Le Mal de Rimbaud
Commentaire de texte : Le Mal de Rimbaud. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar So-Hoon Kim • 6 Janvier 2016 • Commentaire de texte • 2 989 Mots (12 Pages) • 1 452 Vues
Commentaire
‘’Le Mal’’ d’Arthur RIMBAUD
Elaboration du plan :
Problématique : Comment Rimbaud manifeste-t-il son indignation ?
AXE I : UNE GUERRE STIGMATISEE | |
A) Une violence chaotique | B) Un peuple mourant |
* La guerre est évoquée dans sa violence apocalyptique : - Le poème n’est qu’une seule phrase donnant une ampleur syntaxique => phrase complexe et composée de plusieurs subordonnées. - Evocation directe de la guerre (artillerie) dès le premier vers et introduit par une locution conjonctive => « les crachats rouges de la mitraille », « Tandis que » comme si le poète avait coupé une partie d’un récit (qui continuait) pour se concentrer uniquement sur le sujet de la guerre. - Enjambement du vers 2 => « Sifflent » - Répétition de la conjonction de subordination « Tandis que », anaphore (Vers 1 et 5) et du pronom relatif « Qu’/Qui » => Apparition de quatres verbes qui définissent les étapes de la bataille. -Des allitérations en R « crachats rouges », « mitraille », « raille », « croulent », « broie » => Ton agressif et transcription de la violence de la guerre, traduction des bruits des combats. *Elle suscite le dégoût : - Métaphore « crachats rouges » => Sang ou artillerie tuant les soldats. La couleur dominante dans le premier quatrain est le rouge => « crachats rouges », « écarlates », « feu » qui désigne la violence meurtrière - Lexique du feu « dans le feu », « tas fumant » => Connotation de fumier. Ce « tas fumant » inspire un malaise, nous renvoyant l’image de cadavres embrasés par les déflagrations de la guerre. *La guerre devient alors un véritable enfer : - Le terme ‘’Enfer’’ est métaphorique aux champs de bataille de la guerre, c’est de la rhétorique => « folie épouvantable », « rouge » évoquant le sang, et fait référence au titre du poème « Le Mal ». - Les verbes « raille », « broie » et les noms communs « mitraille », « Roi » => ajoute une sonorité agressive et brutale ce qui rend le poème chaotique. - La conjonction de coordination « Et » au vers 6 => le récit donc le malheur continu, avec ses horreurs et ses massacres, comme s’ils ne pouvaient plus s’arrêter. - Nous avons une description imagée de l’horreur des combats par des consonnes occlusives [K],[t] et [d] dans le premier vers et le terme « sifflent » on entend siffler les balles => C’est une hypotypose, tout les sens sont sollicités (ouïe, odorat, toucher, goût, vue). | *D’une part, les hommes, les soldats sont déshumanisés et meurent à la guerre « Croulent les bataillons » et « tas fumant ». - L’auteur est ironique « -Pauvres morts ! » => Il considère cela comme un gâchis et s’appuie sur l’absurdité de ces batailles. La guerre est telle une machine qui détruit les êtres vivants. - Les couleurs « écarlate » et « verts » sont des métonymies => ils peuvent définir les uniformes des troupes françaises en rouge et en vert les prussiens. - Nombre de victimes (Vers 4 et 6) => « en masse », « cent milliers d’hommes » est un hyperbole, « tas fumant » ; le lecteur se rend compte du nombre de morts et donne un effet de masse. * D’autre part, les femmes, les mères sont victimes de la guerre : - Lexique de la détresse de mères telles que « angoisse », « pleurant ». Rimbaud les met en valeur dans les vers 12 et 13. => Elles sont pauvres. - Elles sont vêtues de noir « vieux bonnet noir » car elles sont en deuil => elles prient Dieu de les aider et les protéger par une offrande « un gros sou ». - L’expression « des mères ramassées » => blessées par les batailles, or Dieu reste indifférent. Les femmes sont représentées dans un registre pathétique. Il s’agit d’une guerre chaotique et meurtrière. Elle fait pleurer les mères et tue les hommes sans pitié. Dieu reste insensible à cette souffrance dont le titre lui fait référence, le mal. |
AXE II : DES RESPONSABLES INDIFFERENTS A LA SOUFFRANCE DES HOMMES | |
A) Le Roi | B) Dieu et la religion |
- Les termes « Roi qui les raille » et « Dieu qui rit » émet un parallélisme. Ils sont la Puissance en commun. *Le roi utilise la faiblesse du peuple : - De jeunes enfants sont enrôlés dans le champ de bataille et deviennent des victimes du dirigeant qui les méprise « près du Roi qui les raille » - Comme le Dieu, le Roi détient un pouvoir absolu, il est le seul à agir et à décider des guerres => Métonymie « Folie épouvantable ». - Ce Roi « qui raille » montre de la cruauté avec les prononciations du [r] - Le nom « Roi » est défini par une majuscule pour déterminer son importance => Fait sûrement référence à Napoléon L’auteur condamne par ces procédés, le Roi violent et insensible aux conséquences de la guerre. | - Dans ce poème constitué d’une seule phrase, nous avons comme proposition principale « Dieu » => Souligne l’importance de Dieu dans le contexte. - Proposition principale « Dieu » + proposition circonstancielle => les circonstances de la guerre et de ses responsables. *La présence de la religion catholique est représentée par des objets sacrés du culte « nappes », « autels », « encens ». - L’Eglise est un endroit de richesse mais qui n’est pas partagé : - Elle renferme un luxe obtenu de la pauvreté des Hommes. Les femmes offrent « donnent » à Dieu « un gros sou » => Elles continuent de croire qu’il va leur apporter une protection. - Pronom indéfini « Il est un Dieu » => distance du poète envers la religion. Ce dieu existe bel et bien mais est à distance, à distance de la souffrance des hommes. - Seul l’apport de l’argent intéressent l’église => Absence d’aide au peuple malgré sa richesse. * Dieu est insensible : - Il est comparé à un enfant, il est infantile et faux naïf « Qui dans le bercement des hosannah s’endort Et se réveille » => Dieu est sourd à la situation chaotique de la guerre et aux prières des mères. - Le verbe « rit » => rend l’être divin potentiellement déplaisant. - Antithèse de la fonction de Dieu => Il est considéré comme un dieu rempli d’amour mais ici il est décrit tel un être égoïste et infâme, sans charité. Il oublie sa fonction de Dieu et « s’endort ». Ce poème est blasphématoire car Rimbaud se révolte contre l’injustice de la religion de manière anticléricale, et contre l’indifférence et l’absence de Dieu face à la souffrance humaine. Or le texte établit un contraste avec la nature, qui protège les hommes.
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