Le joujou du pauvre
Commentaire de texte : Le joujou du pauvre. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ineslafesse • 3 Janvier 2019 • Commentaire de texte • 2 442 Mots (10 Pages) • 3 283 Vues
LECTURE ANALYTIQUE
Le joujou du pauvre de Baudelaire
Problématique / Plan :
- Comment Baudelaire illustre-t-il la différence sociale entre les deux enfants ?
- Un poème fondé sur des contrastes / Un apologue / Le regard du poète sur l’humain
Introduction :
Le poème « Le joujou du pauvre » de Charles Baudelaire est issu du recueil de poème en prose Le Spleen de Paris. Il est paru en 1864 après la condamnation des Fleurs du mal (pour outrage à la morale), ce qui laisse Baudelaire amer et assombri. C’est alors la dernière tentative pour Baudelaire d’accéder une écriture libre et poétique. Le poète souhaite à travers ce recueil livrer un témoignage poétique de l’étrangeté du quotidien. Le Joujou du pauvre met en place deux enfants, un riche et l’autre pauvre, les deux sont fascinés par un rat qui fait office de jouet vivant. C’est un rat qui a était capturé par les parents de l’enfant pauvre pour qu’il s’amuse. Comment Baudelaire illustre-t-il la différence social entre les deux enfants ? Nous allons voir que Baudelaire met en place un poème fondé sur des contrastes ; sous la forme d’un apologue et puis le regard du poète sur l’humain.
Développement :
- On observe tout d’abord qu’il y a une opposition entre deux lieux qui forme un chiasme « Sur une route, derrière la grille d’un vaste jardin » (lieu de l’enfant riche), « De l’autre côté de la grille, sur la route » (lieu de l’enfant pauvre) cela permet de montrer les deux univers complètement opposés il dit même « deux mondes »
- Opposition de nature chez l’enfant riche « vaste jardin […] joli château » et de l’autre une nature a l’état sauvage « les chardons et les orties »
- « A travers ces barreaux symboliques séparant deux mondes » l’auteur critique les bourgeois qui sont responsables de la différence sociale.
- Il nous montre donc deux mondes qui s’opposent complétement un qui est propre et l’autre qui est laissé à l’abandon.
- L’auteur décrit et oppose aussi les deux enfants en utilisant un lexique péjoratif pour l’enfant pauvre « un autre enfant, sale, chétif, fuligineux » alors que pour l’enfant riche il utilise un lexique mélioratif « un beau et frais », « si pleins de coquetterie », c’est une généralisation de l’enfant riche. Les noms communs : luxe, richesse et innocence insistent sur la condition aisée de l’enfant. Une antithèse avec pauvreté et médiocrité.[pic 1]
- Il emploi le mot pâte : expression métaphorique du moule souligne ici la différence entre les deux mondes. Pauvre = Mauvaise pâte Riche = Bonne pâte.[pic 2]
- Les contrastes entre les deux personnages mettent en place un déséquilibre évidents entre les deux mondes. L’enfant riche et en supériorité par rapport a l’autre car il est montré plus longtemps alors que le pauvre est juste qualifié de « l’autre enfant »
- Ces deux descriptions insistent sur l’injustice sociale. L’un la propreté et l’autre l’insalubrité du monde des pauvres
- De plus le terme « enfant » pour le riche s’oppose à « marmots-parias », « paria » renvoie à la notion d’exclusion sociale renforcée par l’adjectif « répugnante »
- Le pauvre vit hors des cages, il est libre alors que le riche est surveillé. Il relaie le point de vue de la condition sociale. Il fait de l’enfant pauvre quelque chose de plus. Et a travers les mots « répugnante patine », Baudelaire se moque des bourgeois, satire.
- Puis l’opposition des jouets le jouet du riche est décrit comme un objet précieux avec l’emploi d’adjectifs d’exagération « splendide et aussi frais que son maitre », « verni, doré […] couvert de plumets et de verroteries » le jouet devient alors le luxe représenté par les plumes et les accessoires
- La comparaison entre le jouet et l’enfant tend à montrer à l’un et à l’autre que le jouet et le symbole de la classe sociale
- Le jouet de l’enfant pauvre lui est un rat qui est normalement l’image du dégout et de l’insalubrité de la pauvreté et considéré aussi comme un porteur de maladie
- L’enfant riche observe le rat « celui-ci examinait avidement comme un objet rare et inconnu »
- L’enfant pauvre lui « agaçait, agitait et secouait » son rat il est fasciné par son « joujou » on le vit à l’accumulation des verbes
- Ce jouet est comme une poupée, pantin car il a une robe pourpre mais il ne bouge pas n’est pas vivant. Alors l’enfant riche a une fascination pour le rat vivant de l’enfant pauvre.
- Le poème est construit autour d’un fort contraste entre deux catégories sociales[pic 3]
- Je passe donc à la deuxième partie
- Ce poème fonctionne comme un apologue. En effet, le récit du rapprochement des deux enfants illustre un moral implicite
- Un apologue se compose d’un récit et d’une morale
- La première strophe serait la morale car le poète s’adresse directement au lecteur « je », « vous »
- Et propose au lecteur d’offrir aux enfants pauvres des jouets simple et observer leur réaction
- La suite du poème est un récit l’emploi de l’imparfait le souligne « apparaissait » …
- La structure du texte ressemble donc bien à un apologue cependant la morale va bien plus loin que les deux premières strophes il y a aussi la fin qui contiens une morale implicite qui invite à dépasser les barrières sociales
- Les deux enfants ont tout qui les séparent mais ils se trouvent rapprochés par le rat, qui devient un lien de communication entre les deux
- En fait, le riche est fasciné par le pauvre et son jouet : adverbe « avidement », « rare » et adjectif « inconnu ». Le lecteur n’identifie que tard ce qu’est ce jouet « Un rat vivant » montre un effet de surprise.
- La communication est d’abord établie par le regard, car même au début lorsqu’il parle de « Vous verrez leurs yeux s’agrandir démesurément »[pic 4]
- C’est en premier lieu le regard de l’enfant riche qui permet de faire basculer le texte et de décrire le monde de l’enfant pauvre « Et voici ce qu’il regardait », le poème suit alors le regard de cet enfant
- « Montrait à l’enfant riche son propre joujou » montre qu’il attire volontairement ce regard
- La dernière phrase montre que les barrières sociales n’ont plus d’importance car les enfants « fraternellement », « égal »
- Baudelaire nous dit que les apparences sont parfois trompeuses et qu’il faut connaitre avant de juger, il célèbre la beauté de la laideur apparente car il compare « un œil impartial » à l’œil de l’artiste peintre qualifié de connaisseur. Et « égale » est mis en italique pour insister sur cette égalité
- Les conditions sociales sont abolies à la fin du poème et sont aussi beau l’un que l’autre
- Je passe à mon troisième axe[pic 5]
- Le regard impartial du poète qui permet d’abolir les contraintes sociales mais aussi de montrer l’humain tel qu’il est
- Le poète évoque l’idée de « flânerie » le fait de flâner suppose de se promener sans but tout en observant ce qui l’entoure ce sont ces flâneries qui permettent à Baudelaire de trouver son inspiration
- On voit aussi que le poème a des liens fort avec la peinture avec le champ lexical de l’arts plastique et peinture « la peinture idéale », « le vernis », « la platine » mais aussi fait référence à la « pate » pour décrire le statut social des enfants comme des petits sujet de terre cuite [pic 6]
- « L’œil impartial », « l’œil du connaisseur » est capable de voir au-delà des statuts sociaux donc tout les artiste peintre, poète …
- Donc le poète voit les enfants tels qu’ils sont, il les voit beau de pouvoir se rapprocher grâce à une fascination pour un même jouet et leur innocence qui symboliquement passe à travers la grille qui les séparent socialement
- Mais ils sont un peu cruels comme des chats de jouer avec un être vivant (un rat)
Conclusion :
Baudelaire dans « Le joujou du pauvre » montre dans une construction basée sur des contrastes, un monde divisé ; avec l’antithèse de l’enfant riche et le pauvre. Nous constatons que l’enfant riche est fasciné par le jouet de l’enfant pauvre, alors que le riche en possède un beaucoup plus beau. La différence sociale est symbolisée par des barreaux. La thèse de Baudelaire est en faveur d’une égalité sociale. Ce texte est un apologue car il contient une morale implicite infirmant que nous sommes tous égaux. Seuls l’innocence des enfants et le regard de l’artiste peuvent dépasser ces différences sociales.
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