L’art oratoire au service de la critique politique et de l’engagement au XVIIème et XVIIIème siècles
Cours : L’art oratoire au service de la critique politique et de l’engagement au XVIIème et XVIIIème siècles. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Assile Hasan • 3 Mars 2017 • Cours • 1 385 Mots (6 Pages) • 1 193 Vues
SÉQUENCE 1 :
L’art oratoire au service de la critique politique et de l’engagement au XVIIème et XVIIIème siècles
Problématique : Qu’est-ce que l’éloquence ? Quelles sont les ressources de la parole pour parvenir à convaincre et à persuader ?
Objets d’étude : Genres et formes de l’argumentation au XVIIème et au XVIIIème siècles.
Séance 3 : Lecture analytique d’une fable de la fontaine
Points étudiés dans cette séance :
- Les étapes du rcit et la morale
- Les interventions du fabuliste
- Les différentes tonalités/registres
- Le discours direct
- La visée persuasive du discours → les procédés de l’éloquence
- La visée de la fable, une satire de la cour
Texte donné « Les obsèques de la Lionne », p 177-178
Première lecture
Dans cette fable, le fabuliste critique la mort de la Lionne.
Lecture analytique
Une vision polémique de la cour
- On commence directement avec l’élément perturbateur, le passé simple (action brève et ponctuelle) démontre cela : « mourut » (v. 1)
Au vers 2, on commence avec les péripéties, elles vont inclure les actions des courtisans.
L’élément de résolution est le discours du cerf.
Et il conduit à la situation finale au vers 51.
Morale : de « Amusez les Rois par des songes » (l.52) jusqu’à « vous serez leur ami » (l.55). On le voit à travers le blanc typographique et l’utilisation de l’impératif présent « amusez », « flattez », « payez » et de la 2e pers du pluriel
- Interventions : « Jugez si chacun si trouva » (v. 11), « pour revenir à notre affaire » (v.24), « Bref » (v. 28), « Comme dit Salomon » (v. 30), « Amusez les rois [...] vous serez leur ami » (v. 52-55), + vers 17-23
« Définis » est un présent d’énonciation mais les verbes suivant sont des présent de vérité générale.
Le fabuliste a une vision critique de la cour, « peuple singe », « peuple caméléon » → le singe et le caméléon sont des comparants négatifs, le singe est capable d’imitation et le caméléon est capable de dissimulation, ce sont des comparaisons critiques, les courtisans sont comparés à des animaux, ils ne montrent pas leur vrai visage, on est dans le monde des apparences.
- Registres = tonalités : sur un ton moqueur
Il existe plusieurs types de registres/tonalités : comique, tragique, épique, pathétique, polémique, lyrique, satirique.
On va s’occuper du registre contenu dans le discours du cerf : registre pathétique → les termes : « pleurs », « douleur », « couchée entre des fleurs », « larmes », « désespoir ».
La satire des courtisans
- V. 29-30 « la colère du roi, comme dit Salomon, est terrible », il utilise le registre tragique, son discours relève de la tonalité tragique. « profane », « sacré », « vengez » « immoler », « traitre ». Il passe par l’étape de la colère et finit par céder et être persuader par le discours du Cerf et il finit par le remercier et le récompenser.
- Les courtisans sont associés à trois figures animales : les « singes », le « caméléon » et les « loups », cela veut dire qu’entre les courtisans on ne se fait pas de cadeau, la concurrence est féroce.
Le discours du cerf
Le Cerf fait figure d’orateur. C’est un courtisan habile qui manie l’art de la parole, l’art de bien parler.
- Le Cerf parle du vers 39 au vers 49
Registre pathétique :
- il est éloquent
- il utilise l’apostrophe « Sire » qui montre qu’il se situe en dessous
- v. 40, il utilise la périphrase pour désigner la Lionne « votre digne moitié ».
- il utilise aussi une atténuation, un euphémisme « couchée entre des fleurs » signifie qu’elle est morte. Autre exemple d’euphémismes : il est parti, elle nous a quittée.
- Il utilise la ruse de la prosopopée (le fait de faire parler un absent ou un mort) pour persuader le roi. La prosopopée fait penser au Lion que la reine est encore vivante, au moins, dans les songes. Prosopopée (discours directe) → vers 43 à 49
Il utilise la deuxième personne (v. 44), cette deuxième personne n’a pas la même valeur qu’au vers 33. Au vers 33, quand le lion tutoie le cerf, c’est pour le rabaisser, mais, au vers 44, c’est pour souligner le lien d’amitié, d’intimité, comme le prouve l’apostrophe « Ami », vers 43.
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