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La régression vers l'animalité La folie de Stéphanie

Commentaire de texte : La régression vers l'animalité La folie de Stéphanie. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  29 Juin 2016  •  Commentaire de texte  •  633 Mots (3 Pages)  •  815 Vues

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I. La folie : un retour à l’état sauvage

1. La régression vers l'animalité La folie de Stéphanie, « cette pauvre folle » (l. ), à travers un grand nombre d’analogies, la relation qu’elle entretient avec les animaux et son comportement se caractérise par une régression vers l’animalité, régression atténuée dans la majeure partie du texte par le choix des comparants. Stéphanie est passée d’une figure humaine « quand elle était femme » (l. ) à une figure animale et plus précisément, dans les premières lignes, à la figure de l’oiseau : sa voix se confond avec un « petit cri d’oiseau » (l. ) et un « oiseau sifflant son air » (l. ). C’est aussi par son comportement qu’elle s’animalise : « elle grimp[e] » (l. ) dans un arbre, elle se « nich[e] » (l. ), elle regarde « avec l’attention du plus curieux de tous les rossignols de la forêt » (l. ) et le mouvement de la tête vers la poitrine (l. ) évoque un mouvement propre à l’oiseau. C’est aussi « en voltigeant » (l. ) qu’elle descend du sapin.

2. Un animal bien craintif D’autres traits rappellent davantage un animal agile et familier de la vie dans les arbres : elle se déplace d’un arbre à l’autre par « un seul bond » (l. ), elle « se balan[ce] de branche en branche ». Enfin, le narrateur la compare quand Philippe lui offre un sucre à « ces malheureux chiens » (l. ). Le narrateur souligne par ailleurs l’étonnante confiance qui lie Stéphanie à « un jeune chevreau » (l. ) en notant que cet animal est justement « capricieux » et qu’il est pourtant « son compagnon » (l. ). Cette relation, par son invraisemblance, souligne combien la frontière entre les espèces s’est effacée et qui, si l’on songe au cadre champêtre, rappelle un âge d’or où les hommes et les animaux vivent dans une parfaite harmonie.

3. Un animal vulnérable Si Stéphanie est devenue un animal au fil des lignes, le narrateur souligne, par l’emploi d’un champ lexical de la grâce, sa légèreté et sa souplesse déjà implicitement présentes à

travers le choix du chevreau ou de l’oiseau ou de cet animal que le narrateur ne nomme pas et qui bondit de branche en branche. C’est d’abord « légèrement » (l. ) qu’elle se met debout ; elle se « balanc[e] avec une légèreté », insiste encore le narrateur par l’emploi de l’adjectif hyperbolique, « inouïe » (l. ), elle descend « doucement » (l. ) et « voltig[e] comme un feu follet » (l. ). Le vent peut aussi imprimer des « ondulations » (l. ) à son corps qui serait alors devenu végétal ! Le lecteur comprend – par la focalisation interne – que c’est Philippe qui remarque « sa jolie main brune » (l. ). Le narrateur établit ainsi un rapprochement entre l’animalité et la grâce. Notons cependant que Stéphanie peut aussi se transformer en animal agressif qui pousse un « cri sauvage » (l. ) animé d’une « passion bestiale » (l. ) « pour saisir sa proie » (l. ). Le narrateur propose un visage peu conventionnel de la folie. Visage régressif, a⇒ priori dégradant, mais qui ne manque cependant pas de grâce et qui rappelle davantage un état heureux, une innocence, un âge d’or. État cependant menacé par la proximité de l’homme ou plus exactement d’un homme qui réveille une sauvagerie animale.

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