pas» l.13 alors que l'autre est au centre de l'attention des deux enfants. L'enfant riche fait plus que l'observer : l.18 «celui-ci examinait avidement comme un objet rare et inconnu». L'enfant pauvre fait plus que jouer avec ce rat : il «agaçait, agitait et secouait» l.19 l'animal dans une boîte. L'accumulation des verbes montre sa fascination pour le «joujou». Cet intérêt est le résultat d'une différence fondamentale entre les jouets qui est montrée par les termes «gisait» et «vivant». L'un désigne la poupée, qui est un objet certes précieux mais qui demeure un objet tandis que l'autre désigne l'animal qui est porteur de la vie et qui a été «tiré [...] de la vie elle-même»l.20
Ce manichéisme, qui confronte au fil du texte richesse et pauvreté et qui se voit contrecarré par la fraternisation finale des petits, permet en effet au poème d’œuvrer comme un apologue.
Dans un second temps, nous allons voir que ce poème fonctionne comme un apologue poétique qui transcende les inégalités. En effet, le récit du rapprochement des deux enfants illustre une morale implicite.
Un apologue se compose d'un récit et d'une morale. Ici, le lecteur semble bien rencontrer ces deux composantes : premièrement, Les deux premières strophes correspondent à la morale. En effet, le poète s'adresse directement au lecteur avec l'utilisation des pronoms «je» et « vous » : « Je veux donner l'idée d'un divertissement innocent.» , « quand vous sortirez » l.1. L'emploi de l'impératif souligne la visée didactique de ces deux strophes (« remplissez«, « faites ») Le poète y enjoint le lecteur à se distraire en offrant aux enfants pauvres des petits jouets très simples et à observer leur réaction. Deuxièmement,La suite du poème est un récit à proprement parler, comme en témoigne l'utilisation de l'imparfait (« apparaissait », « se tenait » La structure du texte ressemble donc bien à celle d'un apologue. Néanmoins la dernière phrase du récit met en exergue une morale supplémentaire, plus implicite : l.21 «Et les deux enfants se riaient l'un à l'autre fraternellement. avec des dents d'une égale blancheur». Le récit va ainsi beaucoup plus loin que la simple illustration des deux premières strophes (comment se distraire innocemment en offrant des jouets simples aux enfants pauvres). Il illustre aussi une morale implicite qui invite
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