Le Mariage de Figaro, Acte 3, scène 5, 1er mouvement

1- L’ouverture des hostilités

-La rivalité amoureuse entre le Comte et Figaro débute par les deux apartés qui ouvrent l'extrait étudié et qui annoncent le projet de chaque personnage. Chacun cherche à entraîner le public de son côté (implication du public). Le public est donc pris à témoin et sait ce que chaque personnage e sait pas. Dans la suite de l'extrait, d'autres apartés seront adressées au public, annoncées par la didascalie L1 pour le comte et L2 pour Figaro: « à part » Deja on pressent la supériorité de Figaro car au début de la scène il a entendu les dernières phrases du Comte Ensuite l'ouverture des hostilités démarre par un interrogatoire mené par le comte : 2 phrases interrogatives aux lignes 3, 10 montrant la volonté du comte à connaître la vérité. Le Comte ouvre le duel par un détour, feignant de traiter Figaro en confident : (L3) « Quel motir avait la comtesse pour me jouer un pareil tour? , «Autrefois tu me disais tout L8). II tente d'élucider l'épisode du cabinet. Ainsi le Comte fait référence à son passé commun avec Figaro dans Le Barbier de Séville pour tenter d'amadouer Figaro. Dérobade de Figaro qui garde le secret et renvoie le maître à ses responsabilités: « vous le savez mieux que moi »L2). Le comte dresse alors le portrait d'un mari bienveillant et protecteur à la réplique 5 à travers les 2 verbes d'action « préviens » et « comble » pour amener Figaro à la confidence. Figaro joue pourtant son rôle de conseiller, sans ménagement, mais amicalement tout de même. La construction de la réplique 6 est binaire : une concession accordée au comte "Vous lui donnez" (L6)/ et un constat à sa décharge qui rétablit la vérité "mais vous êtes infidèle" (L6) Le ton devient plus moralisateur avec la formule plus générale qui suit « Sait-on gré du superflu à qui nous prive du nécessaire? L6). le comte peut donner tous les cadeaux qu'il veut à la comtesse, cela ne l'excuse pas d'être infidèle. Le comte veut obtenir la vérité mais Figaro fait preuve d'habileté rhétorique. Il utilise une antithèse et un parallélisme qui opposent les manifestations extérieures de la relation conjugale (cadeaux...) à l'authenticité des sentiments. Figaro révèle l'écart entre la générosité, le luxe "superflu" et la réalité du délaissement de la femme par l'époux, le "nécessaire" étant l'amour vrai. Cette franche dénonciation se fait habilement par le biais de la généralisation (pronoms "on", "qui"), et invite le comte à un examen de conscience. Dès lors un crescendo de la violence verbale s'opère. Une nouvelle attaque apparaît : le Comte reproche à Figaro sa trahison, évoque une période de connivence révolue "Autrefois tu me disais tout"(L8), tentant ainsi de culpabiliser Figaro. La réponse de Figaro est immédiate et cinglante: elle reprend terme à terme la réplique du comte "Et maintenant je ne vous cache rien." Figaro manifeste ainsi sa vivacité d'esprit et sa virtuosité verbale, habile à détourner les propos de son maître pour les réutiliser contre lui. Les mêmes procédés dans les répliques suivantes sont à nouveau utilisés: A la première accusation violente du comte qui s'appuie sur une

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