Le mal, Rimbaud

MN317AU« Souvenir de la nuit du quatre », Châtiments

Introduction :

1. bio rapide de Victor Hugo (1802- 1885)

Écrivain français, incarnation du romantisme en poésie Orientales (1829), au théâtre, Hernani (1830), et par ses romans historiques : Notre-Dame de Paris (1831).

Évolution vers idées libérales et culte napoléonien (Napoléon Ier). Après échec de sa pièce les Burgraves (1843) et la mort de sa fille Léopoldine, Victor Hugo se consacre à la politique (pair en France depuis 1845). Député en 1848. Coup d'état de Louis-Napoléon Bonaparte (Napoléon III) du 2 décembre 1851 > exil à Jersey et à Guernesey (1852-1870 : 18 ans).[pic 1]

Poèmes satiriques des Châtiments (1853), esprit de révolte, chef de file des républicains. Recueil lyrique des Contemplations (1856), épopée de la Légende des siècles (1859-1883), romans Les misérables (1862)...

Rentré en France en 1870, personnage honoré et officiel.

Funérailles grandioses et nationales (cercueil exposé une nuit sous l'Arc de triomphe de l'Étoile, le cortège se met en marche à 11h30, pour se terminer à 19h, deux millions de personnes y assiste)

2. Présentation de l’œuvre intégrale : Les Châtiments

« Souvenir de la nuit du quatre » est extrait du recueil poétique et satirique Les Châtiments publié en 1853, composé en exil à Jersey : 7 livres aux titres ironiques, au ton polémique : pamphlets. À la suite du coup d'État du 2 décembre 1851 qui voit l’arrivée au pouvoir de Louis-Napoléon Bonaparte (Napoléon III), Victor Hugo s’est exilé. Ces vers sont, pour le poète, une arme destinée à discréditer et renverser le régime de Napoléon III auquel Victor Hugo voue une fureur vengeresse et un mépris sans bornes.

3. Présentation du poème

Ici, 3ème texte du livre II : suite au coup d’Etat du 2 décembre 1851 où l’armée occupe Paris, une partie de la population parisienne se révolte. Les 3 et 4 décembre 1851, Napoléon III, qui prend le pouvoir de force, fait tirer sur la foule. Environ quatre cents personnes trouvent la mort. Victor Hugo s’exile et ne rentrera en France qu’en 1870, après la défaite de Napoléon III à Sedan. « Souvenir de la nuit du 4 » évoque cette journée sanglante : poème « Souvenir de la nuit du 4 » met en scène Victor Hugo qui a participé à la toilette funèbre, dans un quartier populaire. Une vieille femme qui doit enterrer un enfant de sept ans. Par ce tableau pathétique et touchant, le poème dénonce les meurtres gratuits, en établissant un lien entre le coup de force politique et le meurtre de l’enfant. Le texte se présente comme un récit pathétique et satirique en deux temps, proche de l’apologue. Ce texte a son pendant en prose dans Histoire d’un crime, IV, 1.

4. Lecture

5. Problématique

Comment le poète, par le récit bouleversant de la mort d’un innocent, parvient-il à faire apparaître le nouvel Empereur comme un simple criminel ?

OU : Comment le poème témoigne-t-il d’une poésie engagée ?

Quels moyens Victor Hugo met-il en œuvre pour dénoncer les maux de la société ?

En quoi ce drame intime est-il l’expression d’un engagement politique ?

Comment l’écriture poétique sert-elle en réalité une argumentation politique ?

6. Plan

I. Un poème témoignage d’une scène pathétique et horrible

A. Un récit réaliste et pathétique, proche d’une scène de théâtre

B. Les témoins qui accréditent la réalité de la scène

II. La création de la figure pathétique de Martyres pour révolter le lecteur

A. La grand-mère, figure de la piéta, pour émouvoir le lecteur

B. La violence du crime, le crime insoutenable et révoltant, image du tyran NIII

C. L’innocence de l’enfant, figure christique de l’innocent injustement sacrifié

III. Dénonciation de la tyrannie brutale et engagement du poète

A. Indignation de la grand-mère que NIII n’entend pas mais que le poète et le lecteur recueille

B. L’accusation virulente de la tyrannie de l’indifférence de NIII

I. Un poème témoignage d’une scène pathétique et horrible

A. Un récit réaliste et pathétique, proche d’une scène de théâtre

Le poète donne à voir dans « Souvenir de la nuit du 4 » une scène intime, poignante de réalisme. En effet, si le poème est daté du « 2 décembre 1852 » c’est que Victor Hugo souhaite donner à cette scène une valeur non seulement symbolique mais surtout souligner le lien entre l’événement et le coup d’Etat perpétré par Napoléon III.

La valeur symbolique de cette date est, en outre, soulignée par l’emploi de l’article défini « la », ainsi que par l’absence de mention du mois et de l’année (« la nuit du 4 ») et par une description du lieu allégorique au vers 2 : « Le logis était propre, humble, paisible, honnête ». Ces adjectifs, qui décrivent aussi bien le lieu que le caractère de ses habitants, offrent une représentation générique. La volonté du poète est sans doute de camper la scène dans une demeure humble permettant une meilleure identification du lecteur au drame. En témoignent également les rares occurrences relatives au mobilier : « portrait » (vers3), « armoire en noyer » (vers 19), « foyer » (vers20), qui soulignent à nouveau la simplicité et la quotidienneté du lieu.

Le réalisme de la scène est également mis en valeur par des détails concrets qui font basculer la scène dans l’anecdote vécue : « toupie en bois », au vers 8, par le contraste, semble évoquer de manière très cruelle la violence de la mort de l’enfant.

B. Les témoins qui accréditent la réalité de la scène

Le réalisme des détails de la scène est, de plus, accentué par les notations auditives présentes aux vers 16 et 17 : « on entendait des coups / De fusil dans la rue ». De plus, l’emploi du pronom indéfini « on », dès le vers 3, témoigne de la présence du poète dans la scène.

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